Lundi 27 septembre : (suite)

Nous nous arrêtons pour pique-niquer (et refaire plein de photos) à la cascade la plus haute des "Gradas de Soaso", c’est-à-dire celle avec la plus haute marche mais aussi celle qui est le plus en amont de cet escalier de cascades, et la plus jolie (et celle que nous avons cru à tort être la "Cascada de la Cola de Caballo"). Le sentier qui était jusque-là bien large et montait en pente douce, se transforme alors en véritable sentier de montagne, étroits et grimpant plus sèchement en épingles (alors qu’Anne-Marie venait de changer de chaussures pour être plus confortable que dans ses chaussures de randonnée à tiges hautes). Heureusement, l’effort n’est que de courte durée car nous ne tardons pas à arriver aux abords du cirque de Soaso et le sentier redevient alors presque horizontale (et il est même cimenté au tout début). Le cirque est vraiment majestueux grâce aux falaises vertigineuses qui le bordent, bien plus que le Cirque de Gavarnie qui n’est pourtant qu’à 5 km à vol d’oiseau de l’endroit où nous sommes. En fait, l’ensoleillement y fait beaucoup car le Cirque de Gavarnie est orienté plein nord alors que celui de Soaso est orienté plein sud.

Alors que nous continuons d’avancer vers le fond du cirque, Anne-Marie s’aperçoit qu’elle a perdu son capuchon d’objectif depuis la dernière photo qu’elle a faite au niveau de la "Cascada de Fuen Mochera", à l'entrée du cirque. Elle fait donc demi-tour pour le rechercher (avec l’idée de ne pas aller plus loin) alors que Christophe continue d’avancer, et heureusement car la "Cascada de la Cola de Caballo", celle pour laquelle nous sommes montés juste ici, se cache tout au fond du cirque, derrière un affleurement rocheux qui la masque depuis l’entrée du cirque. C’est évidemment la plus belle de toutes et elle coule, comme son nom l'indique, en queue de cheval ! Après avoir fait quelques photos, Christophe s’apprête à faire demi-tour quand il aperçoit Anne-Marie qui a heureusement eu la jugeote de se demander pourquoi tous les randonneurs continuaient d’avancer. Nous avons mis presque 5 heures pour arriver jusqu’à cette cascade (soit, approximativement, une heure de marche jusqu’à la "Cascada del Estrecho", une heure de photos, une heure de marche pour la "Gradas de Soaso", une petite heure de photo et de pause pique-nique, et une dernière heure de marche pour la "Cascada de la Cola de Caballo"), mais ça valait très largement le coup. C’est l’une une des plus belles randonnées que nous ayons faites à travers le monde !

La descente s’effectue en temps record ( même si nous avons fait de nouvelles photos aux "Gradas de Soaso" car la grande cascade était maintenant complétement éclairée) : 2 heures 45 minutes (en comptant la pause pipi qui n’était pas facile à faire car il y a toujours du monde sur le sentier, et encore, on était hors saison, ça doit ressembler à une véritable autoroute en juillet et août).

Hier, nous n’avions pas réserver deux nuits au camping car nous nous demandions si nous n’allions pas faire un peu de route après la randonnée pour rejoindre l’étape suivante de notre périple, mais les 20 km de marche ont eu raison de cette option. Nous avons besoin au plus vite d’une bonne douche bien chaude. Nous retournons donc au camping d’Ordesa et nous nous garons cette fois au plus près (ou presque) des sanitaires. Après une douche bien méritée et avoir repris un peu de force, nous décidons que nous n'allons pas nous préparer à manger ce soir. Vers 19h30, nous reprenons donc le van pour rejoindre le centre de Torla-Ordesa et nous nous rendons au restaurant qu’Anne-Marie a repérée dans le Guide du Routard, mais celui-ci est exceptionnellement fermée aujourd’hui ! Nous en choisissons un autre, au hasard, mais il n’est pas encore ouvert. Le patron du bar attenant nous dit qu’il n'ouvrira qu'à 20 heures. Mais quand nous y retournons un peu après 20 heures, le restaurant est toujours fermé. Nous en choisissons donc un autre, "E Duende" (l’Elfe), qui semble ouvert mais en arrivant dans la salle située à l’étage, la patronne nous demande si nous avons une réservation, ce qui n’est pas le cas. Heureusement, elle nous accepte (le service sera très rapide car visiblement, la table devait être réservée pour 21 heures 30, ou peut-être même plus tard) et le menu à 70 euros, le menu "Tierra para dos", tout compris, de l’entrée au dessert, en passant par la bouteille de vin et celle d’eau minérale (il n’y avait que le café en supplément, à 1,65 euros), était très bon !