Mercredi 29 mars : (suite & fin)

Après un peu plus d’une heure d’intervalle surface qui nous a permis de rejoindre un site de plongée plus au sud, nommé Napantao, nous redescendons sur un tombant que nous suivons main gauche. Nous retrouvons alors les grands coraux verts, les tubastrées arborescentes, qui abritent comme à "Gunter’s Wall" plein de petites demoiselles dorées. Passe alors un grand banc de carangues, puis un banc de sergents-majors (non, pas des militaires, des poissons ). Hormis des zanclus, des poissons-clowns, des murènes ou des nudibranches, deux magnifiques poissons-crapauds géants, l’un noir et l’un brun, assurent le spectacle (enfin presque, car ce genre de poisson ne bouge pas trop). Nous remontons ensuite sur le haut du tombant pour revenir vers le Katawa et une grosse tortue passe alors près de nous (mais elle ne reste pas près de nous comme celle de la veille).

Après deux heures d’intervalle surface pendant lesquelles le Katawa est revenu au mouillage de la première plongée de ce matin, et pendant lesquelles nous avons aussi déjeuné (crevettes tempura, un plat de porc et des mangues en dessert), nous nous réimmergeons devant le village de "Santa Paz". Mais, contrairement à ce matin où nous sommes partis vers le nord, Jr nous guide sur une grande bande de sable en direction du sud. Au bout de quelques minutes, nous nous demandons tout de même où cela va nous mener car lors du briefing, Charles avait parlé de patates de corail et nous sommes toujours en train de palmer au-dessus du sable. Seul un crabe-nageur égaie la première moitié de la plongée. Pour la dernière plongée du séjour, ce n’est guère folichon ! Jr bifurque ensuite vers l’est et nous arrivons enfin sur des patates de corail où nous faisons enfin quelques observations plus intéressantes : murène, crevettes-nettoyeuses, deux chélidonures charmantes (limaces de mer brunes) et poisson-scorpion. Cependant, nous quittons assez rapidement ces patates de corail pour retraverser la bande de sable pour revenir au Katawa. Nous croisons alors deux poissons au comportement surprenant : un petit poisson (non identifié) suit comme son ombre un poisson-ballon !

Alors que nous pensions ne plus rien observer avant de remonter sur le bateau, une énorme surprise se dévoile à nous : contre le tronc d’un arbre mort, immergé à quelques mètres du mouillage et donc pratiquement sous le Katawa, nagent 7 poissons-fantômes arlequins, pas moins ! Il y en a des petits de 2 ou 3 centimètres de haut, et des grands de quasiment une dizaine de centimètres. Deux poissons-lions sont aussi posés sur le tronc. Quoi qu’il en soit, ces poissons-fantômes ont vraiment sauvé la plongée !

Nous sommes de retour à l’hôtel vers 16 heures, sous une énorme pluie qui nous oblige à piquer un sprint pour rejoindre la chambre, ce qui n’est guère facile avec une glacière souple contenant nos appareils photo et quelques morceaux de notre équipement de plongée. Nous avons en effet repris nos poches de gilets stabilisateurs et nos parachutes de plongée que nous comptons rincer par nous-mêmes et faire sécher dans la chambre (ça évitera que nos poches soient mélangées avec celles d’autres plongeurs qui ont le même gilet que nous ; surtout qu'une de nos poches est quasiment neuve). Nous sommes les seuls à avoir vidé nos gilets, les autres plongeurs ont tout laissé sur le bateau au prétexte qu’ils auront le temps de s’en occuper demain (mais si la météo est comme celle d’aujourd’hui, leur matériel n’aura pas le temps de sécher et au prix du kilogramme supplémentaire dans les bagages, l’addition pourrait être salée, juste pour de l’eau douce : même si l’équipement pouvant piéger le plus d’eau reste la combinaison en néoprène).

Pour le dernier repas du safari, en présence de l’équipage (ce qui permet de faire un peu plus connaissance : par exemple, Andy, le capitaine, a 53 ans - il ne les fait pas - et a une petite-fille, c’est-à-dire la fille d’un de ses enfants), Charles a commandé du lechon, du cochon de lait grillé, repas de fête aux Philippines. Ce soir, contrairement aux jours précédents où les plats étaient servis à table, les plats (le lechon, des nouilles sautées et du riz) sont disposés sur un buffet. C’est bien mieux ainsi pour éviter trop de déchets. Et comme pour les autres soirs, c’est toujours très bon ! Après le repas, nous allons payer notre note de bar avant d’aller nous coucher.

Météo de la journée :
pluvieuse, au moins 3 bonnes averses dont la dernière en débarquant du Katawa devant l’hôtel : en 100 mètres, nous étions trempés de la tête au pied (heureusement, nous étions en maillot de bain). Le reste du temps, ciel couvert avec de très timides éclaircies.