Mardi 22 novembre : (suite)

Bien évidemment, les alligators font partie du spectacle : ceux qui émergent à peine la tête des lentilles d’eau, ceux qui sont sortis de l’eau mais qui y retourne quand on s’approche trop près d’eux et ceux, parfois énormes, qui sont aussi sortis de l’eau pour se réchauffer au soleil et qui ne bougent pas d’un poil... D’accord, les alligators n’ont pas de poil ! Donc, reprenons : et qui ne bougent pas d’une écaille, juste un mouvement de paupière permet de voir qu’ils ne sont pas en plastique, contrairement aux nombreux canards flottant sur le lac, autour des nombreux affûts de chasse (ce petit paradis ornithologique et herpétologique n’est pas un lac naturel : il a été créé, en barrant le cours d’un bayou, pour les chasseurs et les pêcheurs). Dernière observation remarquable quoique subliminale, vers la fin du tour : un aigle pêcheur à la tête blanche, qui nichait tout en haut du plus vieux cyprès chauve du lac (ce qui fait penser de rapporter que la coupe de ces arbres, au bois remarquable, est maintenant interdite !).

Ce "swamp tour" qui a duré un peu plus de deux heures, était vraiment exceptionnel, nous avons adoré ! Le guide, même si son accent ne nous a pas permis de tout comprendre, nous a tout de même appris beaucoup de choses. Il avançait au ralenti, tout doucement, pour ne pas effrayer les animaux. Il attendait aussi qu’on arrête de prendre des photos pour tenter de se rapprocher encore plus (déclenchant alors une nouvelle salve de photos) ou s’éloigner. Nous sommes vraiment rentrés au plus profond des marais, le guide est arrivé à passer dans des endroits improbables malgré les troncs immergés qui auraient pu bloquer le passage (surtout à l’endroit où le barrage a été construit pour former le lac ; d’ailleurs à cet endroit, il subsiste les traces des inondations d’août dernier, l’eau était montée très, très haut). C’est vraiment le truc à faire lors d’un voyage en Louisiane (bien avant l’"airboat ; c’est bien de faire les deux, mais si on ne peut en faire qu’un, le "swamp tour" en barque est à privilégier).

Pour cet après-midi, nous ne savons pas trop quoi faire car le temps est en train de se couvrir, lentement mais sûrement. Nous décidons alors de visiter St Martinville et la Nouvelle-Ibérie ("New-Iberia" en version anglaise), deux villes situées le long du bayou Teche, comme Pont Breaux, au sud du lac Martin. A l’aller, nous ne nous arrêtons pas St Martinville et nous traversons aussi Nouvelle-Ibérie sans nous arrêter car nous n’avons pas repéré de maison ancienne digne d’un quelconque intérêt, même minime. Nous nous arrêtons seulement 3 miles après le centre-ville, à l’office du tourisme (pour profiter dans un premier temps des toilettes). L’employé de l’office du tourisme nous propose alors plein de dépliants et nous rassure sur la Nouvelle-Ibérie : le centre historique se situe sur "Main street" qui est en sens unique. En arrivant du lac Martin, nous n’avons pas donc emprunté cette rue.

En ressortant du l’office du tourisme, nous nous disons que nous sommes finalement tout près de l’usine Tabasco où est fabriquée la fameuse sauce piquante au piment. D’après le Guide du Routard, la visite est gratuite mais se limite à la projection d’un film sur la fabrication du Tabasco accompagné d’un passage derrière une vitre donnant sur l’usine. Cela ne semble pas très folichon mais puisque c’est gratuit, nous pouvons tenter le détour. Quand nous arrivons à l’entrée de l’usine, nous avons l’impression d’être arrêté par une barrière de passage à niveau ferroviaire mais il s’agit juste du poste de garde. Un homme nous tend alors un laissez-passer avec un grand bâton et nous explique où nous garer. Sauf, qu’après nous être stationné,s nous découvrons qu’encore une fois, le Guide du Routard n’est pas à jour : 7,50 $ l’entrée ! Ce qui fait très cher pour voir un film et des machines fonctionner derrière une vitre. Peut-être ont-ils changé leur programme de visite ? Nous ne le saurons pas car nous nous contentons de visiter la boutique de souvenirs proposant bien évidement des flacons (jusqu’à plusieurs litres de contenance) de sauces Tabasco (il n’y a pas que la sauce rouge, il y en a plusieurs, de différentes couleurs) mais aussi toute une gamme de produits dérivés : casquette, tablier de cuisine, cravate, nœud papillon, T-shirt, caleçon, chaussettes, lacets, etc... On trouve de tout, même de la crème glacée et du soda au Tabasco !