Mardi 3 avril : (suite)
Nous faisons d’abord le tour des remparts extérieurs d’où la vue sur "Praça do Comércio" et les quartiers avoisinants est déjà magnifique, avant d’entrer dans le château en lui-même et de grimper au sommet ses murailles. A cette heure de l’après-midi, ce sont bien évidemment les panoramas tournés vers l’est les plus remarquables, ceux vers le couvent "Nossa Senhora da Graça" ou encore vers le monastère de "Sao Vicente de Fora". Pendant que Christophe entreprend la descente de la couraça, un grand escalier fortifié qui part du haut des remparts du château et qui descend vers la ville basse, Anne-Marie décide d’attendre pour assister à la prochaine séance de la "camera obscura", c’est à dire un gros périscope qui émerge du haut d’une des tours du château.
Il y a une séance toutes les 20 minutes, une en anglais, puis une en espagnol et enfin une en portugais, et la prochaine est heureusement en anglais. Il n’y a qu’une vingtaine de places à la fois et ceux qui y assistent n’ont pas le droit de bouger pour éviter les accidents car la pièce du périscope où se trouvent des escaliers, est plongée dans le noir. L’animatrice manœuvre le périscope (juste deux lentilles et un miroir) à l’aide de ficelles et d’un gros bouton. Pour faire la mise au point, il suffit de monter ou descendre la table où est projetée l’image renvoyée par le périscope.
Ainsi, en une dizaine de minutes, Anne-Marie parcourt toute la ville à 360° en passant par le grand théâtre de Lisbonne, la statue du Christ sur la rive opposée du Tage, le pont du 25 avril qui ressemble au "Golden Gate Bridge" de San Francisco (car il a été conçu par les mêmes ingénieurs américains ; mais à la différence du pont californien, les promeneurs ne peuvent pas le traverser à cause des vents forts qui règnent habituellement sur l’estuaire du Tage) et les drapeaux qui flottent au-dessus des remparts du château (l’un est le drapeau portugais, l’autre, le noir et blanc, est celui de Lisbonne). Anne-Marie apprend aussi où se le finit l’estuaire du Tage et où commence l’océan : à Belém !
Finalement, nous sommes restés deux heures dans le château. Nous avons essayé de voir la partie archéologique mais la prochaine visite était à 17 heures alors qu’il n’était encore que 16 heures 20. Comme cela ne semblait être que des restes de fondations d’habitations, nous avons préféré ne pas attendre. Christophe essaie ensuite de rejoindre le couvent "Nossa Senhora da Graça", en passant par des petites ruelles logeant les remparts (intérieurs) du château mais nous nous perdons.
En fait, comme nous n’avons pas repassé la grand porte des remparts extérieurs, nous sommes donc encore dans l’enceinte du château (Anne-Marie avait raison) et aucune ruelle ne permet de rejoindre le couvent où nous voulons nous rendre. Du coup, pour ne pas nous perdre à nouveau, nous n’empruntons alors que des rues plus importantes et nous arrivons par hasard sur le "Miradouro de Santa Luza".
De là, il ne reste plus qu’à suivre les rails de la ligne de tramway 12E pour rejoindre le "Largo Rodrigues de Freitas". Ensuite, il n’y a plus qu’une rue à remonter pour atteindre le point de vue situé juste devant le couvent "Nossa Senhora da Graça". La vue est magnifique depuis ce miradouro, mais aussi en plein contre-jour. Il nous faudrait y revenir un matin, si notre programme et la météo le permettent.
Nous empruntons ensuite l’escalier "Caracol da Graça", aux murs couverts de tags, incluant des marquages au pochoir "attention aux pickpockets". Nous nous demandons si le quartier est sûr, surtout quand, au détour d’un virage, nous tombons sur deux tentes de SDF planté dans un petit parc. Heureusement, nous ne tardons pas à revenir sur la rue empruntée par le ligne de tramway 12E que nous suivons alors jusqu’à la place "Martin Moniz". Nous continuons ensuite vers la "Praça da Figueira" où nous découvrons un petit "mercado". Ce n’est en fait qu’un petit supermarché mais dans sa petite galerie commerciale se trouve une pâtisserie / snack-bar qui vend des "Pastéis de Nata". C’est idéal pour un 4 heures (passées), non ? Nous en prenons une boîte de 6 (pour 4,99 euros, les moins chers du séjour) avec deux jus de mangue frais. Les petites tartelettes ne sont pas mauvaises mais on doit en trouver des meilleures...
Après avoir repris des forces, nous continuons notre balade vers l’ascenseur de "Santa Justa" où une très longue file d’attente s’est formée. Grand dilemme philosopho-sportif : est-il plus fatiguant d’attendre debout 30 minutes, sans quasiment bouger, que de parcourir à pied une distance d’une centaine de mètres avec un dénivelé positif de 45 mètres que l’on pourra grimper en moins d’un quart d’heure ? D’accord, les rues grimpent bien dans le Chiado mais pourquoi attendre ?