Mardi 12 septembre : (suite)
La guide nous explique alors comment le site a été redécouvert par accident, après son occupation par les Incas : un paysan du coin a mis par mégarde le feu à la forêt et cela a permis de dégager de la végétation, quelques terrasses et quelques murs d’habitations. Un explorateur allemand, puis un français, sont ensuite passés à proximité du site, sans en relater son existence. Il a fallu attendre 1911 pour qu’un américain, Hiram Bingham, qui cherchait une cité d’or (mais Esteban, nous l’avons quitté hier ? ), finisse par relater l’existence de cette cité inca, alors qu’il n’y avait passé qu’un jour et demi. Mais, c’est ce même américain qui est revenu après avoir levé des fonds, pour effectuer les premières recherches archéologique sur le site. Même encore aujourd’hui, tous les sites incas des environs n’ont pas encore été découverts, comme ce sentier découvert récemment sur une montagne avoisinante, qui semble monter au plus haut sommet des environs.
Après avoir franchi le ruisseau qui traverse le site, en formant un ensemble de 16 fontaines sacrées, et avoir appris quelques éléments de la mythologie inca, comme le condor, le puma et le serpent ou encore la grenouille, le dieu de la pluie, nous arrivons dans le quartier sacré qui comporte le temple du Soleil (qui ne ressemble pas du tout à celui de Tintin), une tour demi-ronde bâtie en pierres parfaitement ajustées, et la chambre (oui, juste une chambre) du grand prêtre qui disposait d’un grand lit (une dalle en pierre) dans un bâtiment aux pierres moins bien taillées. Toute proche, nous visitons ensuite la résidence royale, c’est à dire le palais de l’Inca (au fait, d’après notre guide, il ne faut pas dire les Incas car il n’y en avait qu’un, le roi, dit l’Inca, et son peuple était des Quechuas). L’Inca possédait un "5 pièces" : deux salles d’attente pour ses visiteurs, une pièce de réception et une chambre avec salle de bain attenante (ou une suite parentale comme on dirait aujourd’hui ). Contigu à cette résidence, se trouvaient des pièces pour les porteurs de l’Inca car cette grosse feignasse ne se déplaçait pas à pied !
La visite de la cité continue ensuite par la place sacrée où se trouvent le temple des 3 fenêtres dont les encadrements (de fenêtre) sont vraiment très impressionnants, en pierres massives et remarquablement sculptées, et le temple principal dont les énormes blocs de pierre sont un peu disjoints. Il faut dire qu’il a été construit sur une faille qui est en train de s’écarter mais heureusement, cela ne date pas d’hier. Cette place est peut-être l’endroit le plus impressionnant du site mais c’est aussi là où que se concentre le plus de touristes au mètre-carré (et encore, nous ne sommes plus en période de vacances scolaires ; d’après notre guide, deux semaines auparavant, régnait encore l’enfer sur le site). Pour la suite de la visite, la guide nous laisse y aller seuls car la colline où se trouve l’Intiwatana, un autel / table astronomique pourvu d’un pseudo-cadran solaire pour repérer les solstices et les équinoxes, est aussi est en train de s’écrouler. Le nombre de personnes y montant est donc limité et théoriquement, les visiteurs ont juste de le droit d’y passer sans s’arrêter (mais bien évidemment, nombreux sont les touristes qui s’arrêtent quand même pour prendre un selfie).
Nous retrouvons ensuite notre guide près des petites terrasses de cultures qui devaient servir aux recherches agronomiques à l’instar des celles de Moray. De là, nous accédons à la Roche Sacrée dont le profil est sensé avoir la même forme que la ligne de crête visible en arrière-plan... Sensé, car ce matin, les nuages empêchent de voir les sommets avoisinants. Derrière cette pierre, débute le sentier pour monter au "Huayna Picchu" auquel on accède par des escaliers vertigineux (pente à plus 60 %) et des étroits tunnels. Seules 400 personnes par jour, ayant réservé de longs mois auparavant, ont l’autorisation d’y monter et seulement le matin (le site du "Machu Picchu" est alors à contre-jour, c’est bien dommage). Depuis la Roche Sacrée, nous apercevons à peine quelques terrasses de soutènement et une habitation, celle des vigiles qui veillaient à l’époque sur le site, perchées au sommet du "Huayna Picchu". Cette ascension vertigineuse (normalement d’une heure) n’est vraiment pas pour nous !