Dimanche 15 décembre : (suite)

Bref, nous arrivons tout de même à nous immerger à 11 heures du matin mais les galères continuent pour Anne-Marie qui descend tout droit comme un boulet, le caisson photo en avant, manquant de percuter le corail au fond. Une des poches de lest de son gilet se détache alors (et tombe sur le corail) et l'une de ses palmes se détache à nouveau (ce qui permet de vérifier que celle-ci a une flottabilité positive). C'est la catastrophe mais heureusement, Mohamed, le jeune moniteur du bateau, arrive à son secours pour l'aider à tout remettre pendant que Christophe a récupéré le caisson photo... Nous partons ensuite tombant main droite pour découvrir un magnifique récif peuplé de grands bancs de poissons-papillons citron et de poissons-cochers de Mer Rouge, avec une visibilité de fou. Mais Anne-Marie n'en profite pas réellement car son masque prend l'eau. A cause de l’ouverture trop étroite de sa cagoule, elle n'arrive pas à bien plaquer la jupe du masque contre sa peau et elle doit sans arrêt effectuer des vidages de masque.

Puis, comme si cela ne suffisait pas, quelques minutes après le début de la plongée, Anne-Marie signale que son bloc est mal accroché. Il ne tient plus que par la robinetterie qui s'est coincée dans la sangle du gilet stabilisateur. Christophe lui remet tout en place mais Anne-Marie ne tarde pas à faire signe de rentrer au bateau. Elle se sent mal à l'aise si bien que pour sa première fois en plongée, elle ne tarde pas à faire le signe "ça ne va pas" car Christophe s'était un peu trop éloigné... Il reste pourtant à effectuer un lâcher de parachute de palier, chacun, avant de remonter. Christophe trouve alors un petit carré de sable par 12 mètres de fond, histoire de ne pas abîmer de corail si le bobineau de fil du parachute venait à tomber au fond (d'habitude, Anne-Marie veille à ce que cela n'arrive pas). Mais au moins, lâché d'aussi profond, le parachute est bien gonflé en surface. Après avoir passé le caisson photo à Christophe, Anne-Marie gonfle à son tour son parachute (ça faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus fait ça). Après le palier de sécurité, c'est enfin la délivrance pour Anne-Marie lorsqu'elle retrouve la surface. Il ne reste plus qu'à palmer en surface jusqu'au bateau (car le coin de sable n'était pas à proximité du bateau), en évitant les parachutes qui sortent autour de nous.

Après cette première plongée, nous repartons pour 3 heures et demie de navigation pour rejoindre le site suivant où nous passerons aussi la nuit au mouillage. Pendant ce temps, comme la météo le permet, le déjeuner est servi (si la houle est trop forte, les repas ne sont pas servis pendant la navigation). Nous arrivons tout de même assez tard à "Shaab Mahmoud" et après le briefing, nous nous immergeons à 4 heures de l'après-midi alors que le soleil commence à se coucher. Heureusement, cette fois, ça va mieux pour Anne-Marie qui s'est contentée de la cagoule de sa shorty pour ne pas avoir à enchaîner les vidages de masque durant la plongée et qui s'est aussi séparée de quelques kilos de plomb. Elle perd toutefois une palme après la mise à l’eau mais la plongée se déroule tout de même bien.

Comme indiqué lors du briefing, nous partons tombant main droite et nous découvrons alors une murène de Java très impressionnante. Un léger courant se fait ressentir au début de la plongée mais quand nous arrivons à l'extrémité ouest du récif, Ashraf fait signe aux palanquées de faire demi-tour pour éviter un courant plus fort. Nous préférons alors le suivre de loin pour ne pas avoir à trop penser à la navigation et se concentrer sur l'observation des poissons-clowns, des rascasses volantes, des petits poissons-papillons, des poissons-anges empereurs ou encore des mérous célestes. Nous prenons en photo notre premier poisson-zorro de la croisière ! Poisson-zorro n'est pas son vrai nom car il s'agit d'un poisson-globe masqué mais nous trouvons que ce surnom lui convient mieux. Ashraf se dirige ensuite vers l'une des passes donnant accès au lagon, alors qu'il avait dit de ne pas s'y engager car la visibilité dans le lagon n'est pas bonne, mais nous le suivons tout de même car il vient de trouver une énorme murène de Java.

La suite de la plongée est un peu moins amusante car une sorte de brouillard étrange s'est levée sous l'eau et avec la lumière faiblissante du jour, on ne sait plus vraiment où l'on va, même si c'est vaguement en direction du bateau. Alors que nous avions perdu de vue Ashraf depuis quelques minutes, nous le retrouvons à nouveau. Il nous montre alors une amarre juste au-dessus de nos têtes. D'un côté de cette amarre, vers le récif, un drapeau "Sea Base" indique qu'il s'agit bien du mouillage du Volantis. Il nous suffit donc que suivre cette amarre dans l'autre direction pour trouver le drapeau pendu sous le bateau et remonter en surface sans encombre alors que le soleil vient de disparaître derrière les montagnes au loin (le soleil se couche donc à 5 heures moins 10).