Samedi 8 septembre : (suite)

Nous faisons alors demi-tour pour visiter les différents pavillons du temple de Quatre Grandes Régions, bâtis sur le versant nord de la colline. Mais nous sommes un peu à contre-courant par rapport au flux de visiteurs, flux comparable à tsunami humain. Si bien qu’en sortant d’un pavillon, nous renonçons à emprunter un passage un peu escarpé sur des rochers. Il faut dire que derrière la colline de la Longévité, se situe un grand parking (et une station de métro), où les bus débarquent les groupes de touristes qui restent bien compacts derrière leurs guides (ils sont certainement fans du film de Robert Lamoureux, "Mais où est donc passée la septième compagnie ?", car ils restent "groupir" ). Pour nous qui aimons découvrir des lieux en individuel, à notre rythme, ce comportement grégaire (ou disons "social" pour être moins sarcastique) est vraiment étrange, même si cela est compréhensible pour la Chine qui s’est ouverte récemment au tourisme. Nous trouvons heureusement un autre passage moins fréquenté par les visiteurs (bien que ne faisant faire quasiment aucun détour). Toute cette partie de colline de la Longévité est magnifique, même si en cette fin de matinée, l’ensemble est à contre-jour. C’est donc difficile de faire de bonnes photos des stupas et autres pavillons du temple de Quatre Grandes Régions, pourtant d’un grand intérêt (mais nous ne regrettons pas d’avoir commencé par le lac pour profiter du soleil de ce côté car le pavillon des Fragrances Bouddhiques est tout de même plus spectaculaire).

Au nord de la colline de la Longévité, se situe la rue Suzhou qui ressemble à un petit port avec des quais bordés de boutiques et de restaurants. Le cadre est joli, surtout le coin entre les deux petits ponts, l’un en bois peint en rouge, et l’autre en pierre, là où se dresse un saule pleureur devant un carré d’eau où poussent des lotus, mais c’est tout le même la partie la plus Disneylandisée du Palais d’Eté (cependant, ça reste authentique, et historique, contrairement à ce que l’on peut voir à Disneyland).

Une fois remonté de cette rue située en contre-bas de la colline de la Longévité, Anne-Marie exprime son envie de manger alors que nous venons de passer devant un bon nombre de restaurants... Nous cherchons donc de quoi manger dans les boutiques situées près de l’entrée nord du parc, mais il n’y a que des sucreries. Nous reprenons donc la direction de l’entrée est du parc, là où nous sommes entrés ce matin. Mais comme la partie boisée de la colline de la Longévité que nous traversons alors, est très calme, nous profitons d’un banc pour nous reposer quelques instants. Cela nous fait un bien fou car les touristes chinois en goguette, hormis le fait qu’ils sont très nombreux, sont aussi très bruyants.

De retour à l’entrée est du parc, nous visitions les pavillons que nous n’avions pas vu ce matin (sinon, nous n’aurions pas rentabilisé notre entrées à 60 yuans ) et parmi ceux-ci, se trouve un opéra à plusieurs scènes superposées, comme celui que nous avons vu à la Cité Interdite. Anne-Marie se rappelle alors qu’elle a faim et voudrait ressortir du parc (où il reste tant à voir, même si au bout d’un moment, tout se ressemble un peu), pour retourner près de la station de métro où elle avait repéré des restaurants. Mais cela voudrait dire mettre un terme à la visite du parc... C’est vrai que dans les snacks du Palais d’Eté, on trouve surtout des saucisses dans le pur style de celles que nous avons achetées à la Cité Interdite, mais il y a aussi des boules blanches, conservées au chaud, dont nous ne connaissons ni le nom, ni la composition ? Christophe finit par convaincre Anne-Marie d’en acheter une (à 5 yuans) pour goûter (avec une bouteille de Coca-Cola de 50 cl, à 7 yuans). Il s’agit en fait d’une sorte de pain blanc, cuit vapeur, farci avec un tout petit peu de viande en sauce et de beaucoup d’oignons. Cet "empanada vapeur" comme nous le surnommons aussitôt (ou baozi d’après son vrai nom), n’est donc pas mauvais !