Jeudi 6 février : (suite)
Nous arrivons alors près d'une carte où Juan nous montre le "mirador Torre". Anne-Marie repère un temps de 4 heures sur cette carte (pour aller jusqu'à la "laguna Torre") et dit que ça sera déjà bien, vu la météo incertaine mais pas mauvaise car nous sommes en T-shirt sous nos coupe-vents (cette remarque est, peut-être, l'origine d'un potentiel malentendu avec Juan, sauf que la prestation payée était bien pour la journée et qu'il n'y avait aucun malentendu sur ce point). Nous continuons alors sur du plat avant de rencontrer une nouvelle pente, relativement faible, en aval du point de vue au dessus du canyon du "rio Fitz Roy", au niveau de la cascade Margarita. Nous faisons alors une petite pause de 3 minutes, le temps de boire un coup et de faire quelques photos.
La montée continue ensuite. Après un nouveau passage plat, nous ne tardons pas à arriver en vue du "mirador Torre" qui n'est plus très loin. Il n’y a plus qu’une dernière montée (pente de 16 %) pour y arriver. Comme Anne-Marie semble un peu souffrir (semble uniquement, elle râle un peu comme d’habitude, pour la forme), le guide n'arrête pas de lui répéter que nous allons bientôt arriver et en effet, en moins d'une heure et demie depuis le départ de l’hôtel, nous arrivons au "mirador Torre", c'est à dire dans le temps indiqué dans n'importe quel topo de randonnée. Le point de vue sur la vallée du "rio Fitz Roy" est magnifique. Le "cerro Solo", coiffé de son glacier, se dégage fièrement au dessus du glacier Torre à 4 kilomètre de là. Il n'y a que le "cerro Torre" que l'on ne voit pas, caché par les nuages. Alors que nous avons un magnifique soleil au dessus du "mirador Torre", il pleut au loin (au-delà de la "laguna Torre") car un arc-en-ciel fait resplendir ses couleurs au fond de la vallée. Juan trouve alors ce que nous considérons à postériori comme une excuse : la météo est mauvaise !
Il propose donc de revenir en arrière pour emprunter un autre sentier. Nous lui faisons malheureusement confiance (nous croisons alors un autre groupe avec son guide qui connaissait Juan, ce guide semble quand-même surpris de nous voir faire demi-tour). Juan est maintenant en mode bourrage de tête : il ne fait pas beau (mais il y a toujours du soleil au dessus de nous), c'est un jour pour aller en voiture à la "laguna del Desierto" ! Incroyable le nombre de fois qu'il a répété ça. Nous empruntons bien un autre sentier mais nous faisons quand-même demi-tour, nous revenons vers El Chaltén.
A 11h24, précisément (heure atomique des satellites GPS oblige), après seulement 7,65 km de marche et 346 mètres de dénivelé cumulé, Juan nous quitte alors dans l'avenue San Martin à proximité de notre hôtel. Christophe lui demande alors par où passer demain, pour prendre le sentier vers le "mirador Fitz Roy" et il nous déconseille de prendre le sentier à la sortie du village car la pente est trop forte pour nous ! Christophe enrage car son orgueil en prend un coup : marre de ces guides qui associent "bâtons de marche" à "3ième âge qui ne sait plus marcher" ! Quoi qu'il en soit, nous nous sommes bien faits enfler par celui-ci (et en plus, Christophe venait de lui donner 20 dollars de pourboire comme nous avions prévu car nous n'avions pu nous concerter puisqu'il parlait français ; quand on est con... ).
Balade du matin...
Quand nous revenons à l'hôtel, le réceptionniste est lui-même étonné de notre retour aussi rapide ! Anne-Marie comprend que cette balade d’à peine trois petites heures ne suffira pas à Christophe qui a prévu de randonner toute la journée, pas d’aller faire de la piste en voiture. Comme le météo se maintient (nous avons toujours du soleil), elle propose donc de repartir pour la "laguna Torre" puisque que pour 200 dollars, nous avons quand-même appris que cette vallée est à l'abri du vent (et qu'après le "mirador Torre", il n'y a plus de difficulté). Nous refaisons donc la seule difficulté de la randonnée : remonter au "mirador Torre" que nous atteignons à 13 heures pétantes (il n'a même pas fallu une heure trente pour y retourner, maintenant qu'Anne-Marie est échauffée ; Christophe aussi, mais plus au sens figuré...).