Jeudi 13 février : (suite)

Quand nous sommes de retour à la cascade, nous croisons alors plusieurs dizaines de personnes qui se contentent d’aller jusqu’à la cascade pour prendre trois selfies avant de retourner à leurs minibus qui ont envahi le parking. Ce sont les excursions à la journée et tous ces bus (de différentes compagnies touristiques) se suivent à la queue leu leu, déversant leurs dizaines de touristes au même endroit et au même moment ! Déjà que nous trouvions qu’il y avait beaucoup de randonneurs sur les sentiers du parc pour profiter totalement de la nature, mais là, c’est aux antipodes de ce que nous estimons être la visite d’un parc national. Déjà que "nature" et "véhicule à moteur" sont, à notre avis, antinomiques, alors "nature" et "dizaines de bus" sont une aberration totale pour nous (même si un écologiste pensera certainement que quelques bus sont préférables à des centaines de voitures) ! C’est surtout la concentration de personnes au même endroit qui nous gène. Une balade ou une randonnée, c’est pour entendre les cris d’oiseaux, le ronronnement d’une chute d’eau, pas le caquètement de dizaines d’excursionnistes dont le seul but est de se prendre en photo, qu’importe l’arrière plan !

Nous pensions déjeuner à la cafeteria de Pudeto mais il y a plein de monde, ça risque de prendre des heures. Sur la carte du parc national, nous réparons un autre cafeteria sur la rive du lac Pehoe, sur la route qui mène au lac Grey. C’est donc parti ! Mais en attendant d’y arriver, autant profiter du paysage. Et justement, l’un des premiers points d’intérêt sur la route est l’île très photographiée du parc où l’on accède par un long pont piétonnier et qui abrite l’"hosteria Pehoe". L’auberge (rouge et blanche, que l’on distinguait depuis le mirador de la vallée du français, hier après-midi) est pratiquement vide. En ne prenant qu’un plat, nous ne devrions pas en avoir pour trop cher et de toute façon, le repas d’hier au soir a été économique (et ça sera quand-même, notre premier repas consistent et chaud depuis plus de 24 heures). Nos décidons donc de manger dans cette auberge qui offre une magnifique vue sur le lac Pehoe avec le "Paine Grande" en arrière plan (avec le soleil en pleine poire aussi ; derrière la vitre du restaurant, il fait très chaud).

Nous commandons des côtes de porc (ce que nous aurions dû manger hier au soir) avec de la purée aux herbes mais quelques minutes plus tard, la serveuse revient, désolée... Il n’y a plus de côte de porc mais elle nous propose des morceaux de filet mignon (lomo), ce qui est encore mieux ! Finalement, elle nous ramène les assiettes avec une côte de porc et un morceau de filet mignon. Avec deux verres de vin blanc, et une grande eau gazeuse (sans dessert), nous en avons, pour nous deux, pour 27.000 pesos, ce qui est très raisonnable vu les tarifs pratiqués dans le parc. En plus, c’était très bon !

Après le repas, nous reprenons la route pour le lac Grey, en faisant une première halte au sommet d’une colline qui surplombe l’île où nous avons mangé. Puis, nous nous payons la poussière de la piste et ses gros cailloux. Christophe ne roule pas trop vite, à peine à 70 km/h. Nous pourrions aller un peu plus vite sur les ponts (car ils sont bétonnés, ça fait du bien de ne pas entendre les cailloux taper contre la carrosserie de la voiture) mais la limitation de vitesse est alors rabaissée à 70 km/h, ce n’est pas de chance ! Quand, nous arrivons à l’hôtel "Lago Grey", nous nous demandons si nous sommes bien au bon endroit car il ne paie pas de mine, ces bâtiments se fondent dans le paysage (tant mieux). Est-ce vraiment l’hôtel à quelques centaines de dollars la nuit ? Mais nous comprenons pourquoi quand le garçon d’étage nous ouvre la porte de la chambre (il a fallu attendre un peu, il n’avait pas la bonne clef). La chambre n’est très grande et l’immense lit prend presque toute la superficie de la chambre, mais sur toute la largeur de la chambre, ce n’est qu’une grande baie vitrée qui donne sur un paysage exceptionnel, avec le lac Grey, le glacier tout au fond, le "Paine Grande" et les "Cuernos del Paine" tout à droite. C’est vraiment nul car nous n’allons jamais arriver à dormir, nous allons regarder ce paysage toute la nuit, allongé dans le lit (en plus, c’était presque la pleine lune et sans le moindre nuage à l’horizon, c’était encore plus fabuleux la nuit). A noter que le personnel de cet hôtel, bien qu’onéreux, est plus sympathique (le côté hyper-codifié des établissements "de luxe" nous rend toujours mal à l’aise) qu’à l’hôtel "Torres" et qu’il n’y a pas eu besoin de remplir plein de formulaires à l’enregistrement. Au contraire, ils nous remettent un coupon pour deux "pisco sour" gratuits (un par personne) !