Avion vs van !

Article n° 216, publié le 2-Mars-2024, par Christophe.
Catégorie(s) : environnement.

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L'avion, ça pollue ? Oui, mais presque comme n'importe quelle activité humaine. Pour rappel, faire un aller-retour Paris / «New York» émet autant de CO2 que prendre sa voiture diesel, seul, pour se rendre au travail pendant une année (à raison de 40 km de trajet aller-retour par jour) ! Mais bon, il faut travailler pour payer le diesel pour se rendre au travail, pour s'acheter à manger, payer son hébergement, ses habits, etc... Alors que partir visiter «New York» n'est absolument pas nécessaire ! Prenons donc pour la comparaison, quelque chose d'absolument pas nécessaire, genre deux semaines de voyage en Andalousie, comme celui que nous avons fait en 2014 où nous avons visité les villes de Séville, Cordoue et Grenade (nous n'avons donc pas visité d'espaces naturels en dehors de ces villes et nous n'avions donc pas besoin de moyen de locomotion personnel). Nous avons pris l'avion entre Toulouse et Séville, mais nous aurions pu prendre le train (moyen de locomotion que nous avons néanmoins utilisé sur place), ou comme cela devient de plus en plus la mode, y aller en van comme celui que nous avons utilisé en 2021 pour visiter le Pays Basque espagnol. Forcément, faire tous les trajets en train aurait émis nettement moins de CO2 que l'avion ou le van, mais comparons tout de même !

1- En train :

Emissions entre 3 et 30 g de CO2 par kilomètre en fonction du type train (TGV ou TER). Pour mes calculs, j'ai utilisé une valeur, assez basse, de 5 g de CO2 émis par kilomètre :

➜ Toulouse - Séville : 930 km, soit 4,65 kg de CO2.

➜ Séville - Cordoue : 120 km, soit 0,6 kg de CO2.

➜ Cordoue - Grenade : 130 km, soit 0,65 kg de CO2.

➜ Grenade - Séville : 210 km, soit 1,05 kg de CO2.

Soit un total de 11,6 kg de CO2 émis pour le transport en train, pour 24 heures de temps de trajet entre Toulouse et Séville (c'est-à-dire 12 heures à l'aller et 12 heures au retour).

2- En avion :

Consommation de 3 l / 100 km, de kérosène, par passager. A raison de 2,52 kg de CO2 émis par litre de kérosène brulé, ça fait 75,6 g de CO2 émis par kilomètre :

➜ Toulouse - Madrid : 660 km, soit 50 kg de CO2.

➜ Madrid - Séville : 400 km, soit 30 kg de CO2.

➜ Séville - Cordoue (en train) : 120 km, soit 0,6 kg de CO2.

➜ Cordoue - Grenade (en train) : 130 km, soit 0,65 kg de CO2.

➜ Grenade - Séville (en train) : 210 km, soit 1,05 kg de CO2.

Soit un total de 162,3 kg de CO2 émis pour le transport en avion + train, pour 7 heures de temps de trajet entre Toulouse et Séville (aller et retour).

3- En van :

Consommation de 3,85 l / 100 km, de diesel, par passager (deux passagers voyageant dans un van qui consomme 7,7 l / 100 km, c'est-à-dire la consommation réelle du petit van, sans douche, ni WC, que nous avons utilisé lors de notre périple au Pays Basque espagnol). A raison de 2,67 kg de CO2 émis par litre de diesel brulé, ça fait 102,8 g de CO2 émis par kilomètre :

➜ Toulouse - Séville : 1.250 km, soit 128,5 kg de CO2.

➜ Séville - Cordoue : 140 km, soit 14,4 kg de CO2.

➜ Cordoue - Grenade : 205 km, soit 21 kg de CO2.

➜ Grenade - Séville : 250 km, soit 25,7 kg de CO2.

De plus, nos touristes en van ne vont pas loger en centre-ville, mais dans une aire de stationnement ou un camping situé à quelques kilomètres des centres-villes, endroit peut-être pas relié au centre-ville par un transport en commun quelconque. Cela engendrera donc des kilomètres supplémentaires parcourus en van, donc de nouvelles émissions de CO2. Pour 10 jours (si on décompte les jours de grands trajets), on peut facilement compter 10 km supplémentaires par jour, soit 100 km ou un peu plus de 10 kg de CO2 !

