Pélican brun, emblématique de la Louisiane

Jeudi 24 novembre : Pas de bol !

Ce matin, changement d’atmosphère au petit-déjeuner : alors que ces derniers jours, l’hôtel était principalement occupé par des camionneurs qui étaient déjà partis à l’heure où nous prenons le petit-déjeuner, ce matin, des familles occupent presque toutes les tables. Elles ont certainement passé la nuit à l’hôtel pour être ensemble derrière une dinde et une tarte à la citrouille pour Thanksgiving.

Nous quittons l’hôtel vers 9 heures moins le quart et nous arrivons à 9 heures et demie au "Lake fausse pointe state park" qui est ouvert ! Enfin, presque... Car Anne-Marie lit sur une feuille affichée sur la vitre du poste de garde, que les passerelles de randonnée (qui passent dans les marais et qui représentaient l’intérêt de ce parc naturel) sont fermées. La fille du guichet nous confirme que les passerelles ont été abîmées lors des inondations d’août dernier et que l’on ne peut randonner qu’au bord de la route (ce qui est d’un intérêt moindre). Nous pourrions éventuellement louer un canoë, pour visiter les marais, mais Anne-Marie n’y tient pas à cause des alligators et de son bras (elle ne pourra pas forcer s’il faut pagayer vite pour éviter un alligator, même si cela est quasiment improbable). Du coup, il nous faut trouver autre chose à faire aujourd’hui, jour de Thanksgiving !

Après avoir évoqué différentes solutions, nous décidons finalement de rejoindre "Cypremort state park" qui est décrit dans le Guide du Routard comme être pratiquement la seule plage de Louisiane. Il a juste un peu de route pour y arriver, 34 miles, en revenant vers l’ouest. Nous y arrivions vers 11 heures et demi. L’intérêt de ce parc est tout de même limité : il y a la plage, des abris pour pique-niquer et des bungalows ("cabin" en V.O.) perchés sur pilotis, de très haut pilotis, de 5 ou 6 mètres de haut (les maisons des environs sont aussi perchées sur pilotis, les inondations ne doivent pas être rares dans le secteur et elles doivent être impressionnantes). Heureusement, quelques pélicans sont en en pleine séance de pêche. Cela nous permet de faire quelques photos, pour faire passer le temps car pour faire de belles photos, il faudrait que ces volatiles se rapprochent de nous, ce qu’ils s’obstinent à ne pas faire... A midi et demie, après avoir parcouru à pied la plage dans toute sa longueur et être allé jusqu’au ponton de pêche (c’est normal ce très gros SUV noir avec le moteur qui tourne sans personne à l’intérieur ? Oui, il faut bien que la climatisation tourne pour que son propriétaire n’ait pas chaud quand il remontera dans son véhicule), nous pique-niquons au bord de la plage, sous l’un des abris. D’autres personnes font comme nous et bizarrement, nous pensons qu’elles sont presque toutes Françaises car elles sont francophones mais elles n’ont pas d’accent québécois, ni cajun. N’oublions pas qu’à cette heure, les Américains sont en train de prier devant leur dinde et leur tarte à la citrouille.

Nous quittons le parc vers 1 heure de l’après-midi. Nous avons encore de la route à faire pour rejoindre Houma, même si c’est en grande partie de l’autoroute, la n° 90. Aujourd’hui, vu le peu de circulation, nous avons un très faible risque de tomber sur un bouchon dû à un accident. Encore faudrait-il ne pas en créer un nous-mêmes car l’état de la route est loin d’être parfait. Par exemple, la surface de la route sur les ponts n’est continue, à chaque tronçon du pont, il y a une différence de pente, ce qui secoue la voiture. Sur l’un des ponts, la voiture commence même à rentrer en résonnance : à chaque tronçon, elle fait des sauts de plus en plus haut (bien que respectant scrupuleusement la limitation de vitesse grâce au régulateur de vitesse) ! Chaque changement de segment du pont nous fait ressauter à nouveau alors que la voiture est au plus bas sur ses amortisseurs (trop mous), suite au saut précédent. Heureusement, il suffit à Christophe de freiner un peu pour que les oscillations s‘arrêtent aussitôt !