Dimanche 3 septembre : Balades à plus de 4.400 mètres !
A 8 heures et 5 minutes (au lieu de 8 heures), notre chauffeur pour la journée, Saul, arrive à pied devant notre hôtel. Comme la circulation est un peu difficile dans le centre historique d’Arequipa, il a préféré garer son 4x4 dans une rue perpendiculaire à celle de notre hôtel. Nous passons ensuite chercher la guide, Hilda, qui nous attendait à proximité. C’est donc parti pour une journée dans la réserve nationale de "Salinas y Aguada Blanca", située au pied des volcans Chachani, Misti et "Picchu Picchu". La circulation en ville est un peu chaotique mais dès que nous éloignons d’Arequipa, la quiétude revient alors que le volcan Misti s’élève majestueusement devant nous. Saul s’arrête alors plusieurs fois pour nous permettre de faire des photos de ce magnifique paysage.
Au village de Chiguata, Saul s’arrête quelques minutes pour ajuster la pression des pneus du 4x4 avant d’entamer la piste. Hilda en profite pour nous faire découvrir la belle petite église du village et nous explique comme les Péruviens se sont débrouillés pour continuer à honorer les divinités incas, tout en faisant croire aux conquistadors qu’ils vénéraient le dieu catholique. Dans le cas de ce village, le clocher, surmonté d’une croix catholique, est dans la même direction que le volcan Misti, résidence locale du dieu inca Apu : en se tournant vers le volcan pour prier, les fidèles du dieu Apu se tournaient aussi vers la croix catholique ! Après ce village, la piste serpente au bord d’une falaise abrupte et vertigineuse (il y a même un petit tunnel pour traverser un passage quasi-vertical). Saul nous dit que le rallye automobile "Le Dakar" va emprunter cette piste l’année prochaine, la moindre erreur de pilotage se paiera très cher. Par contre, le paysage est exceptionnel et le Misti continue de focaliser toute notre attention, même si cela ne va pas durer...
Car à 11 heures du matin, nous arrivons à la lagune de Salinas qui est, à cette époque de l’hiver austral, une grande étendue de sel (et de bore, ou plutôt borax, qui est exploité par les habitants de la région) à 4.350 mètres d’altitude, bordée par le volcan "Picchu Picchu" à l’est et le volcan Tacune au sud. La vue est à couper le souffle ! Et cerise sur le gâteau (salé), des vigognes gambadent dans la pampa autour de la saline. Saul nous dépose alors au bord de la lagune et nous partons avec Hilda nous balader à pied sur cette étendue de sel. Il n’y a pas trop de vent, il ne fait pas trop froid, c’est bien agréable, même s’il ne nous faut pas marcher trop vite car, vu l’altitude, l’oxygène se fait rare. Bien évidemment, nous continuons d’observer quelques vigognes autour de la saline mais de nombreux oiseaux peuplent aussi la lagune comme des canards huppés des Andes ou des petits ibis. Par contre, en cette saison, les flamands roses sont absents (mais s’ils étaient là, cela signifierait que la lagune est remplie d’eau arrivée par la pluie, ce qui voudrait dire de nombreux nuages ; même si des nuages sont en train d’arriver en nombre, ce qui est moins cool). Pendant ce temps, Saul a continué de suivre la piste et s’est garé un peu plus loin. Il nous faut alors faire quelques petits détours pour éviter de traverser les passages trop boueux sur les bords de la saline et rejoindre le 4x4. D’autres vigognes broutent au loin, sur les rives de la lagune, mais elles sont trop loin...
Nous remontons alors dans le 4x4 et nous continuons de suivre la piste vers l’est. Nous traversons alors quelques villages et des élevages de lamas et d’alpagas, histoire de mettre une tête sur la viande que nous avons mangée hier au soir . Pour les différencier, c’est assez simple : les lamas sont plus grands que les alpagas et ont la queue relevée. Puis, il existe deux espèces d’alpagas : le rasta à dreadlocks, c’est à dire l’alpaga suri et celui au poil tout hérissé, l’alpaga huacaya. De plus, au milieu de ces élevages de camélidés apprivoisés, des vigognes, camélidés sauvages, se mêlent aux troupeaux et elles sont alors toutes proches de nous, parfait pour assurer quelques photos ! Un peu plus loin sur la piste, nous apercevons aussi quelques flamants roses dans une petite lagune mais ils sont beaucoup trop loin, même si nous essayons de nous en approcher à pied.