Mardi 18 août : (suite)
Par contre, nous sommes encore un peu loin des éléphants. Il faut dire que devant nous, le 4x4 des allemands n'arrive pas à remonter sur la rive opposée de la rivière, le moteur cale à chaque fois dans la montée. Nous ne pouvons donc pas avancer plus. Mais, après avoir observé les éléphants pendant une bonne dizaine de minutes, Marvel passe la marche arrière : nous suivons la harde d'éléphants dans son déplacement. Marvel les dépassent même et se stationne sur le passage des pachydermes. Un jeune adolescent essaie alors de nous impressionner : il agite nerveusement les oreilles, il barrit et il fait mine de charger... Nous espérons que Marvel sait ce qu'il fait car il ne bouge pas le 4x4 d'un pouce. L'italienne, assise entre nous deux, essaie alors de se cacher sous le siège. Heureusement, ce n'est que de l'intimidation de la part du jeune éléphant qui finit par se calmer, mais c'est vrai qu'il était impressionnant. Le reste de la harde passe alors tout autour de nous, nous avons même l'impression que nous pourrions les toucher, juste en tendant les bras. Ils sont à 20 cm de nous (allez, on va dire deux mètres, grand maximum). Anne-Marie pense que nous n'avons jamais vu d'éléphants aussi près. Certes... Mais il y a trois jours à Olifants, nous aurions pu essayer, sauf que Christophe n'a pas osé résister à l'intimidation du jeune adolescent de la harde (mais la matriarche nous avait regardé aussi d'un mauvais œil, ce qui n'était pas le cas aujourd'hui).
Après cette séquence haute en émotion, Marvel rejoint une clairière où nous prenons l'apéritif tout en admirant le coucher du soleil. Godlove a sorti d'une glacière une bonne vingtaine de canettes de soda ou de jus de fruit, des petites bouteilles de vin et des mignonettes d'alcool fort. La première boisson est gratuite (disons comprise dans le prix du safari) et la seconde est payante. Anne-Marie est la seule à prendre de l'alcool, du vin blanc, sa réputation est donc faite. Après nous avoir montré des empreintes de girafe sur le sable, Marvel nous explique comment différencier une empreinte fraîche d'une ancienne, en nous montrant celles des pneus du 4x4 : les fraîches ont une forme bien nette alors les anciennes ont une forme plus arrondie.
En repartant, Godlove est maintenant équipé d'un phare pour scruter les environs, pour chercher le reflet des yeux dans le bush. Peut-être avons-nous vu les yeux d'un steenbok ou d'un impala, mais nous ne nous sommes pas arrêtés pour ces animaux. Visiblement, notre chauffeur et notre pisteur cherchent plus gros, peut-être même des gros chats... Mais malheureusement, nous ne verrons pas grand chose avant de revenir au camp à presque 19 heures (il commençait à faire bien froid et nous n'avions rien pris de chaud avec nous pour ce safari). L'équipe du camp nous y attend avec un petit verre d'alcool (genre cherry) et des serviettes humides et chaudes (voire bouillantes). Nous avons une dizaine de minutes pour aller déposer nos affaires dans notre bungalow, sous surveillance puisqu'il fait maintenant nuit, avant qu'on vienne nous rechercher pour le dîner qui se déroulera, puisqu'il faut beau, dans le bouma du camp (une grand enceinte à ciel ouvert). Nous découvrons alors que la chambre a été métamorphosée : la moustiquaire a été déployée, le lit est tout prêt pour nous accueillir pour la nuit et des petites lumières ont été allumées, partout, et deux petites fiches, narrant chacune une fable africaine différente, ont été déposées sur les tables de nuit. Oh, que c'est joli tout ça (c'est un peu ironique car ça fait un peu trop, ce sont des attentions charmantes, certes, mais inutiles... Disons que ça fait au moins travailler les gens du pays) !
En arrivant dans le bouma, nous découvrons le barbecue et la longue table où nous allons manger. Sur une petite table, sont proposées des boissons. Christophe repère une bouteille de shiraz sud-africain qui a l'air bien tentante... Par contre, nous ne comprenons pas tout : nous pensions qu'on pourrait en avoir un verre (nous avions compris que le séjour était "all inclusive") mais il nous faut prendre la bouteille entière et il semble qu'il faudra la payer, en plus. Nous ne savons pas combien coûte cette bouteille mais c'est quasiment certain que ce vin ira très bien avec le barbecue, au diable l'avarice ! (Pour information, la bouteille de shiraz était à 181 rands et les Savanna de ce midi étaient à 36 rands le verre ; les boissons ne sont pas comprises dans le "fully inclusive", juste les repas et les cafés ou thés). En entrée, le buffet de crudités propose même de la feta pour se préparer une bonne salade grecque. Pour le plat de résistance, du ragoût de queue de bœuf est en train de cuire dans un gros pot en fonte posé sur les braises du barbecue. Il y a aussi du poulet grillé, du riz brun et des haricots. C'est très bon ! En dessert, on nous amène à l'assiette un petit gâteau chocolat, recouvert de chocolat fondu. Tout ça était délicieux mais nous avons trop mangé (et trop bu).