Dimanche 16 septembre : (suite)
Après ses explications, Delphine nous laisse beaucoup de temps pour faire des photos ce qui est un peu difficile car là encore, c’est impressionnant : 30.000 visiteurs par jour ! Bien évidemment, en poussant et en jouant des coudes, chaque visiteur veut se rapprocher un plus près des balustrades pour faire des selfies. Les Chinois ne sont pas les pires en la matière car, avec leur perche à selfies, ils sont plutôt rapides (mais ils sont bruyants, et heureusement, leurs guides n’ont pas le droit au mégaphone) alors qu’une occidentale (entre autres) prend tout son temps pour prendre différentes pauses (elle n’est pas venue pour admirer ces statues, mais bien pour se prendre en photo devant ces statues, si jamais il est possible de les deviner sur les selfies). Ce comportement narcissique est aussi inadmissible que le fait de jouer des couder pour passer... Mort aux Selfies !!!
Nous passons ensuite au hall de la fosse n° 3 qui est moins impressionnant car il s’agissait du quartier général. Ce n’est pas la présence de statues de généraux qui indique la fonction de cet endroit car aucune statue de gradés n’a été retrouvée là, mais c’est la position des soldats, dos à dos, et quatre chevaux qui devaient être attelés à un char de guerre en bois, qui ont permis de déterminer la fonction de ce regroupement de statues. Le hall de la fosse n° 2 est très grand mais pourtant, il serait presque sans intérêt car les statues sont toujours sous terre, elles ont juste été repérées par sondage mais pas déterrées pour préserver les peintures. Elles ne seront sorties de terre que lorsque les techniques de préservation des peintures seront au point (mais le hall a été déjà construit au-dessus de la fosse pour la protéger des intempéries. Par contre, 5 statues sont exposées derrière des vitrines de ce hall, ce qui permet de les admirer de près (et voir tous les détails) : un archer accroupi, un cavalier qui tenait certainement un papyrus dans sa main, et son cheval, un général à 3 nœuds et un archer debout. En sortant de ce dernier hall, Delphine nous fait remarquer une ligne blanche sur le sol : il s’agit d’une dernière fosse mais celle-ci ne contient pas de statues, juste des galeries.
Nous visitons ensuite le musée du site qui abrite deux chariots en bronze avec leurs chevaux (mais à l’échelle plus petite que celles des statues de terre cuite). Ces magnifiques œuvres n’ont pas été retrouvées dans les fosses de l’armée de terre cuite, mais à proximité, sur le mausolée de l’empereur "Qin Shi Huang". C’est une nouvelle fois magnifique de détails. Tout est articulé comme le parasol orientable (au design toujours d’actualité) qui protégeait les passagers d’un des chariots. Et cerise sur le gâteau, les harnais des chevaux étaient en or ! C’est assez inimaginable de penser que tout cela a été réalisé il y a 2.200 ans. Nous passons ensuite par le magasin du musée où nous achetons un livre (vendu avec un CD et des cartes postales, impossible à envoyer car vue la qualité des photos, elles n’arriveraient pas à leurs destinataires ; les photos du livre sont elles aussi très belles) et une petite reproduction de l’archer accroupi du hall n° 2 (mais nous ne prenons pas les 4 comme nous incitait le vendeur, pour respecter les principes du "Feng Shui"). Nous sommes finalement restés deux heures et demie sur le site (même s’il faut décompter les longues minutes à traverser l’immense Disneyland de magasins et autres boutiques, situé entre les fosses et le parking où notre chauffeur s’est stationné après nous avoir déposé).
Nous repartons alors pour une heure de bouchon pour rejoindre le sympathique quartier musulman de Xi’an où nous visitons la plus vieille mosquée de la ville, qui ressemble à s’y méprendre à un temple bouddhique. Difficile de s’imaginer que la pagode au centre du temple est un minaret car seuls quelques détails trahissent le fait qu’il s’agit bien d’une moquée : les calligraphies sur les pavillons, en arabe ! Pour être exact, le plus gros détail est tout de même le pavillon principal de la moquée où aucune statue de Bouddha n’est vénérée par les croyants, car il s’agit d’une grande salle de prière avec des tapis sur le sol et les versets du coran peints sur les murs, en arabe d’un côté et en chinois de l’autres. L’islam est arrivé dans l’est de la Chine par la route de la soie, via le commerce avec les pays du Moyen-Orient d’où provenait l’imam qui a fait construire cette mosquée. La visite est très intéressante car elle sort de notre ordinaire depuis 2 semaines.