Jeudi 6 septembre : (suite)
Nous avons aussi profité de cette visite pour poser des questions à Jing sur Pékin et la Cité Interdite. Elle nous a aussi donné beaucoup d’informations sur sa vie personnelle. Avant d’être professeur de français (aujourd’hui, elle est vacataire pour avoir plus de temps libre pour élever sa fille, car les professeurs chinois semblent travailler tard le soir ; le système éducatif impérial continue donc de persister plus ou moins aujourd’hui), elle a fait ses études en France où elle découvert les événements de la place Tian’anmen de 1989. Ses parents (qui ont donc vécus ces événements) ne lui en avaient jamais parlé et continuent d’éviter ce sujet, même si presque 30 ans se sont écoulés depuis (une chape de plomb continue de recouvrir ce qu’il s’est passé à l’époque, cela reste un sujet tabou). Après avoir traversé ensemble quelques ruelles et passages dans le Hutong avoisinant, nous quittons Jing et nous rejoignons alors la Tour de la Cloche et la Tour du Tambour (où raisonne encore un tambour au moment où nous arrivons devant) pour faire quelques photos avec le ciel bleu. Avant de reprendre le métro pour rejoindre notre hôtel, nous reprenons 2.000 yuans à l’un des ATM de notre banque préférée car demain, nous allons avoir besoin de liquide pour payer les entrées de la Grande Muraille de Chine (et nous profitons du passage devant un supermarché pour acheter deux bouteilles de 50 cl de Coca-Cola, à 3,50 yuans l’unité, notre record de prix bas pour cet article).
Pour le dîner, nous retournons au restaurant du premier soir, pour manger une fondue chinoise qui ressemble au shabu-shabu japonais, en un peu moins fade car l’eau du bouillon est épicée (et encore, nous n’avons pas pris la formule spicy, c’est à dire certainement très pimentée). Fines tranches de viande de bœuf (à tremper dans une sauce à la cacahouète après cuisson dans le bouillon), champignons blancs (tout en longueur, avec un petit chapeau, très bons), verdure (différentes feuilles qui ressemblent, pour certaines, à des feuilles d’épinard ou des fanes de carotte) et nouilles (excellentes) sont les ingrédients que nous avons choisis pour les plonger (nous-même ; ce soir, la serveuse ne s’est pas occupée de nous) dans l’eau chauffée dans une drôle de marmite en cuivre où est installé en son milieu une cheminée pour la fumée de combustion du charbon qui brûle en dessous de la marmite (et la serveuse nous installera même une cheminée en inox par-dessus, pour activer la combustion du charbon). Pour 153 yuans (avec deux canettes de Coca-Cola, il fallait bien ça pour se remettre des 30.000 pas d’aujourd’hui ), c’était très bon (bien meilleur que ce midi) et pas cher !
Météo de la journée :
Plutôt beau avec un peu de nuages et pas mal de vent. Moins étouffant que la veille.
Vendredi 7 septembre : La Grande Muraille !
A 8 heures, quand nous arrivons dans la rue Hugosi, le chauffeur nous attend déjà pour nous conduire à Mutianyu, une section restaurée de la Grande Muraille de Chine. C’est donc parti pour une heure et demie de route. Dans les bouchons pour sortir de Pékin ; notre chauffeur surfe d’une voie à l’autre. Il n’arrête pas de slalomer pour rejoindre hâtivement la voie qui semble avancer le plus vite, quitte à utiliser la bande d’arrêt d’urgence, et même si ce n’est que pour doubler deux ou trois voitures. Ce mouvement latéral continu est naturellement accompagné de coups de klaxon répétitifs ! Bien évidemment, notre chauffeur n’est pas le seul à user de cette méthode de conduite assez agressive et dangereuse et bien évidemment, cela génère des accidents comme ce petit carambolage que nous croisons à la sortie de Pékin, où trois ou quatre voitures se sont rentrées dedans (ce qui aggrave bien évidemment le bouchon en aval de cet accident, et ce qui poussent les chauffards à être encore plus dangereux).