Lundi 4 octobre : (suite)
Nous retrouvons cependant rapidement le bon chemin qui ne tarde pas à nous mener à travers champs et prairies, dans la gadoue... Hier, il a aussi bien plu ici et il est impossible d'éviter de marcher dans la boue. Même lorsque nous sommes en sous-bois, la boue reste tapie sous les aiguilles de pins. Heureusement, un peu avant une ferme, nous croisons des collégiens en sortie scolaire (tout le collège devait être de sortie) et leurs chaussures sont moins couvertes de boue que les nôtres. Cela nous laisse donc l'espoir pour la suite de la randonnée. Mais pour éviter de devoir retraverser la gadoue, nous décidons de faire la randonnée jusqu'à Deba et revenir ensuite en train à Zumaia où nous trouverons certainement un taxi à la gare pour nous ramener à Elorriaga.
Après la ferme (et avoir traverser une prairie avec des chèvres et des boucs), nous entamons la descente jusqu'à Sakoneta qui offre un spectacle surnaturel (en tous cas, à marée basse, ce qui était encore le cas) : une grande falaise grise, quasiment lisse, surplombe une plage de roche striée où se déverse un ruisseau en cascade ! Sur la plage, les lignes des différentes strates de la roche, parfaitement rectilignes sont vraiment impressionnantes. C'est certain que ce n'est pas le genre de paysage que l'on voit partout sur la planète ! Nous profitons de cet endroit pour faire une petite pause, histoire aussi d'attendre que les fans de selfies changent de terrain de jeu pour nous permettre de faire d'autres photos. Après cette pause bien nécessaire, nous reparlons à l'assaut de la colline qu'escalade le chemin de randonnée. Rude montée mais qui offre un beau point de vue sur toute la côte. Redescendus de cette colline, nous croisons des chevaux dans un pâturage : est-ce des pottoks, une race de petits chevaux typique du Pays Basque ? Nous en doutons car ces chevaux sont tout de même assez grands.
Bien évidemment, après la prairie aux chevaux qui nous a laissé qu'un court répit, le chemin recommence à grimper sur une nouvelle colline. Et bien évidemment, après cette nouvelle rude montée, le sentier redescend, un peu, avant de suivre une ancienne voie de chemin de fer qui offre l'énorme avantage d'être quasi-horizontale. Mais bien évidemment, après un petit détour pour rejoindre un point de vue, ça remonte à nouveau, avant de redescendre jusqu'à une station d'épuration qu'il faut contourner. Et bien évidemment, après cette station d'épuration, ça remonte à nouveau ! Le sentier emprunte même de grosses marches en pierre, bien hautes et bien éprouvantes, jusqu'à la route N-634, près d'un point de vue aménagé, le "Mirador de la Virgen de Itziar". Cette dernière montée depuis la station d'épuration tue littéralement Anne-Marie qui n'en peut plus ! Heureusement, nous profitions des chaises du point de vue (qui n'offre pas un joli point de vue car la végétation environnante est trop haute) pour faire la pause déjeuner. C'était, depuis Sakoneta, le premier endroit où nous pouvions le faire au sec, sans avoir à nous asseoir dans la gadoue, mais nous avions les odeurs de la station d'épuration.
Pourtant, après ce pique-nique, il nous faut continuer de suivre le chemin de randonnée jusqu'à Deba. Le sentier traverse la route N-634 par une passerelle en hauteur avant de continuer à grimper, rudement, à travers un pâturage où broutent des vaches, jusqu'à l'ermitage de "Santa Catalina" qui domine la colline, offrant au passage un beau point de vue sur toute la côte, ou presque. Anne-Marie ne veut pas croire Christophe quand il lui dit que c'était la dernière montée avant Deba ! Il faut dire que le prochain port que l'on voit depuis l'ermitage est celui de Mutriku et qu'une autre colline devrait être franchie pour arriver jusqu'à ce port. Le port de Deba est en fait caché au fond de la vallée, au pied de la colline où est perché l'ermitage. Mais, même s'il ne reste qu'une descente, celle-ci s'avère éprouvante car le chemin maintenant empierré, trace tout droit dans la pente, sans faire la moindre épingle. Heureusement, aux abords du village, deux ascenseurs nous permettent de rejoindre la gare sans savoir à emprunter les escaliers aux milliers de marches (d'accord, il devait avoir bien moins de marches que ça). Après 5 heures et 20 minutes de marche (pauses comprises), Il ne nous reste donc plus qu'à prendre des billets et attendre le train qui venait de passait 5 minutes auparavant. Le prochain n'est annoncé que dans 43 minutes !