Vendredi 31 janvier : (suite)
À 8h20, nous sommes de retour à l’hôtel. Pendant qu’Anne-Marie remonte à la chambre, Christophe attend à la réception. La guide pour le "City tour" arrive alors. Etrange, elle demande à Christophe si nous allons faire une croisière ? Euh, juste le city tour !? En fait, elle demandait ce que nous allions faire après, en Argentine, car en cette saison, beaucoup de touristes passant par Buenos Aires embarquent ensuite sur un paquebot pour une croisière dans le sud. Une voiture nous attend dehors mais le chauffeur ne nous conduit, nous et la guide, que jusqu’à un autre hôtel pour embarquer dans un minibus. La guide passe alors chercher d’autres clients, un couple de Toronto d’un âge bien plus avancé que le nôtre. Le minibus continue ensuite vers l’avenue du 9 juillet (près de l’obélisque de Buenos Aires) pour embarquer un dernier groupe de touristes, américains cette fois. Ils sont encore plus âgés, nous faisons sérieusement baisser la moyenne d’âge ! Tous passent une journée à Buenos Aires avant de partir en croisière : nous ne faisons pas très raccord avec le groupe ! C’est vrai qu’habituellement, nous évitons ce genre de "city tours" car nous préférons flâner à notre guise. Mais comme nous avons réduit le passage par Buenos Aires au strict minimum, ce genre de tour organisé est assez intéressant pour avoir un bref aperçu de cette ville tentaculaire où certains quartiers, et le métro, n’ont pas la réputation d’être très sécuritaire. Mais nous avons quand-même pris un tour limité à la matinée, afin de pouvoir retourner flâner à notre guise dans les endroits les plus intéressants découverts le matin.
Premier arrêt : la place de mai, la "plaza de Mayo", en face de la "Casa Rosada", le palais de la présidence argentine. Le détail, absolument ennuyeux pour la photographie (en plus, du palais présidentiel en contre-jour), est que la place est divisée en deux par une haute barricade peu esthétique . Il faut dire qu’autour de la place, se regroupent les principaux ministères. Toutes les manifestions passent donc par cette place que les forces de l’ordre peuvent couper en deux pour éviter que les manifestants rejoignent facilement le palais présidentiel ! La guide nous emmène ensuite vers la cathédrale où nous croisons la relève de la garde (ça fait drôle de croiser par inadvertance des déguisés en uniforme, impressionnants sabres dégainés à la main). Il s’agit des gardes du mausolée de San Martin, le libérateur de l’Argentine, du Chili et du Pérou. Son mausolée, dont nous allons faire le tour, est à l’intérieur même de la cathédrale.
Anecdote amusante : après avoir bouté l’espagnol hors des frontières argentines, ce général San Martin est venu prendre sa retraite à Boulogne sur Mer (en France), en laissant l’Argentine au bord de la guerre civile.
Nous remontons ensuite dans le minibus pour traverser le quartier de San Telmo, le quartier des antiquaires avec ses rues pavées. Puis, nous passons devant le stade de foot de la "Boca Juniors" (là où s'est envolée la carrière du dieu argentin du football) avant de nous arrêter dans le coin touristique de la Boca (trois rues qui forment un triangle, où la présence policière est assez importante). C'est coloré mais ça ressemble plus à une mise en scène pour les touristes... En repartant, le minibus (un autre, nous avons changé de bus et de chauffeur pendant la visite de la Boca) passe devant des quartiers moins folkloriques de la Boca, moins colorés : il n'y a que le gris du ciment et des tôles ondulées et le rouge des briques nues.
Nous passons alors devant "Puerto Madero", le quartier des docks réhabilité : 60 restaurants chics et des appartements de luxe, bof ! Nous passons ensuite devant la Tour des Anglais, renommée la "Torre Monumental" après la guerre des Malouines de 1982 (juste en face de cette tour, se situe le monument aux morts des Malouines). À titre anecdotique, certaines cartes de l’Argentine représentent le territoire argentin avec les îles Malouines (que les Anglais connaissent sous le nom de Falkland) et une belle portion de l’Antarctique. Pourtant, on imagine mal les sympathiques argentins partir la fleur au fusil pour défendre ces revendications territoriales, étrange ! Notre route passe ensuite devant le jardin japonais, le parc du 3 février, puis les ambassades du quartier de "Palermo Chico", quartier très arboré. Nous finissons la matinée au cimetière de la Recolata qui abrite la tombe d'Éva Perón et d'autres tombes à l'architecture particulièrement élaborée. Il est temps de faire un petit résumé de la matinée : le général San Martin, Éva Perón et Diego Maradona sont les personnages clefs de l'Argentine et quand un argentin parle de viande, il s'agit uniquement de bœuf (le poulet n'est pas de la viande !).