Vendredi 1er juin : (suite)
Quant à Anne-Marie, elle découvre pour la première fois les joies de la conduite à gauche, sur une route avec des voitures qui arrivent en face (elle avait essayé en Ecosse, sur une route quasi-déserte). Elle a du mal à coordonner ses mouvements. Passer les vitesses avec la main gauche en tenant le volant avec la droite, tout en continuant d'accélérer ou freiner avec le pied droit et d'embrayer avec la pied gauche, ça lui fait drôle de ne devoir inverser qu'une moitié des mouvements, elle a l'impression d'avoir le pied en suspension au dessus de l'accélérateur. Elle ne tient que 17 km, après le cerveau en a marre de ces contradictions. Elle repasse le volant à Christophe juste avant d'aborder une zone de virages serrés sur une toute petite route avec plein de travaux. Le GPS nous fait ensuite passer par une route minuscule (pourtant limitée à 100 km/h) pour rejoindre Adara (où nous attendent les nuages).
Nous avons prévu d'aller voir les falaises de "Slieve League", les deuxièmes plus hautes falaises d'Europe (après celles de l'île d'Achill, une île d'Irlande). La route pour le point de vue monte très haut, à flanc de falaises. Une fois arrivé au parking (où l'on vérifie bien le frein à main), on peut continuer à pied vers le sommet de la montagne (par un petit sentier étroit et vertigineux d'après nos guides, ça sera pour une autre fois) ou se contenter de contempler l'à-pic depuis les abords du parking. On a quand-même du mal à se rendre compte des 606 mètres de dénivelés car ce ne sont pas des falaises qui tombent toute droites comme celles d'Etretat. La pente est plus douce (enfin, ce n'est pas ce que l'on trouvait il y a dix minutes au volant, surtout Anne-Marie du côté gauche, côté vide) mais c'est quand-même impressionnant (ça serait mieux sans les nuages, mais heureusement, ils sont quand-même assez hauts pour ne pas masquer la montagne).
En redescendant, nous donnons un euro au gamin qui s'est trouvé un petit job en ouvrant la barrière aux visiteurs qui n'ont donc pas à descendre de voiture, ouvrir la barrière, remonter en voiture, bouger de 10 mètres la voiture, redescendre de voiture, fermer la barrière et remonter dans la voiture (pour accéder au point de vue, il faut entrer, gratuitement, dans un domaine privé, à condition de bien refermer la barrière pour que les moutons ne s'échappent pas). Le gamin ne réclame rien, il tient juste à la main une boîte de Nesquick qu'il secoue pour faire entendre le bruit des pièces (on ne lui avait rien donné en montant, et comme il n'avait pas râlé, on avait préparé la monnaie avant de redescendre).
Christophe avait prévu de voir le château de Donegal : nous nous arrêtons donc à ce chef-lieu du comté, mais en découvrant sur la photo affichée à l’entrée, l'état de ruine dans lequel était le château il y a une vingtaine d'année et l'état très bétonné dans lequel il est aujourd'hui, nous renonçons à la visite. Ce n'est pas ce que l'on peut appeler une restauration dans les règles. En continuant vers Sligo, les nuages se dispersent à nouveau et Christophe profite d'une timide éclaircie pour faire une photo du mont "Ben Bulden" aux formes tabulaires. Le B&B pour ce soir est situé à 4 km du centre de Sligo, vers le sud. En arrivant, la maîtresse de maison nous offre le thé avec lequel, elle nous ramène des "kinder bueno".
Pour manger le soir, nous retournons au centre de Sligo. Nous nous garons sur la place du marché mais cela pose un problème : les emplacements pour les commerçants sont indiqués avec des lignes jaunes et un panneau indique qu'il ne faut pas stationner sur ces emplacements (donc toutes les places de stationnement libres) jusqu'à 19 heures et il n’est que 18h30. Il y a bien un horodateur mais il refuse nos pièces (parce que, nous le découvrirons au retour, le parking n'est plus payant après 18h30). Alors comment fait-on ? Nous décidons de laisser la voiture sur cette place du marché qui est presque fini, le dernier commerçant est en train de remballer ses étals dans sa camionnette. Il faudrait vraiment tomber sur un flic pourri.
Sur les conseils du Guide du Routard, nous allons manger au Donaghy's (un des meilleurs pubs du séjour), un pub qui partage ses cuisines avec un restaurant un peu plus chic. Après avoir pris la commande, la serveuse nous apporte un petit pain tout chaud, une moitié aromatisée au chili / poivre, l'autre au fromage / ail. Le pain est accompagné d'un chutney au chili, un peu pimenté. Puis la serveuse nous ramène les deux grandes assiettes de "Fish & Chips" : deux bons morceaux de poissons (chacun), une bonne portion de frites présentées dans un petit panier de friteuse et de la purée de petits pois (pas mauvais). Pour arroser ce menu typique de pub, Anne-Marie teste la Smithwick's (une "pale ale" d''après l'étiquette sur le manche de la tireuse mais le serveur nous a dit que ce n'était pas vraiment une ale) et Christophe reste fidèle à la Guinness.