Coucher de soleil

Jeudi 4 septembre : (suite & fin)

Quand nous arrivons enfin à une grande plage, il faut nettoyer les canoës, les sacs à dos : de la boue colle partout ! Ceux qui ont le plus souffert de ce passage sont Frantz et Charlotte, alors que celles qui s'en sont les mieux sorties sont Odile et Annie qui n'ont eu à sortir qu'une fois du canoë car elles ne sont pas chargées avec de la nourriture pour éviter les galères de la veille.

Dans la journée, le parigo a encore frappé : il connait aussi la photo ! Il a un petit appareil jetable et étanche avec lequel il prend des photos de nuit. Mais il avait, avant, un superbe appareil "panoramique" (selon ces propres mots) comme le nôtre (un simple réflex). Le soir, c'est au tour d'Anne-Marie de se faire mettre en boite : elle fait la remarque à Marc-André qu'une bonne soupe chaude serait la bienvenue. Marc-André lui répond qu'il n'y a pas de problème. Anne-Marie s'attend à une soupe déshydratée mais Marc-André sort des oignons, un chou-fleur, un chou rouge, des carottes, des patates et un gros paquet de petites pâtes en forme de chiffres. Cela mijote pendant plus d'une heure sur le feu.

Nous mangeons aussi des pâtes avec une sauce aux légumes pour accompagner des grosses saucisses de porc. La soirée finit "religieusement" autour du feu, assis sur les bidons, avec quelques processions cérémoniales pour éviter la fumée. Nous avons la chance de mettre en application toute notre culture astronomique acquise au planétarium de Montréal : Vénus, Jupiter, le V de l'été ! Seul le bruit du camp de bucherons pas très loin trouble notre méditation...

Vendredi 5 septembre :

Super pancakes pour le petit-déjeuner. Après quoi Anne-Marie décide que nous devons aller nous laver au bord du lac ! Seul problème : nous sommes au bord d'une grande plage sans arbre pour mener discrètement ces opérations. Il nous faut passer au travers d'un ancien marécage qui semble asséché, pour rejoindre un lieu offrant plus d'intimité pour nos ablutions matinales. "Semble asséché" seulement car les pieds s'enfoncent beaucoup trop, mais nous arrivons à passer. Quant au bord du lac, c'est encore plus mou : les pieds sont aussi sales après le lavage qu'avant ! Pour le retour au campement, il faut de nouveau passer par la zone marécageuse. Alors que Christophe râle de plus en plus car Anne-Marie ne s'enfonce pas autant que lui dans la vase (elle est plus légère ?!), il met le pied là où il ne faut pas et s'enfonce jusqu'au dessus des chevilles : les tennis tenues propres jusque là, les chaussettes et le caleçon finissent pleins de vase !

Vers 11 heures du matin, nous croisons le second groupe qui était parti en sens inverse. Ils sont trois dans un canoë et l'un des suisses se plaint que ça fait voyage du 3ième âge. Ils n'ont eu que 30 mètres de boues et 300 m de portage ! Qu'ils se rassurent, ils vont bientôt avoir un peu plus de sport avec balnéothérapie à base de boue...

A deux heures de l'après-midi, nous nous arrêtons pour pique-niquer sur une belle plage de l'autre côté d'un grand lac (le lac Travers). Annie y découvre des traces d'animaux que nous prendrons pour celles d'un ourson (mais le verdict viendra de Marc-André : ce sont des traces de raton laveur - même un raton laveur, nous aurions bien aimé en voir un ). Nous nous arrêtons, le soir, là où l'autre groupe avait porté dans la gadoue (deux fois rien en effet).

Christophe se tenterai bien à prendre un bain (Marc-André avait fait une tentative l'après-midi et Annie avait fait quelques brasses le soir), mais rien à faire, l'eau est trop froide ! Odile et Pierre-Yves font ensuite quelques tentatives plus fructueuses tandis que Christian ne fait qu'un aller-retour. Marc-André a repéré des traces de gros ours autour du camp et insiste pour que la nourriture soit particulièrement mise à l'abri le soir.