Lundi 7 septembre : Premières camarines !

Jean-Marc a changé le programme de la journée (pour s’adapter à la météo) ! Ce matin, il se transforme en maître de conférences pour nous présenter les aurores boréales : comment elles se forment ou ce qu’indiquent les applications de prédiction d’aurores boréales, c'est-à-dire l’indice Kp, qui doit théoriquement être supérieur ou égal à 2 pour observer des aurores en Laponie, et le Bz, la composante verticale du vent solaire, qui doit être négatif pour que le champ magnétique terrestre ne repousse pas les particules en provenance du soleil et qu'elles entrent en collision avec les atomes d’azote ou d’oxygène de l’atmosphère. La conférence se termine par le plus important : comment les photographier ? En bref, tous les réglages doivent être en manuel, avec la mise au point réglée sur l’infini (ce qui n’est pas si évident que ça, car sur les objectifs Canon, la butée sur l’infini, est au-delà de l’infini, ce qui devrait plaire à Buzz l’Eclair : il faut se positionner sur le trait vertical du symbole ⌙∞, donc bien avant l’infini pour avoir la mise au point à l’infini...). Une astuce pour la mise au point à l'infini : il suffit de se mettre en mise au point automatique, de viser la Lune, et de rebasculer en manuel tout en conservant la mise au point sur l’infini (mais viser la Lune avec un hybride et se rendre compte que la mise au point est correcte n’est pas si évident que ça). La conférence aurore de Jean-Marc a été un peu hachée car nous avons aussi profité de l’absence de vent sur le lac pour faire des photos du lac totalement miroir !

Après le déjeuner, nous quittons le lodge vers 1 heure de l’après-midi pour randonner jusqu’au sommet du Sämmäräinen, une colline des environs un peu pointue, coiffée d’une petite cabane de chasseurs. Nous arrivons au parking marquant le début de la randonnée vers 2 heures et commence alors la lente et facile progression vers le sommet convoité. Les sous-bois et les abords du chemin sont parsemés de champignons qui nous offrent des sujets photographiques intéressants, comme ces amanites tue-mouches arborant un rouge vif parsemé de points blancs. Il nous faut presque deux heures pour atteindre le sommet.

Deux chasseurs sont présents dans la cabane (ils sont venus en quad) mais ils n’en sortent pas, ils restent scotchés à leurs jumelles, prêts à indiquer par radio à leurs congénères la position du moindre élan qui aurait le malheur de sortir des bois pour venir s’abreuver sur les rives d’un lac. D’après Jean-Marc, les élans européens sont victimes de sur-chasse (les éleveurs de rennes les abattent car la viande de ces élans représente une source importante de revenus ; puis, les élans sont aussi en concurrence directe avec les rennes pour l’accès aux ressources alimentaires), et la chance d’en voir un est minime ! L’intérêt de la randonnée est tout de même la vue sur les environs depuis ce sommet, sur les lacs et la forêt ayant revêtue les couleurs de l’été indien.

Après avoir fait quelques photos, Jean-Marc sort un drôle d’instrument de son sac, une petite boîte ouverte sur un côté et pourvue de longues et larges dents : c’est un peigne à myrtilles dont l’utilisation est autorisée en Suède. Il ramasse alors un gros pot de camarines, des baies plus petites que des myrtilles. Tony devrait en faire bon usage... Après une quarantaine de minutes de photos et de cueillette, nous rebroussons chemin pour revenir à la voiture en moins d’une heure et demie. C’était une très belle randonnée, pas trop difficile !

Ce soir, les nuages sont trop présents pour avoir un beau coucher de soleil. Nous restons donc un bon moment dans notre chalet pour nous reposer un peu avant de rejoindre la salle à manger du lodge à 20 heures. Jean-Marc et Tony ont préparé une bonne soupe patates douces et butternut, des morceaux de saumon et un très bon gâteau au chocolat. Comme la température dans la salle à manger est trop chaude pour y rester confortablement après le repas, nous rejoignons le salon où la température est plus supportable, pour attendre la tombée du jour et une éventuelle aurore boréale. Christophe sort dehors vers 10 heures du soir et tente une photo afin de vérifier s’il a bien trouvé l’infini sur son objectif... La photo est nette mais aucun halo verdâtre n'apparaît sur la photo. Pourtant des étoiles sont visibles au-dessus du lodge et du lac, les nuages ne couvrent donc pas tout le ciel. Nous restons dehors une demi-heure, sans succès, avant d’aller nous coucher, afin d’être en forme pour demain soir si une aurore venait à illuminer le ciel !

Météo de la journée :
Nuageux en matinée, de très belles éclaircies dans l'après-midi, entre de gros nuages, mais pas très dégagé le soir !