Bébé alligator de 2 mois
Lundi 21 novembre : Et tourne le ventilo !
Nous terminons le petit-déjeuner à 8h30, heure à laquelle il devait être servi. Il faut dire que la gérante était prête, nous aussi et qu’il n’y avait pas d’autres clients. Cela nous permet de discuter un peu avec la gérante qui compte partir bientôt en retraite (à un âge qui ferait palier d’envie les politiciens de la droite française, en particulier ceux à talonnettes qui profitent des yachts de leurs amis milliardaires).
Nous quittons le B&B à 9 heures moins 10 et nous reprenons la même route qu'hier matin, c'est à dire la route "Louisiane n° 1" en direction du sud. Nous ne tardons pas à traverser Natchez, non pas la ville du Mississippi, mais celle de Louisiane. Nous rejoignons ensuite l'interstate I-49 où la limitation de vitesse atteint les 75 mph ! A 5 mph près, le convecteur temporel se mettait en route (mais nous n’avons pas une Delorean, juste une Hyundai)... Cette limitation de vitesse (120 km/h) est largement suffisante. Vu l'état de la route dont la surface est loin d'être aussi plane que celle des autoroutes françaises (payantes, certes) et celui des amortisseurs très mollassons de la voiture, impossible de vraiment rouler plus vite en toute sécurité. Mais cela n'empêche pas les Américains de la dépasser (et de nous doubler), en particulier les camionneurs au volant de leur énormes engins. Et bien évidemment, au niveau d'Opelousas, nous sommes ralentis par un bouchon dû à un accident. La voie de droite est coupée mais dès qu'elle est de nouveau ouverte à la circulation, le chauffard qui roulait derrière nous, nous double aussitôt par la droite alors que Christophe est en train de se rabattre...
A Lafayette, nous bifurquons sur l'interstate I-10 qui commence alors à franchir le bassin d’Atchafalaya par d’interminables ponts. Nous sortons à Pont Breaux (là où nous avons la réservation d'hôtel pour les 3 prochaines nuits) et nous prenons la direction d'Henderson, en suivant les recommandations de maps.me que nous avons appris à maîtriser depuis le début du séjour (cette application de fonctionne pas si mal, une fois qu'on a compris ses limitations et qu'on vérifie l'itinéraire qu'elle propose). Nous arrivons vers 11 heures et demie à "McGee's Landing" où nous espérons pouvoir faire un tour en "airboat" (Anne-Marie avait essayé de les contacter par mail ces derniers jours mais nous n'avons pas eu de réponse de leur part). Au moment où nous nous garons sur le parking de l’embarcadère, deux Français reviennent d'un tour en barque... C'est peut-être de bon augure pour nous (il faut être au minimum 3 pour le tour en "airboat", ou payer pour 3), d'autres touristes vont peut-être arriver avant 13 heures, heure à laquelle venons de réserver pour réaliser notre rêve de gamin (qui vient de la série télévisuelle "Mon ami Ben" dont l'action se déroulait en Floride, dans les Everglades, mais aussi de "Bernard et Bianca" avec la libellule Evinrude qui propulsait une feuille en guise de barque dans les marais de Louisiane, façon "airboat") ?
A midi et demie, il nous faut malheureusement débourser 3 fois 50 $ car aucun autre touriste n'est arrivé entre-temps. De toute façon, si nous ne faisons pas ce tour cet après-midi, nous n'aurons probablement pas l'occasion de le faire les prochains jours car du mauvais temps est annoncé pour mercredi prochain et jeudi, c'est Thanksgiving... Puis, il faut bien réaliser ses rêves, au diable l'avarice ! Quand nous embarquons sur l'hydroglisseur, un Cajun venant d’arriver en barque à l’embarcadère, nous salue en français, ce qui nous donne l'occasion d'échanger quelques mots. Il ne connaît pas la France mais il a déjà voyagé au Québec, c’est déjà bien. Le pilote de l'"airboat" (qui ne parle pas français) met alors en route le ventilateur à 12h55 (précises) et prend la direction du nord-ouest. Lorsque le vent forme de toutes petites vaguelettes sur la surface de l'eau, on a l'impression de rouler sur de la tôle ondulée car à presque 50 km/h, la barque à fond plat rebondit méchamment sur les ondulations formées par les vaguelettes. Contrairement au tour habituel, le pilote ne peut pas entrer dans la forêt inondée car, même si 20 cm d'eau suffisent pour permettre le passage de l'hydroglisseur, il n'y a pas assez d'eau aujourd'hui pour passer (le niveau maximum de l'eau, marqué sur le tronc des arbres, est 2 mètres plus haut).