Jeudi 30 septembre : (suite)

Le village est un peu monotone : les rez-de-chaussée des immeubles ne sont occupés que par des bodegas, en grand nombre, des bars et quelques restaurants. Il faut dire que Laguardia est nichée au cœur de la région viticole du "Rioja Alavesa" dont le vignoble entoure toute la ville, à perte de vue. D’ailleurs, la particularité de Laguardia est la présence de caves souterraines, plus de 2 km de galeries creusées sous la ville qui ne fait pourtant que 600 mètres de long, dont certaines peuvent se visiter. Nous essayons d’en visiter une à côté de l’église de "San Juan", recommandée par nos guides de voyage, mais il fallait réserver à l’avance, tant pis !

Du coup, nous nous rabattons sur un bar, histoire de goûter au moins un verre de vin rouge (servi frais) accompagné des deux pintxos chacun, surmontés de diverses garnitures : poulpe à la galicienne, champignon, artichaut et poulpe tout court. La dégustation de ces montages alimentaires, posés sur des tartines de pain, est très artistique. Bien que le pintxo soit solidifié par une petite pique en bois, non comestible, il faut bien la retirer pour le manger et là, catastrophe, toute la garniture finit sur la table ! C’est néanmoins très bon, même si le morceau de pain ne nous semble pas indispensable.

Après cette première expérience gastronomique basque, nous nous rendons près de l’église "Santa María de los Reyes" où nous nous rappelons avoir vu une autre cave à visiter, la "Cueva Dorretxe". Problème : la visite s’effectue en espagnol, langue que nous sommes loin de maîtriser. Le guide nous passe un dépliant pour une visite en anglais, mais nous n’avons pas le temps d'attendre un guide anglophone... Nous réservons tout de même pour la visite en espagnol dans une demi-heure, même si nous n’échantillonnerons que quelques mots (la visite ne coûte que 5 euros par personne). L’important, c’est au moins de voir à quoi ressemblent ces caves avant de continuer notre route. Une demi-heure plus tard, nous revoilà donc devant la bodega pour la visite de sa cave. Heureusement, deux autres couples, hispanophones, participent aussi à la visite, le guide ne parlera donc pas dans le vide. Inutile de dire que nous n’avons pas tout compris, comme l’histoire de la ville et de la région avec les différents rois d’Espagne, mais nous avons au moins découvert l’impressionnant plan des galeries souterraines de la ville, compris que dans la cave, nous nous étions déjà sous la maison située de l’autre côté de la rue et que le température et l’humidité dans ces caves est constante au cours de l’année, ce qui en fait l'endroit parfait pour y stocker du vin (même si ce n’est plus le cas aujourd’hui).

Quant à dégustation d’un verre de vin, sans sulfite, ni autre produit chimique, aucun problème de compréhension : tenir le verre par le milieu de la jambe, pas par le socle, ni par le ballon pour ne pas réchauffer le vin, faire tourner doucement le vin dans le ballon pour libérer les senteurs de fruits rouges... Le vin est plutôt bon, nous en achetons d’ailleurs une bouteille en fin de visite (9 euros la bouteille tout de même).

Après Laguardia, nous mettons le cap vers Vitoria-Gasteiz, ce qui nous fait emprunter la route A-2124 qui passe par le "Balcón de la Rioja", un point de vue sur un océan de vignes, à perte de vue, où nous nous arrêtons pour manger nos sandwiches (le fromage de la veille). Nous nous demandons si tout le vin produit dans la région sert à la consommation locale (à l’échelle de l’Espagne, peut-être pas seulement dans les bodegas de Laguardia) ? Le Rioja est plutôt bon, mais nous n’avons avons bu qu’en Espagne alors qu’il pourrait rivaliser avec pas mal de vins français (dont la production a fait d’énormes progrès ces dernière années).

En arrivant, d’après nos guides de voyage, dans la "charmante petite ville de Vitoria-Gasteiz", 253.996 habitants (un peu plus que le nombre d’habitants à Bordeaux), nous sommes complétement déboussolés : des grands immeubles collectifs, des tramways, des bus, des bouchons... D’accord, nous étions hier encore dans le désert, mais ça nous fait tout de même un choc ! Ah, ces rédacteurs de guide de voyage parisiens (ou peut-être même chinois, pays où une ville de moins de 10 millions d’habitants n’est qu’un village), il leur manque quelques points de repère... Bref, nous nous sommes fait avoir ! Nous nous garons quelques instants pour essayer de repérer où nous pourrions stationner le van à proximité du centre-ville, pour pouvoir nous y rendre ensuite à pied (hors de question de se garer dans une zone "résidentielle dense" potentiellement dangereuse pour le contenu du van). Nous éliminons les parkings couverts en sous-sol (on peut garer le van presque n’importe où, sauf dans certains parkings couverts dont il est malheureusement impossible de connaître à l’avance la hauteur limite) mais nous repérons un parking à côté de l’université. Malheureusement, celui-ci est relativement petit et surtout complet. Heureusement, en continuant le long du "Paseo de la Universidad", des places de stationnement sont disponibles mais il faut faire un créneau. Qu’à cela ne tienne, Anne-Marie descend du van pour aider Christophe qui gare très facilement le van, ouf ! Nous sommes stationnés à même pas 600 mètres de la "Plaza de la Virgen Blanca", soit 10 minutes à pied, c’est parfait !