Mercredi 5 septembre : (suite)

Quelques dizaines de minutes plus tard, les policiers libèrent à nouveau les accès et nous pouvons alors finir notre visite de la Cité Interdite par les palais de l’ouest (les quartiers de l’impératrice douairière) et la cour intérieure, c’est à dire le pavillon de l'Union et de la Paix, le Carillon et le palais de la Tranquillité Terrestre où nous profitons de bancs à l’ombre pour nous reposer (car le soleil est encore trop haut et trop au sud, pour faire des photos de la Cité Interdite depuis la colline du charbon).

Nous ne nous reposons finalement qu’une demi-heure avant de quitter le Cité Interdite car le ciel est en train de se couvrir tout doucement. Vu la distance que nous avons parcourue depuis notre entrée ce matin par la porte du Midi, nous devons certainement être les visiteurs ayant le plus parcouru les palais et les allées de la Cité Interdite . Nous entrons ensuite dans le parc Jingshan (2 yuans par personne) où se trouve la colline du charbon, c’est à dire, une colline érigée avec la terre des douves de la Cité Interdite (et où il y avait autrefois des vendeurs de charbon). Du haut de cette colline, la vue sur l’ensemble de la Cité Interdite est exceptionnelle si bien que cela déclenche chez le touriste lambda une fièvre selfique hors du commun. Pour être tout à fait exact, ce sont les touristes étrangers qui versent le plus dans l’autoportrait avec le smartphone tenu à bout de bras car les touristes chinois, plus pragmatiques, préfèrent se faire prendre en photo par un proche ou, au pire, utilisent une perche à selfie (instrument quasi obligatoire du touriste chinois). Nous remarquons alors que le portrait de profil avec le regard portant dans le vague, sans sourire, doit être la tendance à la mode en Chine. Au moins, cela nous fait un peu de distraction pendant que nous attendons le retour du soleil, ou pour être exact, le départ du petit groupe de nuages qui s’est scotché pile-poil entre le soleil et la Cité Interdite (car les autres quartiers de Pékin jouissent pleinement de la lumière du soleil). Mais le vent ne souffle pas en notre faveur, les nuages ne bougent pas d’un millimètre... Nous reviendrons un autre jour, pour même pas 25 centimes d’euro l’entrée au parc, inutile de nous prendre la tête !

Pour rejoindre la station de métro la plus proche (quand-même située à plus d’un kilomètre du parc), nous traversons un Hutong, c’est à dire un quartier populaire, ou pour être exact le genre de quartier que nous éviterions de traverser dans un autre pays, mais à Pékin, cela ne nous pose aucun problème car les sourires s’affichent sur les figures des habitants à notre passage. Il n’y a strictement aucun problème de sécurité. Nous reprenons alors le métro à la station Beihai (au nord du parc éponyme), même si Ping'anli est la prochaine station sur la ligne n° 6 où nous ressortons du métro. Nous nous économisons ainsi plus d’un kilomètre de marche. Certes, c’est peu par rapport aux 20 km (environ) que nous avons marchés depuis ce matin mais comme nous comptons ressortir ce soir, ce bon kilomètre de marche économisé est tout de même bienvenu.

Vers 7 heures et demie, après nous être un peu reposés, nous reprenons le métro pour rejoindre le restaurant "Yun hai yao" ("Cloud South"), un des restaurants que nous a conseillé Nelly, la greeter, situé dans le quartier touristique de la rue piétonne "Yandai Xie". Il n’y a que l’embarras du choix sur la carte du restaurant mais le poisson grillé, du tilapia, à la citronnelle (et au piment, mais nous ne le savions pas encore) qui vient d’être servi sur l’une des tables avoisinantes, fait bien envie à Christophe. Anne-Marie avait choisi un plat de porc mais celui-ci n’est plus disponible. Elle se rabat alors sur un plat de poulet, au citron vert, gingembre, oignons, échalotes (et plein de d’os )...

En boisson, Christophe tente un jus de fruit frais (en choisissant juste avec la photo, sans trop savoir de quel fruit il s’agit, en espérant qu’il ne s’agisse tout de même pas de durian...) mais Anne-Marie, peu aventureuse sur ce sujet, préfère prendre un Sprite. C’est très bon, plein de saveurs, même si manger un poisson entier, non découpé, aux baguettes est un sport où nous n’excellons pas vraiment. Avec un bol de riz en accompagnement, nous en avons en tout pour 157 yuans (même pas 20 euros), pour un bon repas, bien copieux ! Christophe pense laisser 200 yuans en tout, avec le pourboire, mais la caissière n’est pas de cet avis : elle refuse catégoriquement le pourboire comme s’il s’agissait d’argent sale. Au moins, c’est clair et net !