Mercredi 22 mars : Premiers requins-renards !
Le réveil sonne à 5 heures du matin. Mauvaise nouvelle : Christophe ne pourra pas plonger car son nez est complètement bouché et il n’arrive pas à envoyer de l’air dans ses trompes d’Eustache (il ne pourra donc pas passer ses oreilles en plongée). Nous embarquons tout de même tous les deux sur le Katawa un peu avant 5 et demie du matin. Après 45 minutes de navigation pendant lesquelles nous avons vu un petit dauphin sauter hors de l’eau à proximité du bateau, nous arrivons sur le site de plongée, "Kimud Shoal", un sec qui remonte jusqu’à 15 mètres de profondeur. 4 ou 5 bateaux sont déjà arrivés, mais une quinzaine de bateaux, accrochés les uns aux autres sur deux files, seront présents sur le site lors au début de la seconde plongée.
Pour la première plongée sur ce site, les deux palanquées sont rassemblées en une seule. Charles part en tête, suivi des 11 plongeurs et Jr en serre-file. Tout le monde descend le long de la chaîne du mouillage où est amarré un autre bateau. La palanquée s’arrête alors au milieu du platier, pour se mettre en rang d’oignons et attendre les requins-renards. Assez rapidement, Anne-Marie distingue une première ombre de requin-renard avant d’en apercevoir d’autres. 3 ou 4 requins tournent dans les alentours, mais il est difficile de dire qu’il s’agit de différents requins ou si ce sont les mêmes qui repassent. Leur queue est quasiment aussi longue que leur corps. Ils possèdent deux gros yeux noirs et une petite gueule car ces requins-renards vivent normalement dans les profondeurs où ils mangent des petits poissons comme des anchois ou des calamars (ils utilisent leur queue pour assumer leurs proies). Cependant, ces requins remontent vers la surface en fin de nuit pour se faire nettoyer par des labres que l’on peut observer en train de nager près des requins. C’est pour cela qu’il faut plonger quasiment au lever du soleil à "Kimud Shoal" qui est une station de nettoyage pour ces requins, avant qu’ils ne redescendent dans les profondeurs. Néanmoins, comme le soleil est trop rasant, la visibilité n’est pas terrible à cause des nombreuses particules en suspension dans l’eau. De plus, plein de cnidaires, bien urticants, flottent aussi en nombre dans les parages.
Après 20 minutes d’observation sans bouger, la palanquée change d’endroit et les observations sont alors plus intéressantes car la lumière éclaire mieux les requins-renards. Après 60 minutes de plongée (au lieu de 45 min comme l’avait prévu Charles), et avoir aussi observé quelques poissons-ballons et la faune habituelle entre les patates de corail du platier, la palanquée remonte au mouillage et le Katawa quitte sa ligne pour venir récupérer les plongeurs qui n’ont donc pas besoin de palmer pour revenir au bateau.
Après deux heures d’intervalle surface et un bon petit-déjeuner avec des gros pancakes, de la confiture, des œufs, des lardons, du jambon et du beurre (fondu), les palanquées, cette fois-ci séparées, se remettent à l’eau. La palanquée de Jr (où est Anne-Marie) est la première à s’immerger. Lors du briefing avant plongée, Charles avait indiqué que les palanquées iraient se positionner le long du tombant, mais Jr traverse directement le platier pour se rendre de l’autre côté. Anne-Marie observe alors plus de requins-renards que lors de la première plongée, au moins 5 ou 6. Cependant, les plongeurs sont aussi bien plus nombreux sous l’eau : au moins une quarantaine de plongeurs sont présents sur le site, dont certains équipés de blocs bi-bouteilles, ce qui est assez étonnant car il ne s’agit pas de plongée profonde, dans un courant du diable. Lors de la plongée, deux requins ont un comportement surprenant : ils avançaient l’un vers l’autre, de face, et d’un coup, ils sont repartis en sens inverse comme s’ils avaient reçu une décharge électrique. Après, une nouvelle heure de plongée, c’est le moment de remonter sur le Katawa et de retourner à Malapascua.
Sur le chemin du retour, entre le petit îlet au sud-ouest de Malapascua et l‘île elle-même, Anne-Marie aperçoit une tortue sous l’eau (l’eau est très limpide à cet endroit) et un mahi-mahi (dorade coryphène). Avant le repas, nous passons à la pharmacie du village acheter un spray pour essayer de de déboucher le nez de Christophe qui coule beaucoup mais qui reste bouché. Nous trouvons aussi des antihistaminiques car il y a une dizaine d’années, Christophe était allergique aux poils des chats que nous avions à l’époque (ce qui n’est plus le cas avec nos deux princesses actuelles qui sont pourtant loin de nous, même si nous avons dû amener avec nous quelques-uns de leurs poils) et il ressortait souvent de plongée (ou de la piscine municipale) avec le nez bouché (mais il ne coulait pas comme une fontaine). Le prix de ces médicaments est dérisoire, pour un Européen (c’est moins certain pour un Philippin) : 285 Php, soit 5,40 euros !