Mercredi 18 décembre : La plus belle !
Le petit train-train est en place : réveil à 5 heures du matin, thé et petits gâteaux à 5 heures et demie, briefing à 6 heures du matin et plongée à 6 heures et demie. Nous allons bien évidemment plonger à nouveau sur le Thistlegorm. L’objectif de ce matin est d’aller voir les canons de la poupe, la locomotive posée sur le fond à une dizaine de mètres du flanc bâbord de l’épave et de finir par la proue.
Ce matin, aucun courant ne se fait ressentir, tant mieux. Une fois arrivé sur la poupe, Christophe part sur la droite, c’est-à-dire en direction du canon pour être certain de ne pas le louper, des fois qu’un nudibranche surgisse à l’improviste. Nous passons ensuite derrière la poupe pour voir l’hélice et puis Christophe entreprend de remonter le long du flanc tribord de la poupe. Logiquement, comme la poupe est couchée sur son flanc bâbord, nous ne devrions pas remonter trop haut (en plus, le tirant d'eau du Thistlegorm n'est que de 8 mètres). Mais au milieu de cette remontée, Christophe s’aperçoit qu’il a commis une grosse erreur et nous finissons par remonter à 18 mètres de profondeur, pour redescendre aussitôt à 30 mètres pour rejoindre la locomotive qui est posée sur le fond, toute droite sur ses roues.
Nous retournons ensuite vers l’épave et au niveau de la timonerie, juste sous les amarres du Volantis, Christophe aperçoit un gros poisson-crocodile. Puis, nous poursuivons notre exploration vers la proue, ce qui permet à Anne-Marie de repérer un second poisson-crocodile. Nous faisons demi-tour en niveau du treuil d’ancre installé sur le haut de la proue avant de revenir vers la timonerie (avec un léger détour par l’intérieur des cales pour Christophe). Autour des wagons et dans coursives près de la timonerie, nous observons une multitude de poissons-anges, de poissons-cochers, de poissons-papillons et, pour sortir de l’ordinaire, un magnifique petit poisson-coffre jaune. Les platax ont déserté l’intérieur de la timonerie car ils nous attendent à proximité des amarres du Volantis. Cela nous permet de les observer pendant le palier de sécurité (toujours effectué en grappe de plongeurs).
Nous avons ensuite 45 minutes de navigation pour rejoindre le prochain site de plongée. Le Volantis s'amarre au sud du récif de "Shag Rock" alors que l'épave que nous allons visiter se trouve quasiment de l'autre côté de ce récif car le navire arrivait par le nord lorsqu'il a heurté les rochers à fleur d’eau le matin du 22 février 1881. Il s’agit du Kingston, un cargo britannique à vapeur de 78 mètres de long sur 10 mètres de large. Son histoire ressemble un peu à celles de nombreuses épaves de ce secteur de la Mer Rouge : après avoir traversé le golfe de Suez, le capitaine s'était retiré dans sa cabine pour se reposer lorsque le naufrage a eu lieu. Mais il faut avouer que pour le Kingtson, le capitaine était particulièrement malchanceux car il a aussi échoué 2 autres navires en peu de temps (et il a dû se réincarner en capitaine de bateau de plongée en Mer Rouge ). Autre anecdote à propos de cette épave : elle a longtemps été mal identifiée et appelée sous le nom de "Sarah H" (le nom qu'elle portait encore lorsque nous avons plongée dessus en 2005), alors qu’aucun navire de ce nom n’a jamais été porté disparu !
A 11 heures moins 10, nous nous immergeons donc en bascule arrière depuis un zodiac. Au premier abord, nous nous demandons s'il s'agit bien d'une épave car nous ne distinguons que de gigantesques tables d'acropora et autres patates de corail. Au niveau de la proue, il est difficile de distinguer la moindre pièce de l'épave. Ce n'est que vers la proue que l'on commence à distinguer quelques traverses, toutes recouvertes de coraux, qui permettent de reconnaître les restes d'un cargo. Ca ressemble aux ronds-points de villes côtières où la mairie a fait poser les restes d'une barque de pèche pour la transformer en énorme jardinière, au détail près que les coraux remplacent les fleurs sur le Kingston ! Pourtant, derrière la poupe, où Ayman nous montre un poisson-scorpion, nous découvrons ce qui ressemble bien à la poupe d’un navire avec une coque posée bien à la verticale au-dessus de l'hélice. Tout ce corail ayant colonisé l'intérieur de l'épave est tout de même très impressionnant ! Cependant, nous ne sommes qu'au début de l'émerveillement car la plongée continue ensuite, par une quinzaine de mètres de profondeur, en direction du sud, le long du tombant. Nous traversons alors un jardin de corail resplendissant qui abritent une grande quantité de poissons : poissons-anges à croissant, poissons-lapins étoilés, poissons-papillons orange, poissons-papillons côtelés, labres à long museau, poissons-cochers de Mer Rouge, etc...