Samedi 16 septembre : (suite)
Nous passons ensuite derrière la grande porte au fond de la cours et nous découvrons alors de nouveaux bas-reliefs, dans un dédale de murs bas en adobe. Les zigzags formant des losanges bizarroïdes sont la représentation des mailles de filet de pêche mais on y trouve aussi d’autres figures moins stylisées comme des cormorans, des serpents, des poissons ou des Pacmans... Et oui, les Chimús jouaient déjà à Pacman, ils avaient donc inventé l’électricité, la télévision et la console de jeu Atari 2600... Ah, non ? Pardon, ce ne sont pas des Pacmans représentés sur les bas-reliefs mais des pélicans stylisés ! Ce sont les concepteurs de Pacman ou de "Space Invader" qui se sont peut-être inspirés des motifs chimús. Le tout est vraiment en très bon état de conservation, ou de restauration pour une grande partie des bas-reliefs. C’est vraiment impressionnant ! Par contre, la dernière partie du palais qui s’étend vers la mer ne se visite pas car il s’agit du cimetière.
Après 45 minutes de visite, nous ressortons de Chan-Chan vers 1 heure moins le quart. Nous prenons alors la direction du village de pêcheurs et station balnéaire de Huanchaco que nous atteignons après 15 minutes de route (et de détours car "El Niño" est aussi passé par là). Ce village, coincé derrière l’aéroport de Trujillo, est connu pour les barques en roseaux qu’utilisent les pêcheurs locaux, les "caballitos de totora" qui ressemblent aux balsas du lac Titicaca auxquels on n’aurait laissé qu’un seul "toron" de roseaux pour former une sorte de canoë avec une petite plate-forme à l’arrière pour transporter un filet de pêche (ou un touriste). La durée de vie de ces barques n’est que de deux mois mais en y regardant de plus près, certains pêcheurs ont trouvé le filon pour avoir moins de travail : l’intérieur du "toron" est composé de blocs de polystyrène recouverts d’une petite épaisseur de roseaux !
Le chauffeur du minibus nous dépose alors juste devant un restaurant touristique, "El sombrero", qui d’après Maritsa, propose un bon ceviche. Si nous voulons en manger un (et nous en rêvons car le cochon d’Inde, c’est bon mais le "ceviche mixto" péruvien est bien meilleur), sans perdre de temps à chercher un autre restaurant, nous n’avons de toute manière pas le choix car le soir, les cevicherias sont toutes fermées à Trujillo. Et nous ne regrettons pas ce choix par défaut car le "Pisco Sour" n’est pas mauvais du tout et le "ceviche mixto" (commandé non piquant et il ne l’était pas trop, en tous cas, bien moins piquant que le premier que nous avons mangé à Lima), composé de poisson, poulpe, rondelles de calamar, crevettes et de deux petites coquilles St Jacques, servi avec deux sortes de pommes de terre, de l’oignon et du maïs blanc, est très bon et bien copieux ! Puis, l’addition est raisonnable : avec une bouteille d’eau gazeuse, nous en avons 120 soles.
En plus, nous avons été vite servis, ce qui nous laisse un quart d’heure pour faire des photos des "caballitos de totora" et des pélicans sur la plage, Par contre, nous n’allons pas nous promener sur la jetée en bois du village car il faut débourser 0,5 sol par personne pour y accéder, soit 1 sol pour nous deux, c’est excessif ! En fait, c’est surtout qu’il est déjà presque 14 heures et qu’il nous faut maintenant regagner le minibus. Anne-Marie a juste le temps d’acheter un petit modèle réduit artisanal de "caballitos de totora" à un pêcheur qui les confectionne au bord de la plage (modèle marchandé à 6 soles car c’est la seule monnaie qui nous restait ; espérons que ce modèle arrive quand même entier en France car il est un peu trop grand pour rentrer dans une chaussure de randonnée).
Après le repas, le chauffeur nous ramène à l’agence "Colonial tour" située près de la cathédrale de Trujillo car nous devons changer de véhicule puisque les autres passagers du minibus partent au spectacle équestre, alors que nous préférons aller visiter le musée Moche de la "Huaca de la Luna". Cela ne semble pas convenir au responsable de l’agence car il n’a aucun véhicule pour nous amener au musée. Il demande même à voir nos tickets pour vérifier que nous n’avons pas souscrit au spectacle équestre... Il va devoir trouver une solution, c’est son problème ! Heureusement, il finit par chercher un taxi qui nous permettra de rejoindre le musée. De plus, Maritsa va nous accompagner, cette solution nous convient parfaitement.