Le "Machu Picchu"

Mardi 12 septembre : "Machu Picchu", enfin !

Comme nous le craignions, nous sommes réveillés un peu après 4 heures du matin par les touristes qui discutent à haute voix sous nos fenêtres, en attendant les bus pour monter au "Machu Picchu", alors que ceux-ci n’entrent en service qu’à 5 heures et demie... Ils sont fous ces touristes ! Et encore, à 4 heures du matin, la file d’attente n’est pas encore vraiment formée, ce sont juste des petits groupe disparates qui discutent contre le parapet de la rivière. Une heure plus tard, le bruit s’intensifie et la file est longue, très longue... Puis, à 6 heures du matin, alors que les bus viennent tout juste de débuter leurs rotations, nous n’arrivons même plus à distinguer le bout de la file d’attente depuis nos fenêtres car elle remonte très loin dans la rue. Heureusement, à 7 heures du matin, le calme est revenu mais maintenant, nous sommes bien réveillés (à noter tout de même qu’à 9 heures du matin, il n’y avait presque plus de file d’attente). Ca doit vraiment être l’enfer là-haut à l’ouverture du site, alors que... (voir la fin du récit de cette journée pour comprendre).

Nous déjeunons à 8 heures du matin et nous attendons ensuite dans la chambre l’heure du départ pour monter au "Machu Picchu", en regardant les chiens s’enculer dans la rue, au milieu des bus qui font demi-tour presque devant nos fenêtres. Le marché artisanal est en train d’ouvrir ses portes et les passagers du premier train de la journée viennent d’arriver. Nous parions sur ceux qui vont s’arrêter pour faire une photo (un selfie, bien évidemment) sur le pont aux cadenas (qui n'a rien de romanesque).

Nous avons presque envie de leur crier : "Eh, vous n’êtes qu’à "Aguas Calientes", une ville sans attrait particulier, certes située au pied du "Machu Picchu" mais plutôt moche. Vous ne pourriez pas oublier votre obsession narcissique de temps en temps ?" !

Nous n’avons rendez-vous avec notre guide qu’à 11h30 du matin devant l’entrée du site archéologique, mais nous décidons finalement d’y monter bien avant. Peut-être pourrons nous voir quelque chose de mieux que des chiens qui s’enculent et des touristes qui s’idolâtrent ? Après seulement une dizaine de minutes d’attente, nous grimpons à bord d’un bus qui est rapidement rempli. Commence alors la montée vers le "Machu Picchu", le long d’une route vertigineuse. Entre chaque épingle, la route croise l’infernal sentier qui permet d’accéder à pied à la cité inca : à part le fait d’économiser le prix du bus, assez onéreux mais pas excessif, l’intérêt de monter à pied est quasi-nul car cet exercice n’a rien de bucolique. A 10 heures, nous arrivons donc sur le parking devant l’entrée du site. Malheureusement de cet endroit, nous ne distinguons rien de la cité mais nous venons toute de même d’en avoir un rapide, voire subliminal, aperçu lorsque le bus a franchi la dernière épingle. C’était juste quelques terrasses, quelques pans de murs avec le "Huayna Picchu" en arrière-plan, mais c’était déjà ça !

En attendant notre guide devant l’entrée du site, plusieurs autres guides, anglophones ou même francophones, nous proposent leurs services. Il n’y aurait vraiment pas de problème pour en trouver un. Un peu avant 11 heures et demie, notre guide nous retrouve et elle nous dit que les gardiens laissent entrer ceux qui ont un billet pour l’après-midi, dès 11 heures du matin, nous pouvons y aller tout de suite, sans tarder. Nous pénétrons donc enfin dans cette cité inca. Quand nous traversons un premier ensemble d’habitations et que nous débouchons sur des terrasses agricoles, c’est "waouh" puissance 10, malgré le fait que le ciel soit tout couvert de gros nuages gris. Presque tout le site se dévoile subitement devant nous, comme ça, d’un coup. Nous en avons plein les yeux ! Ce que nous ressentons est indescriptible car un rêve vieux de plusieurs dizaines d’années se réalise enfin. Cet instant restera à jamais gravé dans nos mémoires !