Dimanche 22 octobre : (suite)
Après le jardin de Pamplemousses, nous nous rendons au château ou palais de Labourdonnais qui est assez proche du jardin. En fait, il ne s’agit pas vraiment d’un château, ni d’un palais, mais d’une imposante habitation (nom de la demeure de maîtres d’une plantation de cannes à sucre au temps de l’esclavage) comme on en trouve en Louisiane ou aux Antilles, habitation située au cœur d’un jardin arboré (avec un enclos à tortues d’Aldabra) et près d’une distillerie de rhum. L’intérêt principal de la visite est le mobilier d’époque à l’intérieur de l’habitation mais la visite est tout de même rapide. Heureusement, le billet d’entrée, un peu onéreux, comprend aussi une dégustation de rhums (3 petits verres par personne). Bien évidemment, nous choisissons 6 rhums différents. Nous ne testons pas le rhum blanc classique à 40 ° d’alcool (qui est tout de même un rhum issu du jus de canne fermenté, et non pas de la mélasse, résidu de la fabrication du sucre), ni le rhum vieux pour lequel il faudrait ajouter un supplément mais nous testons des liqueurs qui seraient appelées punchs aux Antilles ou rhums arrangés sur l’île de la Réunion. Ces liqueurs sont très bonnes, comme celle à la vanille, au gingembre ou au calamansi. Le rhum épicé est un peu fort mais il dégage plein de parfums. Cependant, une liqueur se distingue largement des autres : celle à la citronnelle ! Déjà, elle est plus originale que les autres dont les parfums sont classiques, mais son goût est aussi extraordinaire. Ces rhums du domaine de Labourdonnais se classent facilement parmi les meilleurs rhums du monde (avec les rhums guyanais et antillais). Du coup, nous achetons une bouteille de rhum à la citronnelle à la boutique.
Nous nous demandons ensuite où nous allons manger ce midi. Le restaurant du domaine de Labourdonnais est un peu luxueux et sa cuisine gastronomique mériterait certainement que nous prenions le temps de la déguster, mais nous voulons manger sur le pouce. Du coup, nous mettons le cap sur la plage publique de Mont Choisy (une très belle plage en arc de cercle) où le rabatteur d’un snack nous met le grappin dessus aussitôt notre arrivée ! Il nous trouve deux chaises et une table pour que nous puissions pique-niquer confortablement sous les filaos (pleins de familles mauriciennes sont aussi en train de pique-niquer en famille sous les filaos) et il nous pousse alors à prendre des plats avec des fruits de mer (crevettes et calamar). Anne-Marie choisit un bol renversé et Christophe, un riz frit. Ces plats ne sont pas mauvais mais l’addition est un peu salée : 1.250 roupies mauriciennes pour deux canettes de Coca-Cola et les deux plats donc le prix de base était à 200 Rs sur le menu... C’est un peu cher pour un snack en bord de plage !
Nous décidons ensuite de nous rendre à Cap Malheureux pour photographier sa fameuse église aux toits rouges située en bord de plage. Pour cela, nous avons le choix entre deux routes : soit par l’intérieur des terres, soit en suivant le littoral. Christophe pense que l’itinéraire littoral sera plus joli mais, à part quelques passages devant des plages publiques, nous ne verrons pas la mer car la route passe entre les hauts murs en pierres des résidences hôtelières (des murs tout le long ou presque, de chaque côté de la route, mais bien uniformes les murs, tous les mêmes). En arrivant à Cap Malheureux, il y a plein de monde ! C’est le bordel sur la route devant l’église et aucun stationnement n’est visible à l’horizon. Heureusement, une centaine de mètres plus loin, Christophe arrive à stationner la voiture à la mauricienne, c’est à dire sur la voie de circulation, entre deux autres voitures.
Malgré un monde de folie, nous arrivons tout de même à photographier l’église sans touriste sur nos photos (les selfies de dos ne doivent être fait devant une église ?). En fait, peu de personnes déambulant autour de l'église semblent être là pour se photographier devant l’église. Ce sont surtout les locaux qui sont présents en nombre pour participer à un gros pique-nique à proximité de l’église (mais heureusement, pas devant l’‘église). Pas très loin de l’église, des pêcheurs vendent des coquillages, des grosses porcelaines, qu’il ne faut évidemment pas acheter pour éviter que ce commerce décime l’espèce (tuer un animal pour le manger est compréhensible, mais le tuer pour en faire un objet de décoration est inadmissible).
Après cette escapade nordique, nous sommes de retour à Flic en Flac un peu avant 4 heures de l’après-midi. Vers 5 heures, nous nous rendons à la plage pour profiter d’un petit bain (pas trop agréable car le courant généré par la marée charrie des algues vertes et brunes) et d’un peu de farniente sur la plage. Nous retournons ensuite nous doucher à l’appartement avant de ressortir dîner. Ce soir, nous décidons de nous rendre au Sawasdee, un restaurant thaï (quoi qu’il en soit, c’est bien mieux qu'un hamburger). Anne-Marie prend en apéritif le cocktail maison mais celui-ci a le goût de Fanta... Heureusement, le ti’punch qu’a commandé Christophe est bien mieux, mais ce n’est pas le meilleur qu’il ait bu depuis le début du voyage. Les plats, du poulet noix de cajou pour Anne-Marie et des nouilles au poulet et à la (rare) pistache pour Christophe, ne sont pas mauvais mais ils ne nous donneront pas envie de revenir dans ce restaurant.