Mercredi 12 septembre : (suite)
Le temple des Dieux de la ville ressemble beaucoup aux temples bouddhiques que nous avons visité à Pékin ou à Datong, à un détail près (hormis les "Sashénous", des touristes français qui n’arrêtent pas de répéter "ça, chez nous...") : la scène de théâtre ! Et par chance, des musiciens sont en train d’accorder leurs instruments, avant que le rideau se soulève. Nous assistons alors à une petite pièce d’opéra traditionnel, assez surprenante car les acteurs ne "chantent" pas réellement (d’après les standards de chez nous ). Ils semblent plutôt déclamer leur texte en hurlant ! Certes, nous ne comprenons pas tout, loin de là, mais il semble y avoir une impératrice avec ses servantes, un vieux sage avec une longue barbe blanche (joué par une femme) et un grand méchant avec une barbe noire. Nous n’avons pas attendu la fin de cette pièce mais cela était bien sympathique !
Après cette première visite, nous nous rendons jusqu’à la porte sud de la ville où se déroule des répétitions d’un spectacle moderne (sans intérêt touristique), qui dénature l’aspect historique des remparts avec des fanions de couleurs criardes... Du coup, nous rentrons à nouveau dans la ville fortifiée et nous repartons alors au hasard des rues et ruelles : un coup à gauche, un cul de sac, en arrière, à droite, à gauche, etc... A quelques exceptions dans la grande rue commerçante, Pingyao a un charme certes suranné, mais surtout fou car elle semble coincée dans le temps, depuis 300 ans. De plus, il ne s’agit pas de Disneylandisation comme à Datong où tout a été détruit avant d’être reconstruit. A Pingyao, c’est pur jus, ou en tous cas très bien restauré, c’est de l’authentique ! Cette ville est un véritable bijou, classée à raison au patrimoine mondial de l’Humanité (mais elle est peu connue en France, même si nous venons de croiser des "Sashénous").
Vers 6 heures, nous choisissons un restaurant au pifomètre à cadran mobile dans la grande rue commerçante (ce sont les cuisinières qui préparaient des raviolis au milieu de la salle à manger qui nous fait choisir ce restaurant, au moins, nous savions que c’est fait maison). Le serveur ne parle pas un mot d’anglais et le patron ne se débrouille guère mieux. Rien que pour commander une bière ça a été difficile. Nous arrivons tout de même à commander un plat de canard en sauce, du riz, des pâtes montagne (une spécialité de Pingyao) servie sans sauce (le patron nous amènera une sauce tomate, froide, mais c’était bien meilleur de tremper ces pâtes dans la sauce du canard) et du bœuf "à la plancha" cuisiné avec de carottes et des haricots verts. C’est un peu gras (doux euphémisme) mais pas mauvais, et pour 275 yuans, en tous, le prix est raisonnable (pour un restaurant dans la grande rue touristique de Pingyao ça aurait pu nous coûter plus cher).
Après le repas, vers 7 heures du soir, nous continuons de visiter de nuit Pingayo, avec ses nombreuses boutiques de vinaigre de riz (une boutique sur trois vend du vinaigre) aux belles devantures éclairées par des fanions, et ses vendeurs de rue qui proposent plein de brochettes et des petits gâteaux fourrés aux épices, qu’il nous faudra goûter. Christophe démarre d’ailleurs tout de suite l’expérience en achetant une part de gâteau jaune gluant : Anne-Marie n’aime pas car elle trouve que ça n’a pas de goût ! C’est un peu vrai, mais ce n’est tout de même pas mauvais.
Météo de la journée :
Temps indéfinissable mais que l’on pourrait toutefois qualifier de "pâteux" ! C’est très brumeux (ou pollué ?) dans les villes où, à plus de 100 mètres, il est difficile d’apercevoir les tours de 30 étages, mais on peut presque deviner le ciel bleu quand on s’éloigne des villes.