Mardi 3 novembre : (suite)
Le problème du site de Tolo est qu'il est situé sur une portion de route à sens unique. Il faut donc faire un grand tour par Rincon pour revenir à Kralendijk. En passant devant les principales stations essence de l'île, nous commençons à nous poser des questions : les files d'attente pour faire le "plein" sont bien grandes, surtout celle de la station au nord de Kralendijk qui est gigantesque. Habitués aux mœurs des DOM, nous craignons une grève des pompistes (ce qui "habituel" en Martinique ou sur l'île de la Réunion) mais ce sont juste les mœurs bonairiennes : ne remettre que 5 à 10 $US d'essence et donc repasser très souvent à la station ! Après avoir déposé nos affaires à l'appartement, nous repartons aussitôt faire quelques courses au supermarché car le frigo est déjà vide. En passant devant la station essence, comme il n'y a plus trop de monde (il est environ midi), nous en profitons pour remettre 30 $US d'essence (pour info, il faut effectuer un prépaiement avant de faire le plein). Au supermarché, alors que nous cherchons une pièce de monnaie pour prendre un caddie (puisqu'il faut des dollars américains et non des euros), une dame nous offre gentiment une pièce de 25 cents pour le caddie : sympa ! (Pour info, les pièces de 50 centimes d'euros fonctionnent quand-même).
Un peu avant 13 heures, nous sommes de retour à l'appartement. Nous nous dépêchons alors de manger le poisson que nous venons d'acheter, avant de repartir vers 14 heures pour "Sweet Dreams", un des sites les plus au sud de Bonaire, juste avant "Red Slave". C'est un site où nous n'avons pas pu plonger en janvier/février 2013 à cause de la houle trop importante mais en ce début d'après-midi, la surface de l'eau est toute plate. Christophe profite qu'un couple de plongeurs soit en train de ressortir pour leur demander comment était leur plongée et s'il y avait du courant ? Réponse : magnifique et un très léger courant. Parfait ! Quand nous arrivons au niveau du tombant, nous ne ressentons quasiment pas de courant mais il y a quand-même une mauvaise surprise : une thermocline à 20 mètres de profondeur et il ne fait plus que 27 °C en dessous ! Heureusement, ce n'est pas si froid que ça mais il fait quand-même bien plus chaud au dessus
. Le tombant sur ce site est en pente douce, avec moins de corail qu'au nord, mais avec plus d'éponges, d'anémones et de gorgones, dont les "plumes de mer".
Ce site, tout proche de l'Atlantique, nous semblent bien plus poissonneux que ceux du nord. En particulier, un grand banc de poissons chirurgiens bleus, où se mêlent quelques poissons trompettes et des poissons bourses graffiti, passe et repasse à toute vitesse devant nous ! Parfois, il s'arrête pour manger, soulevant plein de particules et de sable, avant de repartir d'un coup et à toute vitesse. Le spectacle est magique ! Un peu avant ce grand banc de chirurgiens, nous avons visiblement assisté à un conflit territorial : deux petits mérous (ou pour être exact, des vieilles de roches) se battaient en se prenant le bec (en fait, la gueule, grande ouverte). Les deux protagonistes se faisaient face à face mais notre arrivée a fait fuir l'un des combattants. Nous observons ensuite quelques diodons, des gros poissons anges et toute la faune habituelle, avant de remonter, vers 4 heures et demie de l'après-midi, enchantés par cette plongée qui change de l'ordinaire. Sur la route de retour à l'appartement, nous observons une sorte de petite buse en train de manger sur le bord de la route, puis nous en recroisons une autre, en train de chasser au dessus des salines : l'île est visiblement aussi un paradis pour les ornithologues.
Par contre, avant de le départ, Anne-Marie avait établi un plan d'amortissement des forfaits plongée basé sur 3 plongées par jour ! Pour atteindre cet objectif ambitieux, nous nous immergeons donc pour la troisième fois de la journée à "Bachelor's Beach" vers 6 heures moins le quart. Comme il y a un peu de courant, nous partons tombant main droite, vers le nord. Et comme nous n'avons pas encore allumés nos phares de plongée, nous croisons quelques poissons perroquets qui sont en train de se mettre au lit mais dès que nous allumons nos phares, les tarpons rappliquent ! 2 ou 3 tournent alors autour de nous, l'un semble même avoir une sorte de rémora accroché à lui (mais ce poisson ne ressemblait pas parfaitement à un rémora). Le retour s'effectue sans palmer, le courant nous ramène rapidement à la bouée coulée par 10 mètres de fond. Nous avons alors la chance d'observer un petit diodon que les tarpons évitent prudemment mais ces derniers nous accompagnent jusqu'au bord de la plage. Ces gros poisson ne sont pas agressifs envers les plongeurs (car pour les autres poissons qui ont la malchance de se retrouver dans le faisceau de nos phares, ce n'est pas la même histoire) mais ils continuent quand-même de faire un peu peur à Anne-Marie.