Mardi 11 septembre : En plein orage !

Le réveil sonne à 6h15, c’est un peu difficile de nous réveiller car la climatisation de la chambre est trop poussée (alors que nous avons essayé de la couper), nous avons mal dormi ! A 7 heures, nous descendons au petit-déjeuner qui vient juste d’ouvrir (au passage, la serveuse qui nous attribue une table, nous dit qu’il nous faudra repasser par la réception, après le petit-déjeuner, car il leur manque une photocopie de passeport, le Guoanbu ne peut plus nous surveiller). Le choix de plats du buffet est impressionnant, aussi bien en plats occidentaux (même si les croissants ne sont pas très bons), qu’asiatiques ou chinois. Différents jus de fruits (plutôt bons) sont proposés et ils sont plutôt bons. C’est donc parfait !

Après être remontés à la chambre pour prendre nos passeports (et nos appareils photo), à 7 heures et demie, nous retrouvons Nicolas 6 qui nous attendait déjà dans le hall de l’hôtel. Nous avons alors quarantaine de minutes de voiture pour rejoindre les grottes de Yungang, minutes que notre guide met à profit pour nous expliquer la vie en Chine, le passage à l’économie de marché, l’accession à la propriété (limitée à seulement 70 ans) pour expliquer tous les immeubles en construction autour de Datong, le problème des jeunes qui se doivent d’avoir une situation et un appartement avant de se marier... Nicolas 6 aborde aussi le problème du charbon, énergie peu chère qui fait vivre 45.000 travailleurs dans la région et qui va se raréfier dans les prochaines décennies parce que les gisements s’épuisent. Il évoque alors la lutte contre l’énorme pollution engendrée par l’utilisation de cette énergie fossile : pour l’instant, le gouvernement chinois a interdit toutes nouvelles constructions de centrales au charbon et réfléchit à la transition vers l’électrique, mais en prenant en compte le problème de recyclage des batteries (des vélos et scooters électriques dont l’utilisation est déjà généralisée en Chine depuis plusieurs années, depuis les jeux olympiques). Espérons que les Chinois sauront mieux faire que la France ou les USA (où les électeurs ont placé une grosse andouille au pouvoir, pour conserver leur travail dans le charbon). Juste avant d’arriver aux grottes, nous passons d’ailleurs devant une énorme mine de charbon dont une partie est aujourd’hui transformée en musée. Ce monstre fait vraiment peur mais en y réfléchissant bien, le pire était que les camions de la mine passaient avant au ras des grottes, abîmant irrémédiablement cet inestimable site historique. La préservation du patrimoine culturel n’était pas vraiment la priorité des gouvernements précédents, ce qui n’est heureusement plus le cas aujourd’hui (l’avenir n’est plus dans l’industrie mais dans le tourisme, industriel ).

Quand nous arrivons aux grottes de Yungang, le site n’est pas encore ouvert au public mais plusieurs groupes de touristes chinois attendent déjà devant les portes fermées (les touristes chinois se lèvent tôt, impossible de les éviter, sauf peut-être à l’heure des repas, mais comme on mange à toute heure en Chine, ce n’est même pas certain que ce soit le bon plan...). L’un de ces groupes, des personnes âgées coiffées de casquettes rouges, est le plus virulent. Alors qu’il est un peu dispersé devant tous les points de contrôle des billets (et théoriquement de sécurité, car en pratique rien n’est vérifié), le guide de casquettes rouge les fait se rassembler dans une seule file avant de revenir sur sa décision. Les casquettes rouges essaient alors de reprendre leurs positions précédentes, quitte à jouer des coudes pour se faufiler et repasser devant les autres visiteurs. Une mamie, 1m10 au garrot et toute chétive, n’hésite en aucun cas à pousser Christophe, 1m60 au garrot et une quarantaine de kilos de plus sur la balance. Bref, ça pousse dans tous les sens. Un gardien doit même pousser un coup de gueule pour remettre un peu ordre dans la cohue provoquée par l’ouverture des portes (et après, plus personne ne bronchait, c’était impressionnant).

Le début de la visite commence par une grande allée bordée de statues d’éléphants à 6 défenses, surmontés d’obélisques sculptés de petits Bouddhas en bas-relief. Cette allée débouche sur un arbre en bronze, couvert de feuilles dorées... Dans le prolongement de cette allée, se trouve un grand temple, au milieu d’un point d’eau (une ancienne excavation de la mine de charbon). Ce temple (relativement récent) est certes intéressant mais ce n’est pourtant pas pour celui-ci que nous sommes ici. L’intérêt de ce site sont les grottes, creusées par l’homme à partir du Vème siècle après J.C. (elles sont donc artificielles), lorsque la dynastie des Rois du Nord (les Wei du Nord) avait sa capitale ici, avant de la déménager à Longmen (c’était une obsession des empereurs chinois d’avoir leur capitale le plus au centre de leur empire). Le site comporte 53 grottes (parfois petites) et chacune abrite une ou plusieurs statues du Bouddha Sâkyamuni, d’Apsaras ou Bodhisattvas...