Mardi 12 septembre : (suite)
La guide nous conduit ensuite au travers d’ateliers (des bâtiments trop grands pour servir d’habitation) pour nous amener au temple du condor. Les Incas ont utilisé la forme naturelle de la roche pour représenter les ailes d’un condor, ils n’ont eu qu’à rajouter la tête et un œil... Il faut tout de même un peu d’imagination pour se représenter ce volatile qui était le lien mythologique entre le monde terrestre et le monde des dieux. Mais l’endroit est exigu et plein de monde s’y presse, nous le quittons donc (peut-être un peu trop) rapidement.
Un peu plus loin, dans une habitation munie de larges fenêtres, la guide nous fait remarquer des pierres toutes plates, légèrement creusées : remplies d’eau, ces pierres auraient servi de miroirs pour l’observation des étoiles. Nous avons maintenant terminé la visite guidée du site, très intéressante, qui a duré un peu plus de 3 heures car il est maintenant 14h30 quand nous ressortons du site. Quand nous demandons à la guide la lettre pour pouvoir rentrer sans guide demain matin sur le site, elle nous répond qu’il n’y en a pas besoin car nous sommes maintenant enregistrés sur le système informatique. Mais, ne serait-ce pas plutôt parce que les gardiens ne vérifient pas qu’on entre sans guide malgré le nouveau règlement ? Nous ne le saurons jamais...
Après avoir mangé un bout à la cafétéria située à l’entrée du site (pour un gros morceau de quiche et un sandwich, certes bien garni, nous en avons pour 48 soles, soit l’équivalent de 4 repas avec boissons à Maras ; et encore, nous n’avons pas pris de verre de Coca-Cola car le grand était à 16 soles, c’est à dire 4 fois plus cher qu’ailleurs, presque un prix comme ceux pratiqués sur les Champs Elysées à Paris), nous ré-entrons dans la cité inca (on a le droit à une seule ré-entrée). Cette fois, nous montons tout en haut des terrasses de cultures situées à l’entrée du site, jusqu’à l’habitation surnommée la maison du gardien, celle qui possède un toit en paille et qui domine toutes les terrasses. De cet endroit, la vue panoramique sur le site est fabuleuse. Nous nous asseyons alors un long moment sur l’une des terrasses voisines pour profiter de la vue, en espérant que le soleil finisse par pointer son nez. Mais les nuages sont tenaces... Nous décidons donc finalement de nous rendre au pont de l’Inca qui servait d’accès par l’ouest à la cité à l’époque inca et en chemin, nous découvrons un point de vue encore plus fabuleux, près de terrasses en quart de cercle. De là, la vue englobe tout le site, y compris les terrasses de soutènement situées sous la place sacrée, terrasses accrochées à flanc de falaise à pic !
Après quelques minutes de contemplation, nous continuons de suivre le sentier qui mène au pont de l’Inca. Après avoir franchi une clôture où un gardien nous fait signer un registre (c’est surtout pour éviter de nous retrouver coincé dehors car c’est une voie sans issue), nous empruntons un étroit passage creusé à flanc de falaise. Un faux pas pourrait nous faire faire une chute de plus de 100 mètres de haut ! Après un quart d’heure de marche, nous arrivons enfin en vue du pont de l’Inca qui se résume à 3 troncs posés au-dessus d’un grand trou, sous une grande falaise à pic. C’est vertigineux pour le moins que nous puissions dire, mais ça n’empêche pas deux Péruviens de faire des selfies, perchés au-dessus du petit parapet les séparant du vide. Richard (notre guide d’hier) nous avait dit qu’il y avait déjà eu un mort par selfie au "Machu Picchu", il y a fort à parier que ça devait être dans les parages ! Sur le chemin du retour, deux oiseaux à tête rouge, ressemblant à des poules, nous font sursauter mais ils disparaissent rapidement dans la végétation tropicale qui s’accroche à flanc de colline. Autre surprise : nous croisons le gardien qui était en poste près de la clôture. Mais comme il n’est plus à son poste, il a fermé la porte d’accès au pont de l’Inca et nous sommes coincés devant sa cabane en attendant son retour.
Nous retournons alors près des terrasses en quart de cercle pour profiter de ce superbe point de vue, où nous croisons un petit nombre de français en voyage de groupe. Pendant que nous discutons des visites que nous avons faites, l’inimaginable se produit : un éclaircie pointe son nez ! D’un coup, presque tous les nuages s’évaporent et les sommets avoisinants sont alors dégagés. C’est vraiment inespéré, au détail près que le soleil est maintenant bien bas et qu’il est en train de passer derrière la montagne. Mais, nous profitons quand même pleinement de ce quart d’heure de soleil sur le site archéologique ! Une fois la cité inca de nouveau à l’ombre, nous redescendons en direction du quartier d’habitations principal, près de la grande porte d’entrée en pierre. Il n’y a alors presque plus personne sur le site, tout au plus une petite centaine de personnes, c’est vraiment génial ! Rester jusqu’à la fermeture du site est LE bon plan pour visiter le "Machhu Picchu", même si les gardiens ne tardent pas à nous en faire sortir. Comme nous l’avait dit Richard, ces derniers n’ont aucun moyen de contrôler qui est ressorti du site (il n’y a aucune vérification faite à la sortie), on peut donc rester jusqu’à la fermeture sans problème (sauf si on suit un des itinéraires de visite car, dans ce cas, les gardiens veillent au grain et sifflent le moindre resquilleur qui tente de revenir en arrière, mais le visiteur peut avancer tout doucement).