Samedi 18 juin : (suite)
Nous sommes de retour au camping-car vers 11 heures et demie et nous mettons aussitôt le cap sur "Vík í Mýrdal" où nous passons au supermarché pour acheter du pain et trois bricoles. L’intérêt premier de "Vík í Mýrdal" est sa plage de sable noir (ou plutôt de galets, même s’il y a un peu de sable sous les galets) de Reynisfjara, que nous rejoignons par la route goudronnée rouge (en tous cas, c’est la couleur qu’elle a sur notre carte) qui débute à la première bifurcation sur la gauche, après le village (en direction de Reykjavík), sur la route n° 1. Le parking est grand, le plus grand que nous ayons vu jusqu’alors en Islande mais il est aussi bondé... Les bus de touristes sont bien nombreux ! Dire que la veille, nous nous étions plaints de la fréquentation touristique de la lagune de Jökulsárlón. Et bien évidemment, le principal point d’intérêt de ce site, qui le rend peut-être même bien plus extraordinaire que la Chaussée des Géants en Irlande du Nord, sont les colonnes de basalte qui se sont formées sur la falaise bordant la plage, au dessus d’une grande grotte dont la voûte est toute formée de cristaux de basalte (c’est vraiment un phénomène assez extraordinaire). Mais le problème de ces colonnes de basalte est qu’elles forment des marches, très simples à escalader. On se retrouve alors avec plein de touristes multicolores juchés sur les orgues basaltiques, en pleines séances de selfies... C’est désespérant !
Nous marchons alors jusqu’au bout de la plage de Reynisfjara, là où il a moins de monde, jusqu’aux Reynisdrangar, des pitons rocheux dressés droits comme un i dans les flots tumultueux. La légende dit que ce sont des trolls pétrifiés par le soleil levant... Bilbo était dans les parages ? C’est vrai que certains paysages de l’Islande font penser au Mordor (mais les orques d’aujourd’hui font des selfies
) alors que parfois, on a l’impression de traverser la Contrée. De retour près des orgues basaltiques et de la grotte, Christophe espère alors profiter d’une trouée (pas entre les nuages car l’espoir est nul de ce côté) entre deux bus, pour avoir quelques microsecondes sans taches multicolores sur les colonnes de basalte. Mais peine perdue : quand une vague de selfies se termine, les touristes d’un nouveau bus débarquent à leur tour !
Du coup, nous retournons attendre au camping-car. Tous ces bus viennent de Reykjavík, située à 2 ou 3 heures de route de "Vík í Mýrdal", tous ces touristes vont être de retour dans leurs hôtels pour 19 heures. Ce qui veut dire que vers 16 ou 17 heures, la grande majorité des touristes présents sur la plage, seront repartis, au moins, tous ceux qui débarquent des bus par vagues de 50 "serial selfiers" (les plus ennuyeux) ? Maigre espoir... Puis, histoire d’en rajouter un peu plus au désespoir, le temps ne s’améliore pas. Les premières gouttes de pluie commencent à tomber sur le pare-brise du camping-car vers 2 heures de l’après-midi, avant que la tempête n'arrive !
Vers 4 heures de l’après-midi, nous abandonnons le siège de la plage de "Vík í Mýrdal" : un véritable déluge est en train de s’abattre et même si, durant quelques instants, il n’y avait plus que 2 grands bus sur le parking, d’autres n’ont pas tardé à arriver, déversant leur flots d’orques sur la plage malgré la pluie tombant drument ! Comme il n’y a pas grand-chose d’autre à faire dans les parages (il y a bien une réserve ornithologique près de "Vík í Mýrdal", mais fermée en période de nidification, c’est à dire en ce moment), nous décidons de quitter la plage pour rejoindre le camping de "Vík í Mýrdal", en nous disant que demain matin, nous partirons tôt pour revenir sur cette plage (où nous prendrons le petit-déjeuner) pour faire des photos des orgues basaltiques et observer les macareux moines qui nichent dans la falaise (nous en avons vu quelques uns aujourd’hui), avant que débarquent massivement les "serial selfiers" en provenance de Reykjavík.
Avant de rejoindre le camping, nous passons regonfler les pneus du camping-car (le pneu avant droit continue toujours de se dégonfler tout doucement mais Christophe a aussi remarqué que le pneu arrière droit était aussi un peu dégonflé) et juste à côté de la station service, se trouve une usine "Icewear" et un magasin d’usine... De toute façon, nous n’avons rien d’autres à faire... L’usine abrite bien quelques machines à tricoter industrielles, mais elles sont à l’arrêt, c’est le week-end. Puis, la surface du magasin est bien plus importante que celle de l’usine : localiser une usine de pulls transformée en magasin, dans la ville la plus pluvieuse d’Islande, ce n’est pas tout à fait innocent comme histoire, non ? Il est bien évidement hors de question d’acheter les gros pulls traditionnels islandais : oui, ils sont très jolis mais ils sont aussi certainement trop chauds pour les porter à Toulouse (où l’hiver, nous avons plus à combattre la pluie que le froid).