Lundi 3 février : On a marché sur la glace !
Lundi 3 février : On a marché sur la glace ! A 7h30, nous montons dans un minibus qui passe ensuite ramasser d'autres touristes, avant de nous amener à un grand bus avec lequel nous continuons le ramassage scolaire. Nous allons bientôt connaître tous les hôtels d'El Calafate. Ce matin, cela prend du temps car il faut récupérer une cinquantaine de personnes (même si certains sont ramenés par d'autres minibus). Une fois tout le monde à bord, le bus prend enfin la direction du parc national. Aujourd'hui, c'est plus simple pour le tamponnage des billets d'entrée car les agents du parc montent dans le bus avec leurs tampons (ils toujours la même dextérité : paf, paf, paf et c'est tamponné !).
Nous arrivons vers 10 heures au petit port en aval du "Perito Moreno". Ce n'est qu'après la pause pipi que nous descendons enfin vers le bateau pour traverser le canal de "Los Témpanos", un bras du "lago Argentino". Cela permet de découvrir le front sud du glacier et les restes de l'arche de glace qui se forme lorsque le glacier vient buter contre la péninsule de Magellan, bloquant alors l'écoulement des eaux du lac. Après une bonne vingtaine de minutes de traversée, nous sommes alors accueillis par nos guides qui forment des petits groupes (anglophone / hispanophone). Nous pouvons laisser des affaires (le pique-nique) sur les étagères d'une des cabanes avant de partir vers le glacier. Nous nous rendons ensuite sur une petite plage de cailloux au bord du lac, en face du glacier, pour des explications sur le glacier. A priori, nous avons compris que cette année, en janvier, le glacier a bloqué par deux fois le lac et donc, qu’il y a eu deux explosions du glacier (fin novembre, un ami était venu dans les parages et il n'avait pu accéder aux passerelles inférieures car le glacier était trop près). Nous continuons alors vers le glacier. Même si à cet endroit, il n'y a pas de mur de glace de 60 mètres de haut, la paroi de glace, hérissée, est quand-même impressionnante !
Vers 11 heures du matin, nous arrivons au point où il faut mettre les crampons, des crampons artisanaux qui tiennent avec des courroies en synthétique. Notre guide nous fait alors un petit briefing sur la manière de marcher avec des crampons : les pieds bien écartés pour ne pas risquer d'accrocher le bas du pantalon avec les crampons, et se pencher en arrière dans les descentes. Nous voilà donc parti : pas de difficulté majeure, ce n'est pas plus difficile que de marcher avec des raquettes à neige, c'est juste un peu lourd au pied (il faut bien serrer les lacets pour éviter que le pied glisse dans la chaussure). Comme nous utilisons nos bâtons de marche, la guide nous prend un peu la tête avec ça : pas de problème, nous allons bien faire attention, sans faire confiance aux bâtons qui pourraient glisser sur la glace. Elle prétend aussi qu'il ne faudrait en utiliser qu'un ! Et non, ça fait 10 ans que nous les avons, nous avons l'habitude d'en utiliser deux, ça nous est arrivé de n'en utiliser qu'un seul mais nous nous sentons alors déséquilibrés, ce qu'il faut peut-être éviter aujourd'hui... Cela dit, elle n'insiste pas plus que ça et nous comprenons bien qu'elle n'agit que pour notre sécurité qui est la principale préoccupation des guides sur ce mini-trekking (même si nous avons le fort ressentiment que, comme nous utilisons des bâtons, nous sommes arrivés à un âge où nous ne sommes plus capables de marcher, tout court... le petit côté agaçant des argentins, jeunes, sportifs, au moins jusqu'à 30 ans, après les ravages du "dulce de leche" se font ressentir ).
Nous commençons alors à grimper sur les pentes (douces) du glacier. C'est assez irréel, du blanc, du gris, mais surtout des dégradés de bleus incroyables, du bleu clair au bleu foncé ! Il y a aussi plein d'eau qui dégringole en de multiples cascades de part et d'autres des parois de glace, avant de s'enfoncer dans des crevasses aux reflets bleutés... Parfois, nous suivons des crêtes, entre deux crevasses remplies d'eau. Certaines crevasses ne font que quelques centimètres mais d'autres vont jusqu'à 5 mètres de profondeur. Nous traversons des petits canyons de glace, des cols, ça monte, ça redescend...