Mercredi 4 novembre : (suite)
Et grand bien nous en a pris, car nous sommes presque aussitôt dépassés par une tortue verte. Elle n'est pas bien grande mais elle passe tout près de nous, c'est génial ! Malheureusement, elle continue sa route sans s'arrêter, impossible de la suivre. Mais la chance ne nous abandonne pas pour autant : Christophe repère ensuite, sous une grande anfractuosité du récif, une grosse langouste, avec des œufs sous l'abdomen. De plus, quelques grandes crevettes nettoyeuses sont visibles derrière la langouste. Bien évidemment, la faune habituelle de Bonaire est présente sur le site, mais nous commençons à être blasés, nous ne notons même plus les grands poissons anges français que nous croisons (il faut nous ressaisir car, sans que ça ait l'air, nous sommes en train de réaliser l'une des plus belles plongées du séjour).
Après une petite heure de plongée, nous remontons la petite centaine de marches pour revenir au parking, avec tout le matériel de plongée sur le dos, y compris le bloc de plongée. Qui a dit qu'il ne fallait pas faire d'effort après la plongée ? Visiblement, celui qui a dit ça ne connaît pas l'escalier de "1000 Steps" . Les belges ont déjà presque fini de se déséquiper ! C'est l'un des mystères de Bonaire : avec un bloc de 12 litres, nous sommes capables de rester une heure sous l'eau, parfois même un peu plus, en restant une bonne demi-heure dans les 20 / 25 mètres, tout en conservant 50 bars de réserve en fin de plongée, alors que la plupart des autres plongeurs de Bonaire semblent plonger moins longtemps et aussi moins profond. Pourquoi ?
Quoiqu'il en soit, une heure de plongée, ça creuse ! Nous grignotons donc un peu, avant de nous déséquiper au minimum (pour éviter d'avoir à enlever et remettre les bottillons de plongée et ne pas mettre la combinaison de plongée trempée sur le siège de la voiture, nous la roulons jusqu'aux genoux et nous protégeons le siège avec une serviette éponge, pour une dizaine de minutes de route, ça marche bien).
Nous rejoignons alors le site suivant : Karpata. En attendant que nos ordinateurs de plongée affichent une heure d'intervalle surface, nous grignotons les rondelles de bananes séchées que nous avons achetées au supermarché. Elles sont excellentes, toutes croustillantes, ni sucrées, ni grasses, parfaites pour grignoter avant les plongées . Mais à peine avons nous sorti notre boîte de bananes séchées, que les iguanes arrivent à toute vitesse attiré par l'odeur alléchés. Ils se rapprochent tout près de nous, même si nous essayons de leur faire peur ou en les repoussant (doucement) du bout du pied... Du coup nous abandonnons le muret où nous nous étions assis mais les iguanes continuent de nous suivre...
En 2013, nous n'avions pas pu plonger à Karpata à cause de la topologie de la "plage" qui ne permet pas, en cas de houle importante, une mise à l'eau sans risque pour le matériel photo. Aujourd'hui, la houle est quasi absente mais la mise à l'eau n'est quand-même très facile. Le mieux est de suivre les conseils du "Dive Guide Bonaire" : passer à droite du gros bloc de béton, en s'appuyant de la main gauche sur ce bloc. Le souci est qu'avant d'atteindre ce bloc, il y a deux ou trois grosses pierres, toutes rondes et malheureusement très glissantes, extrêmement glissantes même. Anne-Marie, en perdant un peu l'équilibre sur ces pierres, perd aussi l'une des palmes qu'elle tenait à la main. Christophe arrive à la rattraper dans les vagues, bien qu'il ait le caisson photo en main. Ca aurait été trop idiot de casser le caisson pour une palme... Heureusement, une fois le bout du bloc de béton atteint, il n'y a plus de difficulté ! Nous nageons ensuite un peu en surface jusqu'au bord du tombant où nous nous immergeons. Nous partons tombant main gauche et nous croisons alors une succession de canyons de sable blanc qui strient la falaise abrupte de haut en bas. Il y a fort à parier que le premier canyon a été nommé la piste de ski à cause de sa ressemblance à une coulée de neige entre deux barres rocheuses.