Samedi 26 mars : (suite & fin)
Nous partons alors tombant main droite et nous avons tout de même le temps d'observer quelques poissons perroquets se préparant à se mettre au lit, un crabe décorateur furtif dans une anémone, repéré par Anne-Marie, et sous une patate de corail, des pattes toutes aussi furtives qui auraient pu appartenir à une langouste, entraperçues par Christophe, avant qu'arrive le premier tarpon. Mais dès que le cet ogre sous-marin se met à tourner autour de nous afin de profiter de la lueur de nos phares pour chasser, nous ne voyons quasiment plus aucun autre poisson. Puis, un second tarpon se joint au ballet. Au moins, nous les voyons de près, de très près, on peut même les toucher... Ce n'est que de retour sur la plage, par 2 ou 3 mètres de fond, que nos caniches sous-marins nous lâchent les palmes (bin, oui, on ne plonge pas avec des baskets). Nous apercevons alors des centaines, peut-être même des milliers, de poissons car nous traversons un banc de petits poissons qui virevoltent autour de nous. Certains tapent même dans nos masques tellement le banc est dense !
Après cette plongée "tarpon" (peut-être que tarpon signifie nuit en papiamentu ? ), nous rentrons à l'appartement préparer un plat improvisé de pâtes aux asperges (fraîches) avec des morceaux de poulet et de la sauce tomate. Surprenant mais pas mauvais !
Météo de la journée :
Belle journée, moins de vent que la veille mais il y en a toujours. Plus trop de houle, elle s’est heureusement calmée !
Dimanche 27 mars : Plongées sportives !
Ce matin, nous nous rendons sur le site de l'épave du "Hilma Hooker". Heureusement, la houle des derniers jours s’est bien calmée et la mise à l’eau n’est donc pas trop difficile. Christophe essaie d’élaborer une stratégie pour éviter de palmer jusqu’à la bouée amarrée à la proue de l’épave, mais la bouée mouillée sur le haut du récif est tout de même située bien avant l’épave. Tant pis, un bon petit capelé ne nous fera pas de mal ! Après nous être reposés un peu à côté de la bouée, nous nous immergeons à 9h40. Le bout qui relie la bouée à la proue de l’épave descend tout droit : il n’y a pas de courant, c’est parfait ! Contrairement aux années précédentes, la visibilité ne nous permet pas de voir l’épave depuis la surface mais il nous suffit de descendre de quelques mètres pour la découvrir enfin. Deux tarpons nous accueillent sur le pont de l’épave et les anguilles jardinières pointent le bout de leurs nez dans le sable par 30 mètres de fond. Nous faisons alors le tour habituel de l’épave : les cales, le mât, la timonerie, la poupe et demi-tour pour revenir vers l’hélice. Nous remontons ensuite l’épave dans sa toute longueur, entre le récif et la coque (l’épave est posée sur son flanc tribord), jusqu’à la proue où nous observons à la station de nettoyage située quasiment sous l'étrave, un gros mérou ou pour être exact, une badèche tigre (connue aussi sous le nom de mérou tigre).
Nous avons alors encore le temps de faire un tour au-dessus du flanc bâbord de l’épave. Celle-ci commence à peine à être concrétionnée (elle l’était encore moins il y a 9 ans de ça). C'est là que nous croisons Narcisse ! Non, nous n’avons pas demandé le prénom à ce plongeur mais c’était simple de le deviner : par deux reprises, il a posé sa Go Pro sur la coque pour se filmer lui-même ! Pourtant, c’est un autre fait à propos de Narcisse qui nous surprend le plus : il semble plonger seul ! Sur une plongée relativement profonde, en totale autonomie, est-ce bien raisonnable ? Déjà que côté sécurité, nous pourrions faire mieux (en prenant par exemple avec nous un téléphone pour appeler les secours au cas où), mais plonger seul (et Narcisse n’est pas le seul à le faire, nous avons croisé plusieurs plongeurs seuls en plongée durant le séjour) nous paraît bien dangereux.