Samedi 24 décembre : (suite)

Jack nous explique qu'il faut cuire les tubercules à l'eau comme des pommes de terre (c'est de l’amidon, comme les pommes de terre) et il nous affirme que, vu la forme allongée des tubercules, ces plantes auraient des vertus aphrodisiaques (car aux Antilles, tout ce qui a une forme allongée, a des vertus aphrodisiaques ). Nous n'avons pas le temps de les préparer pour midi (ça sera purée déshydratée de christophines, trop liquide, avec des boudins de poisson) mais nous les préparerons ce soir ou demain.

Nous quittons le bungalow vers 1 heure de l'après-midi, bien en avance pour le rendez-vous au club de plongée à 2 heures, car il va nous falloir trouver une place de stationnement, ce qui n'est pas chose facile en ce moment. Après le restaurant "La Tuna", Anne-Marie commence à chercher des places sur le parking situé à gauche de la route et par chance, il y en a une. Christophe ralentit, met le clignotant pour tourner et regarde dans le rétroviseur. Une longue file de voitures nous suit et tout le monde a ralenti, feu vert pour tourner à gauche ! Alors que nous sommes en travers de la voie de gauche, nous nous sentons d'un coup partir en toupie, et après un quart de tour, nous finissons parallèle à une autre voiture, mal stationnée au début du parking. C'est là que Christophe se rend compte que les airbags rideaux côté gauche de la voiture se sont déployés. Ca sent le brûlé dans l'habitacle, les prétensionneurs pyrotechniques des ceintures de sécurité se sont déclenchés. Anne-Marie ne peut sortir de son côté car il ne reste plus qu'une dizaine de centimètres entre nous et la voiture mal stationnée et du côté de Christophe, la portière est bloquée. Heureusement, nous ne sommes pas blessés (Anne-Marie a juste la marque de la ceinture qui lui a brûlé la peau par frottement, au niveau de l'épaule). Par chance, le moteur redémarre et Christophe peut avancer de quelques mètres pour nous permettre sortir de la voiture. Nous découvrons alors ce qu'il s'est passé : une BMW vient de nous rentrer violemment dedans, par l'arrière gauche !

Sous le choc, Anne-Marie passe au club de plongée pour appeler la gendarmerie qui ne daigne pas venir car il n'y a pas de blessé, mais vu l'état des voitures, la chance a été avec nous de ce côté. Christophe commence alors à remplir les cases avec nos coordonnées et son numéro de permis de conduire, sur le constat d'assurance. Cela ne plait pas au connard de chauffard qui vient de nous rentrer dedans, prétextant que nous allons arranger les choses à notre sauce. Christophe parvient à la calmer, lui montrant bien qu'il vient de remplir la partie administrative du constat.

Le chauffard commence alors à expliquer qu'il a tous les tords ! De ses propres aveux (car nous ne savons pas d'où il a déboulé), il était trois véhicules derrière nous, derrière un gros camion qui lui masquait la vue, quand il a commencé à doubler. Il se rendait précipitamment chez des amis en sortant des urgences où il était allé voir un ami motard accidenté... Maintenant, reste à savoir si l'assureur du loueur de voitures, "Avis Antilles", reconnaîtra que nous n'avons aucun tord dans l'accident. Anne-Marie a bien essayé de rappeler la gendarmerie (ça aurait été bien qu'ils viennent prendre les dépositions) mais ceux-ci refusent toujours de venir à notre aide.

Ensuite, il faut avouer qu'"Avis Antilles" a été efficace. Ils nous ont envoyé aussitôt une voiture de remplacement par le remorqueur qui venait récupérer l'ancienne inutilisable (la roue arrière gauche n'était plus perpendiculaire à la route et frottait contre la caisse de la voiture). Puis, un employé du remorqueur, habitant dans les environs, est aussi rapidement arrivé sur les lieux de l'accident pour constater les dégâts. Nous avons juste attendu une heure (mais "Avis Antilles" a aussi été très efficace pour débiter le montant de la caution : ça s'est fait immédiatement, 650 euros, joyeux Noël...). En vidant la voiture accidentée, Anne-Marie retrouve ses lunettes sur la banquette arrière (elle les portait juste avant l'accident)... Christophe commence à avoir peur pour le caisson photo qui était dans le coffre !

Nous rentrons ensuite au bungalow et Christophe entreprend alors de tester le caisson photo dans la piscine : il prend l'eau ! Il a suffi d'un mètre de profondeur et de quelques secondes pour que quelques centilitres d'eau entrent dedans... Et merde ! Heureusement, ce n'est que de l'eau douce, même si le boîtier de l'appareil photo est mouillé par quelques gouttes, ce n'est pas bien grave. Puis, il ne semble pas y avoir de fissure sur le caisson. Ce doit juste être un joint qui s'est mis de travers lors du choc et de la surpression due au déploiement des airbags. Nous commençons alors le démontage de tous les morceaux facilement accessibles du caisson, pour vérifier les joints.

Heureusement, après remontage, l'eau ne rentre plus. Mais demain, nous plongerons à vide pour vérifier tout ça (nous ferons de même avec la Go Pro, notre assurance ne va peut-être pas la rembourser tous les ans). Le moral est dans les chaussettes (même si nous sommes pieds nus ). Notre chat en train de mourir, le caisson photo qui vient de prendre l'eau, l'accident, tout mis bout à bout avec le bras cassé d’Anne-Marie cet été, ça commence à faire beaucoup !