Soit un total de 209 kg de CO2 émis pour le transport en van, pour 24 heures de temps de trajet entre Toulouse et Séville (aller et retour).

4- En bus :

Non, je ne vais pas compter ce moyen de transport car il faut 32 heures pour rallier Toulouse à Séville (aller seul) ! Qui serait assez fou pour perdre 4 jours de congés en transport sur deux semaines de vacances ? Il y en a qui le font mais c'est insensé tout de même !

En conclusion : oui, on peut être vertueux et juste émettre (pour le transport) un peu plus 11 kg de CO2 pour un voyage de deux semaines en Andalousie, mais au prix deux journées passées dans le train. Pour gagner une journée de visite, il faut émettre 14 fois plus de CO2. Cependant, il faut tout de même bien se rendre à l'évidence que la tendance actuelle est plutôt au voyage en van, pas en train ! Et là, on est à 18 fois plus de CO2 émis par rapport au train, pour un petit van, sans douche, ni WC ! Quid des gros camping cars ? Bin, on arrive facilement à 40 fois plus ! Alors, les ayatollahs de l'écologie, on continue de dénigrer systématiquement l'avion, sans discernement, ou on ouvre enfin en grand ses yeux sur les réalités du monde et on fait marcher ses neurones ? Malheureusement, leur réponse dogmatique et complètement utopique est bien évidemment ni l'avion (qui représente pour eux le mal absolu), ni le van ou le camping car, car dans leur vision binaire du monde, il n'y a que les gentils écolos qui vont sauver l'Humanité (lors de moments conviviaux où la bière coule à flot) contre les méchants pollueurs qui ne veulent pas passer leurs vacances à cultiver leur jardin bio collectif...

PS : Au fait, les touristes qui prennent le train pour se rendre Andalousie, ils vont faire quoi en vacances ? Juste visiter les monuments historiques, sagement, ou faire la fête et, par exemple, boire des litres de bières ? Si l'un de ces boit-sans-soif ingurgitait 5 litres de bière par jour (certains sont capables de le faire), pendant 14 jours, il émettrait autant CO2 qu'un voyageur sage en avion ! De plus, il faut utiliser un peu moins de 4 litres d'eau pour fabriquer un litre d'horrible bière de grande consommation dans une grande brasserie industrielle alsacienne (8 litres d'eau pour un litre de bonne bière en microbrasserie), contre seulement 1,3 litre d'eau pour fabriquer un litre de Coca-Cola dans les usines d'embouteillage en France. Mais là encore, pour les ayatollahs de l'écologie, Coca-Cola, c'est le mal absolu en matière d'écologie (pour eux, c'est un grand gaspillage d'eau sur le territoire français), alors que c'est motus et bouche cousue pour l'horrible bière de grande consommation de la grande brasserie industrielle qui exporte pourtant à l'étranger 100 millions de litres de bière (alors que Coca-Cola n'exporte des USA que des concentrés ; les sodas sont fabriqués et consommés localement)...

Post-PS : J'ai commencé mon article en parlant d'émissions de CO2 non-nécessaires pour les loisirs ! Depuis quelques années, on commence à voir arriver des engins récréatifs qui pourraient avoir une belle étiquette bien verte, bien écologique, comme une planche de natation motorisée, un petit scooter sous-marin ou encore un moteur pour "stand-up paddle". Ces bidules, conçus en plastique autour d'un moteur électrique et, bien évidemment, d'une batterie au lithium d'une centaine de wattheures, paraissent complètement anodins du point de vue écologique (comme ils sont électriques, leurs fabricants vantent même qu'ils n'émettent pas de polluants et n'ont pas d'impact sur l'environnement marin) alors qu'ils sont fabriqués en Chine. La fabrication et le transport jusqu'en France de tels bidules émet une centaine de kilogrammes de CO2 par engin, au bas mot, soit l'équivalent d'un Toulouse - Madrid aller-retour en avion ! Mais ces bidules, assez stupides, n'attirent pas l'attention des ayatollahs de l'écologie...

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