Dimanche 13 novembre : (suite)
Du coup, le programme de demain tombe à l’eau, avec les alligators... Nous verrons bien ce que nous pourrons faire demain, même si nous avons déjà des idées.
Nous retournons ensuite à l’hôtel récupérer ce qui pourrait nous être nécessaire lors de la croisière sur le Mississippi (le monopied pour la photo et le GPS pour enregistrer le parcours que nous allons faire) avant de revenir nous asseoir sur un banc sur le quai à proximité du Natchez. Nous assistons alors à un concert unique en son genre : sur le toit du Natchez, un orgue à vapeur vient d’être mis en route et deux musiciens se succèdent pour jouer quelques morceaux. Les notes aigües sonnent un peu faux mais c’est quand même bien amusant d’assister à cette représentation qui doit avoir lieu avant chaque départ du Natchez. C’était parfait pour attendre 11 heures.
L’embarquement commence par un protocole très américain, voire très hollywoodien : sur le quai, chaque groupe de passagers pose pour la photo devant une fausse barre de bateau, en fibre de verre (avec un monte-charge et des containers en arrière plan)... Génial ! (remarque ironique, bien évidemment ; Il fallait mieux poser la veille au match de NBA avec les "pom-pom girls" car la silicone est bien mieux que la fibre de verre
). En montant sur le bateau, puisque nous avons opté pour le brunch, on nous donne une petite pancarte à poser sur la table que nous choisirons, pour signaler qu’elle n’est plus libre. Sauf que dans les faits, toutes les personnes qui entrent dans la salle à manger, s’installent à une table et y attendent l’ouverture du buffet. Anne-Marie attend donc dans la salle pendant que Christophe fait une rapide tour de reconnaissance du bateau.
Christophe est de retour dans la salle à manger au moment où passe une serveuse pour prendre la commande des boissons (non comprises dans ce que nous avons déjà payé). Il est 11 heures et demie du matin, alors, que prendre ? Deux "Mint julep", le cocktail emblématique du sud des Etats-Unis (et le cocktail préféré de notre serveuse : c’est fou comme ses goûts s’accordent avec celui de ses clients ). C’est une sorte de mojito au bourbon : c’est très bon, sans le défaut du mojito, c’est à dire les petits morceaux de feuilles de menthe qui flottent partout dans le cocktail, car dans le "Mint julep", les feuilles de menthe servent surtout pour la décoration et ne sont pas coupées en petits morceaux. Nos cocktails sont bien tassés et tournent vite à la tête (surtout pour Anne-Marie qui est vite un peu pompette).
Heureusement, le buffet vient d’ouvrir. Celui-ci est réparti sur deux tables où l’on retrouve grosso-modo les mêmes plats : soupe-gombo, servie avec une petit boule de riz posée dessus (vraiment très bonne, très savoureuse), jambon braisé, épinards à la créole (Christophe en a goûté, même s’il n’aime pas les épinards : ce n’était pas mauvais, mais ça reste tout de même des épinards), une sorte de polenta au fromage (très, très bonne), salade de pâtes (trop classique, nous n’y avons pas goûté), barquette de fruits frais, "bread pudding" (très bon, le meilleur que nous ayons mangé du séjour) et des petits gâteaux qui ressemblent à des scones. A son premier passage, Anne-Marie remarque des beignets sur la seconde table mais comme son assiette est déjà pleine, elle se dit qu’elle retournera en chercher. Sauf que, quand elle y retourne, il n’y en a plus ! Heureusement, après avoir fini notre brunch, le temps d’aller faire un tour du bateau, quand nous repassons dans la salle à manger pour écouter un peu le groupe de jazz, les beignets ont été réapprovisionnés et nous nous en servons, même si notre table a été desservie entre-temps. Ils sont très bons, ça aurait vraiment dommage de ne pas y goûter.
Quant à la croisière, il y a certes la salle des machines à visiter, avec les pistons à vapeur qui actionnent la grande roue à aubes située à l’arrière du bateau, le propulsant de manière un peu saccadée, mais le reste n’est pas vraiment très intéressant. En quittant le quai, le bateau est parti dans le sens du courant, en descendant le Mississippi vers son delta, mais nous ne croisons que de vieilles jetées délabrées et des usines, dont une usine de sucre qui semble désaffectée. Quelques bateaux ou d’immenses assemblages de barges poussées par des remorqueurs qui remontent le Mississippi, créent un peu d’animation. Le paysage est en grande partie caché derrière les levées (les digues mais "levée" est le terme cajun, aussi utilisé en anglais, sans l’accent) qui bordent le fleuve. Seuls les tours de distillation d’une raffinerie de pétrole créent du relief. En plus, le ciel tout couvert (même si quelques rayons de soleil percent les nuages alors que nous sommes sur le retour) n’aide pas à égayer le paysage. Nous le savions, c’est pour ça que nous avions choisi le brunch et, heureusement, le repas ne nous a pas déçu.