Lundi 21 novembre : (suite)

Le pilote nous propose alors d'aller à la recherche des alligators, ce qui nous convient très bien. Demi-tour donc, avant de bifurquer vers le nord pour passer sous l'un des deux immenses ponts de l'interstate I-10 et de la suivre entre les deux ponts. Le pilote repart ensuite en direction du sud, en suivant des petits canaux où nous croisons deux canoës. Le pilote ralentit alors le ventilateur, le temps de les dépasser. L'hélice à l'arrière de la barque fait beaucoup de bruit, heureusement que nous avons des casques antibruit sur les oreilles. Par contre, les alligators n'en ont pas et nous entendent arriver de loin. La première observation est subliminale, nous voyons quelque chose tomber dans l'eau sans savoir s'il s'agit vraiment d'un de ces gros reptiles. Heureusement, dans un autre petit canal, nous ne tardons pas à en voir d'autres, des petits au début puis des gros, des très gros même qui restent un peu plus longtemps sur la rive avant de s'enfoncer dans l'eau. Le pilote accoste alors près d'un terrier creusé dans la rive (au moins, un avantage de l’"airboat"), rempli de 4 ou 5 bébés alligators de 2 mois. Et juste côté de ce terrier, dans les plantes flottant à la surface de l'eau, deux autres petits alligators âgés de 8 mois environ, se laissent facilement observer. Il s'agit des petits de la grosse femelle que nous venons de croiser, elle a eu deux couvées cette année.

Après ce canal où les observations ont été très florissantes, le pilote remonte ensuite un autre canal où nous observons d'autres alligators, moins gros que ceux que nous venons de voir. Certains sont même à l'ombre, c’est certainement signe que l'hibernation n'a pas encore vraiment commencée. En revenant vers "McGee's Landing", nous observons de loin quelques oiseaux, aigrettes ou hérons cendrés, mais ceux-ci s’envolent en nous attendant arriver de loin. L'"airboat" n'est pas l'engin qu'il faut utiliser pour observer les oiseaux, c'est incontestable mais ce moyen de locomotion est tout même amusant. La pilote nous fait d'ailleurs faire 2 tours à toute vitesse sur nous-mêmes à 360 °. Ca vire dans un mouchoir de poche, cet engin ! Nous sommes de retour au ponton de départ à 14 heures passées de 10 minutes, ce n'était heureusement pas chronométré à la minute près.

Le tour en "airboat"

Nous rejoignons ensuite le lac Martin, situé entre Lafayette et Pont Breaux, pour repérer où nous pourrons faire un "swamp tour" demain (une excursion dans les marais, en barque). Le Guide du Routard indique deux adresses, l'une à gauche de la route d'arrivée au lac, et celle d'un vieux Cajun francophone et barbu, qui gare son pick-up sur le parking à droite de la route. Des francophones (certainement des français) attendent sur ce parking le départ d'un tour. Un jeune anglophone glabre ne tarde d'ailleurs pas d'arriver avec une grande barque mais comme il n'y a pas de pick-up garé sur le parking, avec un écriteau à l'arrière comme le décrit le Guide du Routard, nous hésitons à demander à ce jeune anglophone s’il s’agit du tour recommandé par le GdR. C'est toujours délicat de poser ce genre de question à un potentiel concurrent.

Du coup, nous nous rendons à l'autre adresse indiquée par le Guide du Routard, le "Champagne's Cajun Swamp Tours" qui a pignon sur rue. Nous réservons et payons d'avance pour demain à 10 heures du matin, même si monsieur Champagne ne parle pas français (pourtant, avec un nom comme ça, ses ancêtres ont dû parler français).