Vendredi 14 février : Pisco sour on the Grey rock !

Nous sommes quand-même arrivés à nous endormir (en tirant le rideau devant la baie vitrée, même si c'était bien dommage) mais nous nous réveillons un peu avant de lever de soleil si bien que nous assistons en direct au fantastique spectacle du "Paine Grande" s'illuminant tout doucement !!! Nous essayons ensuite d'apporter nos deux sacs de voyage à la consigne de l'hôtel mais le gardien de nuit nous montre alors une penderie assez étroite. Nos sacs sont bien trop larges pour tenir dans ce petit placard. Tant pis, nous les mettons dans le coffre de la voiture, de toute façon, ça ne craint pas dans le parc.

A 7 heures du matin, nous sommes dans les starting-blocks pour l'ouverture du buffet du petit-déjeuner ! Il s'agit de passer avant un très grand groupe de brésiliens en voyage organisé mais ils sont malheureusement eux aussi dans les starting-blocks (on se demande bien pourquoi ils sont debout aussi tôt car ils ne faisaient pas la croisière sur le lac Grey, qui est la seule excursion des environs nécessitant un départ aussi matinal). La course au buffet va être serrée ! Dès que les portes de la salle à manger sont ouvertes, c'est parti ! Nous virons en tête pour poser nos sacs photos à côté d’une table (l'appareil trouvera le moyen de rouler sous la table ; en ne le retrouvant pas, nous avons pris un gros shoot d'adrénaline) mais nous nous faisons dépasser sur la ligne, juste devant le buffet qui est pris d'assaut par les brésiliens !

Nous essayons alors de récupérer quelques morceaux de pains, du gâteau et un peu de jus d'orange. C'est bon mais malheureusement, nous n'en profitons pas trop car il faut que nous soyons à l'embarcadère pour 7h30 et Anne-Marie doit encore passer à la réception de l'hôtel pour le "check-out", ce qui prend du temps, paperasserie chilienne oblige... Notre facture est éditée par informatique (59.000 pesos pour les deux repas, la bouteille d'eau gazeuse et le pourboire), jusque là, tout va bien. Anne-Marie paie par carte bancaire, la réceptionniste fait alors une photocopie de la facture pour y agrafer le duplicata de la facturette de la carte bancaire, avant de commencer à remplir, un "boleto" où elle réinscrit, à la main, la date d'entrée, la date de sortie, le montant, etc... Comme si la facture éditée par informatique ne suffisait pas ?

Nous quittons finalement l'hôtel à 7h20 et nous arrivons 5 minutes plus tard au parking. Nous arrivons sur la plage un peu en retard mais il y a encore du monde derrière, c'est comme si nous n'étions pas en retard.

Après avoir enfilé un gilet de sauvetage, l'embarquement s'effectue d'abord sur une barque qui ressemble à une semi-rigide (sauf qu'il ne s'agit pas de boudins gonflés mais de plastique bien rigide). Cette barque nous amène alors au bateau, sorte de petit brise-glace qui peut embarquer une centaine de personnes (heureusement que nous ne sommes qu'une vingtaine car le pont supérieur ne peut accueillir qu'une trentaine de personne, tout au plus, ça aurait été ennuyeux de rester coincé à l’intérieur de la cabine). En attendant l'arrivée des autres participants, nous regardons le condor niché sur la paroi rocheuse juste devant nous (dommage que ce soit à travers les vitres). Une fois tout le monde à bord, Ricardo, le guide pour cette croisière, nous souhaite la bienvenue à bord pour cette journée exceptionnelle car il fait grand soleil, sans aucun nuage à l'horizon, et surtout, il n'y a absolument pas de vent ! Des journées comme celle qui s'annonce, il n'y en a que 5 par an dans le parc national (et il n'y en a plus eu depuis septembre). Par contre, il ne fait pas chaud : le thermomètre posé à l'extérieur de la timonerie n'affiche de 12 petits degrés Celsius (nous avons eu du givre sur le pare-brise de la voiture ce matin).

Le bateau met alors le cap vers le bras oriental du glacier qui est dans l'ombre du "Paine Grande". C'est peut-être un peu dommage de faire partir la croisière aussi tôt le matin ? Près du glacier et à l’ombre, le thermomètre de la timonerie n'indique plus que 6 °C ! Heureusement, le capitaine ne s'attarde pas trop longtemps devant ce bras du glacier et ne tarde pas à faire le tour de l'île Numatak. Pendant ce temps, certainement pour nous réchauffer, un matelot nous propose un "pisco sour", avec un gros morceau de glace provenant certainement du glacier. A 9 heures du matin, c'est assez surprenant mais le "pisco sour" est très bon.

En arrivant devant le bras central du glacier, éclairé par le soleil levant, c'est magnifique. Il faut alors se débarrasser du verre de pisco, allez hop, gloup, cul sec ! Le capitaine se rapproche très, très près du glacier aux bleus intenses. Ce glacier Grey est beaucoup moins haut que le "Perito Moreno" mais comme nous en sommes très près, c'est vraiment extraordinaire. Le front du glacier est très découpé par de profondes crevasses, c'est assez irréel. Le capitaine met ensuite le cap vers le bras occidental du glacier, le paysage est un peu différent, les crevasses ne sont pas dans le même sens, la surface du glacier semble alors couverte d'écailles. Les appareils photos crépitent...