Vendredi 24 juin : (suite)
Nous découvrons alors l'aire de baignade, équipée de trottoirs en bois et de palissades permettant de se changer au grand air (ça permet quand-même de se protéger un peu du vent). Il n'y a qu'un seul couple en train de se baigner, c'est cool ça (même si un couple de français nous suit de près). Nous remontons la rive gauche de la rivière Reykjadalsá, jusqu'à la fin des trottoirs en bois, mais à cet endroit, l'eau est trop chaude. Des bulles de gaz (certainement de la vapeur d'eau) remontent même du fond de la rivière. Nous redescendons donc complètement les trottoirs, nous retraversons la rivière et nous remontons sa rive droite pour trouver un endroit qui nous convient : mise à l'eau facile, sans passer par un bain de boue, et suffisamment de profondeur pour se baigner (des rochers ont été placés afin de retenir l'eau du ruisseau et ainsi avoir une cinquantaine de centimètres de fond). C’est notre trou à nous ! L'autre couple de français, après avoir essayé de se baigner plus haut, a trouvé l'eau trop chaude et est alors retourné se baigner près du premier couple.
Alors que nous sommes emmitouflés sous de multiples couches, il nous faut nous déshabiller, au grand air, pour nous mettre en maillot de bain. L'expérience est assez revigorante, nous nous changeons très rapidement pour nous réchauffer au plus vite dans l'eau chaude, bien allongé au fond de la rivière. L'expérience est tout de même très, très surnaturelle : nous sommes en train de nous baigner dans un ruisseau (certes chaud), en pleine montagne alors qu'il ne doit pas faire plus de 5 ° C dans l'air et qu'un gros brouillard nous entoure. C'est vraiment extraordinaire, du moins les 20 première minutes, le temps qu'un groupe de randonneurs hispanophones arrivent et choisissent notre trou à nous, pour venir se baigner. D'accord, la rivière est à tout le monde mais quand est arrivé ce groupe, il y avait largement de la place ailleurs, pourquoi alors venir se coller à nous ? Puis, ils parlaient, parlaient... Pire, quand nous nous décidons à enfin ressortir de l'eau, après 40 minutes de bain (la perspective de nous rhabiller dans le froid nous enchantait guère), ils sont aussi ressortis à leur tour. Ils auraient au moins pu attendre que nous partions, pour avoir plus de place pour se rhabiller, sans se gêner les uns les autres. Nous aurions su, nous serions restés dans l'eau .
Le retour est un étrange mélange de découvertes agréables et désagréables. Pour le côté agréable, c'est simple, le brouillard a consenti à se lever, un peu. Nous découvrons donc qu'à l'aller, nous avons longé un beau canyon, avec une belle chute d'eau qui semble prendre source dans un site géothermique. Pour le côté désagréable, cela a commencé alors que nous étions à peine repartis : un autre groupe, tous vêtus d'une grosse veste et d'un pantalon imperméable orange, est arrivé pour se baigner. Puis, nous avons découvert leurs chevaux, puis d'autres groupes habillés de la même façon, juchés sur d'autres chevaux, puis des (grands) groupes de randonneurs guidés... Ca arrivait par troupeaux entiers ! Bref, alors que nous étions quasiment seuls pendant la montée, c'est maintenant l'autoroute et nous subissons un véritable choc quand nous apercevons à nouveau le parking : il est bondé de chez "Bondé & Co.", et des véhicules se sont même garés de chaque côté de la route d'accès, il ne reste qu'une seule voie pour passer. Mais ce n'est pas grave, nous avons bien profité de cette magnifique randonnée (210 m de dénivelé, 7,4 km aller-retour, 3h15 comprenant les 55 minutes de pause pour le bain) qu'il faut débuter avant 8 heures du matin (ou le soir), mais pas à 10 heures !
Après avoir pique-niqué dans le camping-car, nous reprenons la route pour Reykjavík. Nous nous rendons directement au camping (sans GPS, il n'est pas certain que nous y serions arrivés sans problème), ou plutôt, l'aire de stationnement des camping-cars, tous alignés à 1 mètre les uns des autres, couplée à une auberge de jeunesse (il y a peu de personnes en tente dans ce camping). Comme il n'est que 14 heures, Anne-Marie voudrait profiter d'une des piscines de Reykjavík, celle toute proche du camping (et du stade de foot, le triptyque islandais) mais nous n'aurons alors plus trop de temps pour visiter Reykjavík. A contrario, nous n'avons pas besoin d'autant de temps pour visiter la capitale islandaise... Que faire ?