Dimanche 15 octobre : (suite & fin)

Ce soir, nous décidons d'aller manger tôt à "La Plage", au restaurant "La Plage" de l'Anse aux Anglais. En apéritif, nous commandons deux "ti’punchs recette secrète". Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre (aux Antilles ou en Guyane, le ti’punch est l'apéritif de base mais à la Réunion, il vaut mieux éviter ce cocktail car le rhum Charrette est vraiment trop mauvais pour le boire en ti’punch) mais à la première gorgée, nous découvrons qu’il est excellent ! La recette est différente de celle des Antilles (cf cet article) mais il faut avouer que celle de ce restaurant, avec beaucoup de jus de petits citrons verts (il y a facilement 3 ou 4 limons dans le verre), du sucre (mais sans trop), du rhum (titrant moins en alcool que le rhum agricole antillais, un peu comme la cachaça brésilienne) et plein de glaçons, donne un résultat savoureux, proche de la caïpirinha (sans la glace pilée). Le rhum mauricien marque des points, tout comme le restaurant dont les plats que nous avons commandés sont excellents. Anne-Marie déguste un cari de poulet et crevettes (elle a commandé des frites en accompagnement et on lui a servi de la salade en prime) et Christophe, un cari de poisson à l'aubergine, accompagné de riz et d'haricots rouges (c'est 100 % créole, c'est parfait ). Nous avions choisi Rodrigues / Maurice pour la cuisine, il y a fort à parier que nous ne serons pas déçus, en tout cas, pas à Rodrigues !

Nous ne prenons pas de dessert (il n'y avait que des glaces et nous avons assez avalé de calories depuis le petit-déjeuner, sans faire trop d'efforts) et nous rentrons donc nous coucher tôt car demain, nous plongeons, il faut que nous soyons en forme !

Météo de la journée :
soleil dans la matinée et la journée, assez nuageux le soir mais nous avons vu le coucher de soleil, contrairement à hier.

Lundi 16 octobre : Génial le calamar !

Après un méga petit-déjeuner (ce matin, il y avait des crêpes en plus sur la table ; et aussi plein de monde dans le lagon pour la première journée de pêche aux poulpes après trois mois de fermeture), nous quittons la résidence vers 8 heures du matin et nous arrivons vers 8 heures et demie à Mourouk où nous trouvons facilement une place de stationnement près du club de plongée. Damien, le "dive master" du club, arrive un peu après 9 heures et il nous remet alors les fiches jaunes (en anglais) de la MSDA, la "Mauritanie Scuba Diving Association" à laquelle il faut s’affilier (moyennant 200 Rs par personne) pour plonger à Maurice et donc aussi à Rodrigues.

Les champs à renseigner au verso de la fiche sont essentiellement des informations médicales (aucune contre-indication à la plongée) et au recto, le formulaire ressemble très fortement à une décharge. En revanche, Damien ne nous demande pas nos cartes de niveau, ni nos certificats médicaux (ce qui peut être un indice quant au sérieux d’un club de plongée ; le "Bouba Diving Center" ne serait donc pas très sérieux d’après ce critère, mais il y a toujours des exceptions qui confirme la règle ).

Nous nous rendons ensuite en bord de plage pour endosser un gilet stabilisateur déjà sanglé à une bouteille (les gilets sont en très bon état mais les combinaisons, des 3 mm, ont bien vécues), que nous portons ensuite jusqu'à une barque mouillée dans le lagon à quelques mètres du rivage. Lorsque Christophe équipe son détenteur sur la bouteille, Damien lui fait remarquer qu'il aurait dû ouvrir le bloc avant, pour chasser les poussières qui se seraient déposées dans la robinetterie (ce qui n'est pas idiot si on considère comment sont entreposés et transportés les blocs) et qu'il aurait dû ouvrir son bloc sans regarder son manomètre car celui-ci aurait pu exploser... En 30 ans de plongée, c'est la première fois que Christophe entend ça ! Bon, soit...

Et quand Christophe referme son bloc (sans forcer comme une brute) après avoir vérifié la pression, c'est au tour de Benoît (propriétaire du club et skipper) de lui faire une remarque : il faut fermer délicatement le robinet avec le bout des doigts pour ne pas risquer de l'endommager. Certes, on peut comprendre que sur une île isolée comme Rodrigues, ça doit être difficile de faire parvenir des pièces de rechange pour réparer le robinet d'une bouteille de plongée, mais là encore, en 30 ans de plongée, c'est bien la première fois que Christophe voit quelqu'un fermer aussi délicatement un robinet, du bout des doigts... Benoît est un peu à cheval avec le matériel, dirons-nous !

Reste ensuite à régler le lestage : même si les combinaisons 3 mm en font certainement moins, Damien pensait qu'aucun plomb nous serait nécessaire car le bloc acier 12 litres suffirait. Néanmoins, il sous-estime largement notre bouée naturelle. Il faut un peu insister pour avoir 2 kg dans les poches des gilets (juste pour le principe, car les blocs acier étaient vraiment lourds). Une fois tout équipé, nous (c'est-à-dire Damien, nous deux et trois autres plongeurs) voilà enfin prêts pour descendre sur le site de "Paté Fane", juste à la sortie de la passe (mais avant d'être en dehors du lagon). Après une bascule arrière et nous être retrouvés en surface, nous suivons donc Damien qui suit le tombant main droite, vers l'intérieur du lagon. Un bon courant nous pousse d'ailleurs dans cette direction.