Mardi 11 février : (suite)

Nous passons alors à la cafeteria pour dîner. Le plateau repas, à 11.000 pesos, comprend une soupe, un jus d'orange chimique (Tang), une cuisse de poulet avec de la purée de pommes de terre et du mélange petits pois / carottes et une part de flan au chocolat. C’est correct mais pas extraordinaire. Pendant le repas, nous revoyons les québécoises que nous avions rencontrées hier. Elles n'ont pas trouvé de place au refuge "Los Cuernos" la veille au soir et ont dormi en tente sur des matelas de sol très fins, cela a été une mauvaise nuit. Comme dit Anne-Marie, ce n'est plus de notre âge ! Ce qui contrarie un peu Christophe mais heureusement le canoë-camping, c'est encore de notre âge d’après les critères d’Anne-Marie (avec nos tapis de sol et nos sacs de couchage que l'on peut transporter facilement sur un canoë).

Météo de la journée :
Belle journée dans l'ensemble avec quelques passages nuageux à grande vitesse. Très fort vent !

Mercredi 12 février : Vallée du français

Après une nuit de "trio de ronflements" (les australiens avaient des bouchons d'oreilles), nous nous levons à 7 heures du matin et un quart d'heure plus tard, nous sommes en train de déjeuner à la cafeteria (céréales, omelette, pain, pas trop mal mais un peu léger). A 8h06 précises, Christophe met en route le GPS et nous partons pour la vallée du français (la "valle del Francés"), même s'il n'y a encore personne à cette heure matinale sur les sentiers (ce ne sont pas des "lève-tôt" par ici).

C'est au pied de la magnifique pointe Bariloche qui se détache dans un ciel bleu sans nuages (ou presque), que commence la randonnée qui grimpe jusqu'à un point de vue au dessus du lac Sköttsberg. Malheureusement, le sentier descend ensuite pratiquement jusqu’aux rives du lac avant de remonter à nouveau. Ce n'est qu'une fois la pointe Bariloche dépassée, en arrivant dans la vallée du Français, que l'on découvre alors le "Paine Grande", le plus haut sommet du parc national (3.050 mètres). Il est magnifique avec sa coiffure de glace !

Après une observation de condors (trois passaient très haut dans le ciel au dessus de nous, impossible de les prendre en photo) et quelques photographies de canards (pour être exact, des merganettes des torrents, un mâle et une femelle), nous arrivons au campement Italiano après 3 heures de marche. Depuis le pont suspendu situé avant ce campement, la vue sur la vallée du Français et le "Paine Grande" est exceptionnelle. Si bien que nous retraverserons à nouveau le pont pour faire une petite pause sur les rochers au bord du ruisseau pour profiter de la vue. Nous passons ensuite au refuge, voir s'il ne faudrait pas faire tamponner nos pass mais le gardien ne nous demande rien alors que nous lui disons que nous allons continuer de randonnée dans la vallée du français. Pas grave !

Après une dizaine de minutes de montée, nous arrivons dans un pierrier formé par la moraine du glacier du français qui a reculé depuis. Nous profitons alors de ce magnifique point de vue sur le "Paine Grande" et le glacier du français pour pique-niquer. Le pain de mie part en complète décomposition, il est tout sec, sans goût, vraiment pas bon ! Nous mangeons donc nos tranches de jambon et de fromage sans pain (donc sans sucre lent), pas cool ça.

Alors que nous nous étions un peu écartés du sentier principal pour pique-niquer tranquillement en utilisant les gros rochers comme table, arrive un guide avec un groupe de "bovins" anglophones équipés de bâtons de marche. Après les explications de leur guide, ils se remettent en marche d'une manière assez surprenante : ils commencent d'abord par frapper frénétiquement les rochers de leurs bâtons avant de faire le premier pas pour avancer ! Les bâtons de marche leur servent plus à frapper le sol tous les 3 centimètres, qu'à s'appuyer dessus pour s'aider à avancer. En les tenant à bout de bras devant eux, ça doit les fatiguer plus d'autre chose ? Le plus ennuyeux, c'est qu'ils passent juste à côté de nous et certains frappent le sol de leurs bâtons à moins de 3 cm des boucles en plastique de nos sacs à dos. Christophe se précipite alors pour écarter nos sacs avant qu'un de ces hurluberlus ne viennent planter son bâton dans une de nos sangles ! Nous comprenons alors pourquoi les guides argentins se méfient des personnes équipées de bâtons de marche mais ils devraient quand-même faire la différence entre ceux qui les utilisent pour frapper le sol frénétiquement (ça doit être les effets néfastes de la mode de la marche nordique) et ceux qui les utilisent pour s'aider des muscles des bras dans les montées !