Vendredi 7 septembre : (suite)

Pour revenir sur un sujet plus anecdotique, une Chinoise, escortée d’un photographe, nous demande alors de poser avec elle sur une photo : là, c’est sûr, ce sont des agents du Guoanbu . Nous allons finir dans des articles de propagande sur l’attrait touristique de la Chine (attraits incontestables, cela dit) !

Au milieu de la place Tian’anmen, se trouve le mausolée de Mao qui n’a pas grand intérêt touristique. Cependant, le musée national de Chine, situé à l’est de la place, en aurait lui, mais nous n’aurons pas le temps de le visiter, même avec nos 5 jours à Pékin. Nous contournons alors le mausolée de Mao pour rejoindre la porte Zhengyangmen qui était à l’époque impériale, une porte des remparts de la ville, porte protégée par une barbacane composée d’une impressionnante tour d’archers que l'on peut toujours contempler aujourd'hui. Après avoir emprunté les passages souterrains pour quitter la place Tian’anmen et traverser l’avenue "Qianmen Est" (attention, plusieurs rues de Pékin ont le même nom, en plusieurs déclinaisons : simple, est, ouest, intérieure, extérieure, etc...), nous revenons devant la tour d’archer de la porte Zhengyangmen, avant de descendre la rue Qianmen (tout court) vers le sud.

Cette rue commerçante est sans véritable intérêt touristique, cependant, après avoir fait demi-tour, nous bifurquons au hasard dans une petite rue qui se dirige vers l’ouest où nous trouvons un marché assez intéressant, bien que peu traditionnel. Il est d'abord assez surprenant car au premier étage du marché, un chanteur gazouille sur un balcon perché au dessus des boutiques. Puis, d’un côté du marché, nous trouvons de la nourriture et de l’autre, des "chinoiseries", c’est à dire tout un tas de souvenirs de pacotille. L’une de ces boutiques attire toutefois notre attention : pourquoi vendent-ils des statuettes de Superman ou de Batman (et autres personnages de comics ou manga) sans tête ? En fait, la réponse est simple : on peut faire sculpter la tête à son effigie, amusant !

Nous retournons ensuite à la station de métro Qianmen pour "traverser" la place Tian’anmen (même si aucune ligne de métro ne traverse réellement la place Tian’anmen) et nous éviter ainsi 2 km de marche à pied (car la place Tian’anmen fait 800 m de long). Après la ligne n° 2 (qui est circulaire) dans le sens anti-horaire, nous changeons à la station Jianguomen pour prendre la ligne n° 1 et nous descendons à la station Wangfujing. En sortant du métro, nous débouchons alors dans la rue Wangfujing, une grande avenue commerçante, version commerces grand luxe (mais pas plus intéressante que la rue Qianmen) : Prada, Chanel, Pandora, montres suisses (mais la boutique Rolex n’est pas encore ouverte, zut alors ), etc...

Nous finissons par trouver le restaurant recommandé par un collègue de Christophe, le "Quanjude Roast Duck Restaurant" dont les cuisiniers ont reçu plusieurs prix pour leurs canards laqués. Ce restaurant ne ressemble en rien aux endroits que nous fréquentons habituellement car celui-ci occupe plusieurs étages du bâtiment. Après avoir demandé "c’est pour deux ?", l’hôtesse d’accueil, située au rez-de-chaussée du bâtiment, nous indique alors l’étage où nous rendre : le 4ème (pour la salle à manger du 4ème étage, il y a d’autres salles à manger, aux autres étages) ! C’est assez intimidant, le décor est assez luxueux, et très bling-bling mais les prix en yuans sont tout de même dans nos cordes : le canard laqué, entier, est au prix de deux hamburgers convenables avec des frites en France (hamburger convenable = un hamburger avec steak haché pas trop gras et d’une épaisseur permettant une cuisson saignante de la viande ; définition ne convenant absolument pas aux hamburgers de la restauration rapide).

Nous ne savons pas trop quoi choisir dans les différents menus (nous pourrions choisir des morceaux spécifiques du canard, mais il n’y a pas de magret avec des pommes de terre à la sarladaise dans le menu ). Nous nous laissons donc guider par les suggestions du serveur : canard laqué en entier (un pour deux) à 288 yuans avec des petites crêpes (vapeur), toutes fines, une sauce épaisse noire (soja ?) et des petits bâtonnets de légume (condiment) ! Le canard est alors découpé devant nous par une cuisinière équipée d’un curieux masque (ça ne déconne pas avec l’hygiène dans ce restaurant). Elle commence par découper des morceaux de peau vers le croupion, tout gras mais bien grillés, qu’il faut tremper dans le sucre avant de déguster : c’est bon, très bon même (mais quand-même un peu gras, comme les fritons de canard que nous connaissons bien dans le sud-ouest de la France).