Mardi 18 septembre : Made In China ?
A la descente de la navette ferroviaire, au terminal 3E de l’aéroport de Pékin, Anne-Marie fait la réflexion que nous sommes alors tout proches de la porte où nous devons embarquer pour notre prochain vol. Nous sommes en effet tout proche, sauf qu’il nous faudra plus d’une heure pour la rejoindre car il nous faut d’abord passer le contrôle de police (où il faut remplir une petite fiche) qui n’est qu’une simple formalité, puis subir le contrôle de sécurité qui est le pire que nous n’ayons jamais eu, un cauchemar absolu, un aperçu de l’enfer sur Terre (si toutefois, celui-ci existe). Il a fallu tout sortir de nos sacs cabine, tout, sans exception, même les objectifs photo qui ne comportent pas d’électronique (ou si peu, en tous cas, pas de batterie Lithium). Et tout a été scrupuleusement vérifié par les agents de sécurité. Le sac à dos d’Anne-Marie est repassé (vide) trois fois dans la machine à rayons X. Un des agents a même suspecté le lecteur MP3, "made in China" de Christophe : c’est quoi ce délire, vu la taille de ce lecteur, il n’y a pas de quoi faire exploser un avion avec la batterie Lithium (et d’ailleurs, vu son âge, ce n’est surement pas une batterie Lithium).
Finalement, un autre agent a jeté son dévolu sur le petit chargeur solaire de Christophe qui datait de 2012, époque où les batteries Lithium étaient très rares dans les équipements électroniques. Ce chargeur "made in China" ne comportait pas la mention recherchée par les agents de sécurité et Christophe n’a donc pas pu le prendre en cabine (et, bien évidemment, comme on ne peut pas le mettre en soute, il a fallu l’abandonner). C’était impossible de leur faire entendre raison (nous avons toujours voyagé avec ce chargeur sans que ça pose un problème et en particulier, nous l’avions lors du vol aller, dans le B-747 d’"Air China"). Ils sont certainement conscients des batteries de merde qu’ils fabriquent en Chine, des batteries Lithium qui prennent feu pour un rien, mais là, c’est de la paranoïa !
Avant d’aller attendre devant la porte d’embarquement, nous faisons un rapide tour de l’aérogare : que des boutiques de luxe et quasiment aucune possibilité de trouver un truc à manger. L’aéroport de "Roissy CDG" vient donc de perdre sa première place au titre du pire aéroport international au monde, celui de Pékin vient de lui ravir la première place haut la main (avec mention spéciale pour le pire contrôle de sécurité, alors que Paris défendait bien sa place pour cette mention, en concurrence avec Francfort). L’embarquement dans l’Airbus A380 de la Lufthansa est affiché à 11h50, avant d’être affiché à 12h30 (pour un décollage prévu à 12h35, hum, hum...).
Les longues files d’attente se forment ensuite rapidement devant la porte d’embarquement et nous les rejoignons dès le début pour éviter de nous retrouver à 20 km, au fin fond de l’aérogare. Un employé de la compagnie passe alors le long des files d’attente avec une feuille de papier écrite en chinois : ce n’est pas ce que l’on peut faire de mieux (on ne va pas demander de faire comme les Japonais, avec une tablette électronique, mais une traduction en anglais aurait été la bienvenue). De toute façon, Christophe boude : on ne comprend rien, donc on reste dans la file d’attente, même si ce n’est pas la bonne, na ! Finalement, l’embarquement débute vers 12h20 et la bouderie ne durera pas trop longtemps, jusqu’au moment où nous découvrons nos sièges en "Premium Economy" : deux bons fauteuils, situé à la seconde rangée derrière le poste de pilotage, sur la gauche de l’appareil ! Nous n’avons jamais demandé de voyager dans cette classe, c’est l’agence qui nous a pris ces places (sans que cela fasse exploser le tarif, nous ne savons pas comment ils ont fait), mais il faut avouer qu’avec les derniers réveils très matinaux, ça va permettre de nous reposer un peu. Nous sommes même accueillis avec un verre de jus d’orange.
Le vol se déroule sans histoire, confortablement. Lufthansa gère mal les retards et les embarquements sont souvent chaotiques, mais coté service à bord, les équipages assurent haut la main car les hôtesses sont régulièrement passées dans les couloirs pour proposer des boissons. Le premier repas n’est pas mauvais mais nous avons évité le plat allemand, lui préférant largement le plat chinois : du poulet avec du riz, des champignons et des légumes (au lieu d’un goulasch de bœuf avec des pommes de terre). Nous avons ensuite eu le droit à un petit cupcake à mi-parcours et un diner léger, deux heures avant l’atterrissage (là encore, nous avons préféré le plat chinois, du bœuf avec des nouilles, plutôt que le plat allemand, de la saucisse avec de la purée de pomme de terre).
Malgré le retard au décollage, nous atterrissons à l’heure à Munich, vers 4 heures et demie de l’après-midi. Nous passons alors le contrôle de sécurité les doigts dans le nez (car il n’y avait encore personne, vu que nous sommes descendus dans les premier de l’A380) et le contrôle de police est aussi très rapide. Nous n’avons donc plus qu’à attendre 20h15, l’heure du décollage prévue pour le vol Munich - Toulouse. Stéphane, un ami avec qui nous sommes partis aux Maldives, attend aussi pour prendre le vol. Ca fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus, depuis qu'il n'est plus au club de plongée !