Mercredi 4 avril : (suite)
La visite de la tour est toutefois intéressante, tout d’abord d’un point de vue sportif : 93 marches d’un étroit escalier en colimaçon dont l’accès est géré par des feux de circulation rouge et vert, pour éviter que les visiteurs se croisent dans cet escalier. Mais l’intérêt est aussi artistique : les balustrades des balcons en pierre sculptée valent tout de même le coup de les voir de plus près !
Après la visite de la tour de Belém, alors que nous nous approchons du "Mosteiro dos Jerónimos", nous commençons à apercevoir l’ampleur des dégâts : la file d’attente est longue, très longue. Elle a plus que triplé depuis ce matin ! Elle s’étale maintenant tout le long de l’église "Santa Maria", jusqu’au "Largo dos Jerónimos". Il est 11h19 quand nous rejoignons cette file qui avance, tout, tout doucement... Des touristes français passent le mot qu’on peut acheter des billets combinés au musée maritime pour éviter de faire la queue, mais ceux qui ont quitté la file pour suivre ce tuyau n’ont gagné qu’une vingtaine de minutes, ils ont mis beaucoup de temps avant de revenir. Puis, finalement, nous n’avons attendu qu’une heure et vingt minutes avant d’obtenir le graal, c’est à dire les tickets d’entrée délivrés à un seul guichet !
Cela pourrait faire râler, mais dans un sens, ce goulet d’étranglement, ce seul guichet ouvert pour la vente des tickets, est salvateur car cela limite le nombre de visiteurs sur le site. Avec plusieurs dizaines d’individus en train de poser pour un selfie à la noix sur les splendides balustrades en pierre sculptée du cloître, ça serait monstrueux, voire même apocalyptique ! Puis, ces 80 minutes d’attentes n’ont pas été totalement perdues car nous avons largement eu le temps de prendre en photo le somptueux portail sud de l’église du monastère, entre deux passages nuageux et 20 selfies, lors de notre lent passage devant. Et surtout, le résultat de cette longue attente est tout de même l’accès au sublime cloître du "Mosteiro dos Jerónimos" : c’est vraiment le monument incontournable à visiter lors d’un (premier) séjour de Lisbonne !
Après 45 minutes de visite du cloître et du premier étage de l’église, certains de n’avoir loupé aucun recoin du site, nous ressortons du monastère pour nous jeter à nouveau dans une (petite) file d’attente pour un autre monument incontournable de Belém (que ce soit pour un premier séjour ou le dixième) : la pâtisserie "Pasteis de Belém" qui vend les seuls et uniques "Pasteis de Belém" ! Même si, avec 15.000 pasteis fabriqués par jour, on pourrait presque imaginer une pâtisserie quasi-industrielle, ce sont les meilleurs, les plus goûteux, les plus croustillants et les plus caramélisés (même si nous ne le savons pas encore). Par contre, côté prix, ils sont aussi un peu supérieurs aux autres "Pasteis de Nata" : 1,10 euros la tartelette (6,60 euros la boîte de six et 55 euros la boîte de 50). Nous en prenons 2 boîtes de 6 qui ne feront pas long feu, en dessert après le déjeuner et le dîner ou en 4 heures.
Nous cherchons alors un restaurant pour le déjeuner. Le guide de voyage "Un grand week-end à Lisbonne" en conseille un dans le secteur, du côté du grand parc situé devant la pâtisserie mais le plan du guide n’est pas assez détaillé et nous ne le trouvons donc pas. Par contre, nous venons de passer devant toute une rangée de restaurants touristiques. Nous décidons d’y retourner, en choisissant celui qui nous semble le moins pire, c’est à dire le dernier de la rangée, celui qui n’a pas de rabatteur. Nous commandons alors des plats simples : côtes d’agneau et tranches de lomo grillées avec des frites, pas chers et copieux (et pas mauvais). Après ce repas, nous nous asseyons sur un banc dans le parc pour savourer notre dessert : nous confirmons, les "Pasteis de Belém" sont bien les meilleurs, les plus goûteux, les plus croustillants et les plus caramélisés et la crème est onctueuse, un délice !
Pour la suite de la journée, nous pourrions visiter d’autres musées dans le quartier de Belém mais nous avons encore des sites à visiter dans le centre-ville historique de Lisbonne. Nous reprenons donc le tramway 15E pour retourner à la "Praça do Comércio" d’où nous rejoignons, à pied (malgré le dénivelé qui est tout à fait faisable à pied, inutile de faire 30 minutes de file d’attente à l’ascenseur de "Santa Justa"), le "Largo do Carmo" pour visiter l’église des Carmes, l’ancienne église dont le toit s’est effondré lors du tremblement de terre de 1755. Le lieu est donc un peu surnaturel ! Puis, comme le soleil brille sur l’édifice alors que le ciel est tout gris au loin, cela apporte une atmosphère encore plus mystérieuse et magique à cet endroit. L’abside de l’église a cependant conservé sa toiture et abrite aujourd’hui un petit musée ethnologique.