Mercredi 12 février : (suite)
La montée devient ensuite beaucoup plus ardue. Elle continue un temps entre les gros rochers du pierrier, puis passe sous le couvert des arbres, avec quelques branches au travers du chemin. Le sentier continue ensuite le long d’un ruisseau, puis zigzague encore... Nous dépassons alors un français qui nous affirme que la montée est technique ! Pourtant, il suffit juste de mettre un pied devant l'autre, c'est juste que le pied devant est parfois 50 cm plus haut que l'autre.
C'est fatiguant mais en arrivant au "mirador Francés" (il est situé au niveau du premier col ; il n'est pas du tout indiqué par les cartes mais pourtant des randonneurs avaient bien trouvé à cet endroit un panneau pour se prendre en photo avec), le spectacle est exceptionnel ! Le "Paine Grande" forme devant nous comme un grand amphithéâtre où se déroulent quelques petites scènes spectaculaires et détonantes ! En effet, parfois se déclenchent quelques avalanches de glace dont le bruit ressemble à une détonation. Puis, il ne faut pas oublier de se tourner d’un quart de tour sur la gauche pour profiter de la vue plongeante vers le lac Pehoe car elle est aussi de toute beauté, avec la couleur bien particulière du lac qui tranche avec la pampa. Et derrière nous, ce sont les "Cuernos del Paine" qui nous dominent de toutes leurs splendeurs ! Il y a là, le "Cuerno principal" et le "Cureno norte", puis le "cerro Máscara" (qui n'est pas surligné de noir comme les "Cuernos", bizarre pour du mascara ), le "cerro Hoja", etc... Bref, de ce point de vue, on aperçoit presque tous les sommets orientaux de la vallée du français ! Ca valait bien les 4h30 de marche (sans les pauses, 5h20 avec les pauses). Nous avons fait 9,5 km depuis le refuge "Paine Grande" et 594 mètres de dénivelé cumulé (et 152 mètres de descente qu'il faudra bien remonter au retour).
Randonnée "Valle del Francés"
Bien évidemment, c'est au moment où le groupe de "bovins" anglophones équipés de bâtons de marche est reparti en libérant la vue (ils sont montés plus rapidement que nous mais ils n'avaient pratiquement aucun sac à porter alors que nous sommes montés avec tous nos objets de valeur, dont l'ordinateur d'Anne-Marie qui est heureusement léger) et où les rayons du soleil sont arrivés à contourner le gros nuage lenticulaire scotché depuis la fin de la matinée au dessus des "Cuernos del Paine", que la carte mémoire de l'appareil photo est pleine ! La carte de rechange est dans le sac resté au refuge . Heureusement, il reste de la place sur la carte mémoire de l’autre boîtier reflex équipé d'un zoom de 70-300mm (on pourra s'en tirer en faisant plusieurs photos qu'on recomposera ensemble sur ordinateur, de quoi avoir assez de pixels pour un tirage publicitaire de 100 mètres de large... Ca laisse rêveur !).
Le "cerro Paine Grande"
Au retour, nous ne mettons que 45 minutes pour rejoindre le campement Italiano que nous quittons à 15h30 après une petite pause. Et 2h30 plus tard, nous sommes de retour au refuge "Lodge Paine Grande". Comme nous avons un peu faim (le pique-nique de midi a été un peu léger), nous passons au mini-market pour acheter deux cocas bien frais et des petits gâteaux, histoire de reprendre quelques forces. Le refuge est moins occupé qu'hier, il n'y a encore personne dans notre chambre (et nous resterons seuls) et il n'y a aussi personne à la douche. Par contre, à 19 heures, une longue file d'attente s'est formée à la cafeteria. Nous nous disons alors que nous avons le temps d’aller boire un "pisco sour" au bar, même si ce n'est plus l'"happy hour".