L'armée de Terre Cuite
Samedi 15 septembre : Sous la pluie de Xi’an !
Le planning matinal est parfaitement respecté : le petit-déjeuner que nous avions commandé était à l’heure et notre chauffeur aussi (il parle même anglais suffisamment bien, il n’avait que des qualités ce chauffeur). Il nous faut alors une bonne dizaine de minutes pour rejoindre la gare grande vitesse de Pingyao, située en rase campagne. La route à 8 voies (4 par sens de circulation), déserte, qui y mène est surnaturelle ! Certes dans les grandes villes, les bouchons sont fréquents, mais là, en pleine campagne, cette route à 8 voies, de 3 kilomètres de long, ne menant qu’à la gare, est-elle vraiment utile ? Si, par exemple, les 500 passagers d’un train devaient tous arriver en même temps à cette gare (n’oublions pas qu’à l’image de la Chine, Pingyao n’est qu’un petit village, dixit notre chauffeur, car elle ne compte même pas un million d’habitants ), en voiture (ce qui pourrait faire environ 300 voitures), cela générerait un bouchon de 375 mètres de long devant la gare (en comptant 5 mètres par voiture)... C’est certain, il fallait assurément cette route à 8 voies (sachant qu’en plus, la route qui mène au début de cette méga-avenue est une petite route de campagne à 2 voies
). Cette démesure continue de se constater par la taille du méga rond-point situé devant la gare perchée en hauteur : 200 mètres de diamètre ! Sur le parvis de la gare, nous avons l’impression d’être minuscule... En revanche, coté qualité de fabrication, on repassera : cette gare a moins de 5 ans mais le parvis part déjà en morceaux (il semble que les architectes ont oublié que le fer rouillait et qu’il se dilatait plus que le béton).
Aussitôt entrés dans la gare, il nous faut "subir" le contrôle de sécurité. Nous passons nos deux sacs de voyage aux rayons X et un agent de sécurité (une femme) nous demande alors si nous avons des couteaux dans notre premier sac. Euh ? Devant nous, un couple, à priori des Allemands, semble avoir le même problème. Le mieux est de jouer aux cons (nos deux couteaux suisses sont dans le sac qui n’a pas été incriminé). Nous ouvrons donc le sac problématique et en sortons un gros coupe-ongle : est-ce cela ? L’agent de sécurité pose alors la question à celle qui opère la machine à rayons X mais la réponse n’arrive pas... Les Allemands devant nous ont fait appel à un supérieur pour éviter de se faire confisquer leur beau couteau, et c’est donc le bordel dans les rangs chinois. De ce fait, c’est le moment de faire le forcing et de renouveler notre question : "Is it OK ?" ... "Yes !" Vite, vidons les lieux avant qu’ils reviennent sur leur décision, pour éviter de nous faire confisquer nos couteaux suisses. Le délire sécuritaire chinois a peut-être raison d’être mais le plus simple était vraiment d’éviter les pourparlers !
Une fois passés le contrôle des billets et d’identité, il ne nous reste plus qu’à attendre notre train dans l’immense salle d’attente de la gare. Nous voyons alors passer les Allemands : ils ne semblent pas énervés, ils ont peut-être pu récupérer leur couteau ? Cela dit, ce contrôle de sécurité tatillon était la seule prise de tête de cette gare de Pingyao car prendre le train ici est plus beaucoup plus simple qu’à Pékin puisque le panneau d’affichage distille aussi ses informations en anglais. Puis, il suffit d’observer les passagers : une quinzaine de minutes avant le départ de leur train, ils commencent à faire la file devant les bornes de contrôle des billets de la porte d’embarquement qui n’est ouverte qu’une dizaine de minutes avant l’arrivée du train. Vers 8 heures un quart, nous débutons donc la file d’attente devant la porte d’embarquement, afin d’être dans les premiers à accéder au quai, car nos deux sacs de voyage nous handicapent un peu dans nos déplacements et comme nos places sont dans le premier wagon du train, nous allons peut-être avoir besoin d‘un peu de temps pour le rejoindre. Heureusement, un escalateur permet de rejoindre sans souci le quai où il faut attendre derrière la ligne jaune, sans la dépasser d’un centimètre, sous peine de se faire rudement rappeler à l’ordre. A 8 heures 40, très précisément, le train D2505 pour Xi’anbei (c'est-à-dire la gare nord de Xi’an) arrive en gare et se stationne à l’emplacement indiqué (mais les Chinois ne sont pas aussi précis que les Japonais où les emplacements exacts des portes des wagons étaient indiqués sur le quai).