Vendredi 14 août : Plein de buffles et quelques éléphants !
Le réveil sonne à 4 heures un quart du matin. C'est un peu difficile de se lever mais la motivation est là. Nous sommes les premiers arrivés à la réception du camp à 5 heures moins le quart, et les derniers à monter dans le camion, à cause de signatures manquantes sur les décharges : "Oui, nous acceptons parfaitement le fait que nous risquons de mourir, dévoré par un animal sauvage !" mais il ne suffit pas de signer la décharge, un témoin doit aussi la contresigner... On n'arrête pas le progrès en matière juridique !
La ranger, puisqu'il s'agit d'une femme, parlant avec un accent assez difficile à comprendre, attend quelques minutes des retardataires mais à 5h10, elle met le moteur en route, tant pis pour eux (et tant mieux pour nous) ! Dès que nous sortons du camp, nous tombons sur une hyène et des chacals à chabraque qui pourraient justement avoir envie de nous dévorer, sauf qu'ils sont bien plus occupés par une carcasse de buffle tué l'avant-veille et qu'ils fuient en voyant les faisceaux des lampes braquées vers eux. La ranger s'engage ensuite sur la S100, en direction de l'est, vers la porte N'wanetsi du parc. Après quelques minutes de piste, des allemands, assis à l'arrière du camion, repèrent des yeux sur la gauche : c'est un léopard, derrière un tronc couché ! Aux jumelles, Christophe repère facilement les taches caractéristiques de ce félin, même si, très vite, Christophe ne voit plus que sa queue car il s'enfuit presque aussitôt ! La vision a été subliminale (10 secondes au mieux), mais il y avait bien un léopard à 20 mètres du camion. Espérons que ce soit de bon augure pour la suite.
Nous dépassons ensuite deux hyènes. Avec les premières lueurs du soleil, certes encore très timides à cette heure très matinale, nous aurions pu les photographier sauf que, lorsque la ranger décide enfin de stopper le camion et le moteur, les hyènes disparaissent aussitôt derrière des buissons (et avant, avec les vibrations de la piste et du moteur, il était impossible de pouvoir prendre une photo). Une girafe sert donc de premier modèle photographique de la journée (au fait le soleil, en se levant, était magnifique).
Arrivé à l'intersection avec la "Gudzani road" (S41), la ranger semble hésiter mais elle finit par tourner à droite. Nous croisons alors un autre ranger du parc, en pick-up 4x4, qui, d'après ce que nous comprenons, cherche à localiser des lions qui ont laissé des empreintes dans la poussière de la piste. En repartant, il nous souhaite bonne chance. Sauf que celle-ci décide de ne pas nous sourire aujourd'hui...
D'accord, le long de la S41, puis de la “Satara-N'wanetsi road" (H6) et enfin de la H1-3 pour rentrer au camp, il y a bien eu un jabiru d'Afrique (saddle-billed stork) qui, paraît-il, est rare, des vautours tout proches, une outarde un peu furtive, une autruche lointaine, des impalas à deux pas, des éléphants dont un tout petit, une girafe bien hautaine, des zèbres bien éclairés et des gnous tout gnous (la ranger nous fait tout un laïus sur les gnous, mais ça reste quand même des gnous, c'est à dire de la bouffe pour gros chat
), mais nous n'avons pas vu d'autre félin, alors qu'il y en a beaucoup dans cette région du parc Kruger. Tant pis, c'est comme ça !
Vers 8 heures un quart, nous sommes de retour au camp. Nous prenons alors le petit déjeuner et nous repartons vers 9 heures un quart. Nous reprenons la route d'hier au soir, la "Satara road" (H7). De nombreuses voitures sont encore arrêtées sur la digue surplombant le point d'eau Nsemani, mais, même en cherchant bien aux jumelles, nous ne repérons aucun lion autour du point d'eau qui, ce matin, est fréquenté par des zèbres, une famille de 3 phacochères et deux hippopotames qui font des roulades dans la boue (et comme il n'y a plus beaucoup d'eau, les poisson frétillent à la surface, ils ne semblent pas apprécier les roulades des hippopotames qui semblent, eux, beaucoup apprécier le bain de boue). Les hippopotames finissent par ressortir de la boue et vont se mettre à l'ombre des buissons, presque à l'endroit où étaient les lions hier au soir (mais s'il y avait encore des lions dans les parages, ce n'est pas certains que les herbivores soient aussi nombreux autour du point d'eau).
Nous reprenons alors notre route, c'est à dire la S40 qui monte au nord du parc et qui mène au point d'eau Girivana que nous voulions voir hier au soir. La piste est très, très poussiéreuse. La poussière s'accumule sur la vitre arrière de la voiture et parfois, s'écroule dans une sorte de grand glissement de terrain. Nous n'observons pas grand chose sur cette piste, même pas le point d'eau que nous voulions voir. Enfin, ce n'est pas tout à fait exact car un magnifique aigle bateleur des savanes, était posé sur une grosse branche au bord de la route, à 3 mètres de la voiture et il se laissait photographier sous toutes les coutures !