Dimanche 6 septembre : (suite)
Après quelques recherches informatiques, l'hôtesse finit par nous expliquer que nous allons être remboursé un jour (incertain à cause des délais engendrés par le Covid-19), sans que nous ayons besoin de faire d'autres démarches, du montant des taxes, c'est-à-dire 134 euros, moins les frais de dossier, ce qui devrait (verbe conjugué au conditionnel, pas au futur) nous faire la somme de 34 euros, en remboursement de billets à plus de 500 euros (assurance annulation inutile comprise)... Par rapport à SAS, Air France - KLM ressemble à une entreprise de charité (SAS est certainement aussi une entreprise de charité, au profit unique de ses actionnaires). En tous cas, il est certain que nous n'allons pas rappeler le service client de SAS pour ce remboursement car nous risquerions d'en avoir plus cher en téléphone (numéro surtaxé, bien évidemment) que ces hypothétiques 34 euros !
Nous passons ensuite à la dépose-bagage pour nos deux sacs qui voyageront en soute. Il faut tout faire soi-même : accrocher les tags aux bagages, mettre les bagages sur le tapis roulant équipé d'une balance, prendre la douchette, et quand l'écran à côté du tapis affiche enfin les instructions, scanner les tags bagages, puis la bonne carte d'embarquement ! Malheureusement, l'un de nos sacs pèse 23 kg et il nous faut appeler la dame à l'entrée de l'aire de dépose-bagage, pour qu'elle vienne remplir manuellement un tag pour signaler le poids exceptionnel du bagage (afin que les manutentionnaires de l'aéroport ne se fassent pas mal au dos en le manipulant) et scanner son badge pour autoriser ce poids pourtant réglementaire et enfin enregistrer le bagage. On n'arrête pas le progrès ... des dividendes des actionnaires !
Nous passons ensuite le contrôle de sécurité qui s'avère un peu long. Déjà devant nous, un homme a tenté de faire passer un lot de 5 petites bouteilles d'alcool sans les placer dans le petit sac plastique adéquat et sans les signaler aux agents de sécurité qui sont plutôt conciliants car un agent aide ce passager à mettre ces bouteilles dans des sachets avant de les repasser aux rayons-X. Quant à nous, comme une vidéo indiquait qu'il suffisait juste de sortir les ordinateurs, nous avions laissé nos appareils photo dans nos sacs et ils sont malheureusement tous dirigés vers le contrôle renforcé ! Le contenu du sac d'Anne-Marie doit être entièrement sorti pour être repassé aux rayons-X dans des bacs séparés et Christophe doit attendre qu'une femme vienne tester son sac avec le petit chiffon qui sert à trouver la trace de poudre ou d'explosifs...
Pour le retour, nous sortirons préventivement le contenu de nos sacs pour éviter de perdre du temps car nous en manquerons, ce qui n'est heureusement pas le cas aujourd'hui.
Nous rejoignons ensuite la salle d'embarquement du vol pour Kiruna et Anne-Marie profite du temps qui nous reste avant l'embarquement, pour aller acheter des boissons pour le vol (car sur SAS, à cause du Covid-19, les hôtesses ne peuvent plus distribuer des boissons à bord... Mais alors, pourquoi KLM le fait ?). Anne-Marie a trouvé du Coca-Cola à la framboise. Christophe s'empresse de le tester : c'est très surnaturel et surtout, pas très bon ! Un jeune homme arrive alors vers nous et nous demande "C'est vous qui allez au lodge ?". Euh, oui, nous allons au lodge Aurora ? Il se présente alors, c'est Tony, la personne qui nous fera la cuisine pendant le séjour (il est pâtissier, ce qui n'a posé aucun problème pour la cuisine, au contraire, et pour la petite histoire, il a travaillé quelques mois dans une base en Antarctique). Nous avons cru un instant que nous allions décoller en retard car l'embarquement "free lance", tout automatique (le coût de la main d'œuvre ne doit pas être le poste le plus important du budget de SAS), sans que personne nous demande la moindre pièce d'identité depuis ce matin, a débuté fort tard, mais pourtant le vol décolle à 11h32, avec 3 minutes d'avance par rapport à l'heure prévue.
C'est donc à 13h01 précises, au lieu de 13h05, que nous atterrissons au minuscule aéroport de Kiruna, en Laponie suédoise ! Il nous faut un peu de temps pour récupérer nos sacs (il y avait quand-même un A-321 presque plein à décharger) et rejoindre à l'extérieur de l'aérogare, Jean-Marc que nous avons failli ne pas reconnaître car il porte un pull alors qu'il doit faire au moins 15 °C dehors, avec du soleil (avec cette météo, sur le Yukon en 2003, il aurait été en maillot de bain) ! Jean-Marc nous passe alors les clefs de son fourgon pour nous permettre d'aller déposer nos bagages, pendant qu'il attend la troisième et dernière cliente du séjour, Françoise, 75 ans, qui voyage toute seule, sans parler un mot d'anglais...